Forage à Anticosti: un cadre encore flou

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Le flou, c'est le refuge préféré de la mauvaise foi. À dissiper au plus vite !

Bien que les pétrolières s’activent de plus en plus dans leur recherche d’or noir au Québec, le gouvernement refuse de dire de quelle façon il entend surveiller les travaux de forage prévus au cours des prochains mois, notamment sur l’île d’Anticosti.
En entrevue au Devoir jeudi, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, n’a donné aucun détail sur les mesures qui pourraient être prises pour encadrer l’exploration pétrolière en sol québécois.
Les libéraux avaient donné le mandat d’étudier cette industrie au même comité qui menait l’évaluation environnementale stratégique du gaz de schiste. Le comité en question doit maintenant transférer les informations concernant le gaz de schiste au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Mais la ministre n’a pas été en mesure de préciser s’il continuera d’étudier la filière pétrolière ou si le dossier pourrait être éventuellement confié au BAPE.
Elle a simplement évoqué le fait que les différentes régions où on retrouverait de l’or noir - l’île d’Anticosti, la Gaspésie et le secteur maritime d’Old Harry - pourraient faire l’objet d’« études » distinctes. Rappelant d’entrée de jeu que le Parti québécois est « très ouvert à l’exploitation du pétrole », elle a ajouté que celle-ci devra se faire de façon « responsable », tant pour l’environnement que pour les communautés. Un projet de loi pour encadrer l’exploitation pourrait être présenté par la ministre Ouellet dès l’automne prochain. Les hydrocarbures sont actuellement sous l’égide de la Loi sur les mines.
Est-ce dire que le gouvernement a déjà convenu que les pétrolières pourront s’installer à long terme sur Anticosti, malgré les inquiétudes soulevées par les groupes écologistes ? « Avant de prendre une décision finale, il faudra avoir l’ensemble des informations, en ce qui concerne les retombées économiques, les impacts environnementaux, les moyens de mitigation et les impacts sociaux », s’est contenté de répéter Mme Ouellet. Elle n’a pas précisé comment le gouvernement s’y prendra pour obtenir ces informations. Dans le cas de l’île d’Anticosti, il est probable qu’il s’agit de pétrole de schiste. Les opérations de fracturation nécessaires pour l’extraire n’ont jamais été tentées au Québec. On ignore tout de l’impact que pourrait avoir cette industrie lourde sur l’île, sise en plein coeur du Saint-Laurent.
Fracturation
Si on ignore le plan de match de Québec, celui des pétrolières est mieux connu. Junex, qui contrôle plusieurs permis d’exploration sur la plus grande île du Québec, envisage de forer cinq nouveaux puits d’exploration dès l’été prochain. L’été dernier, elle a mené une campagne de levées sismiques.
Pétrolia compte pour sa part réaliser de trois à cinq forages au cours de l’été, pour un coût de près de 50 millions de dollars. Ceux-ci devraient permettre de préciser s’il est possible de récupérer le pétrole qui serait présent à une profondeur de 800 à 1000 mètres, mais aussi le taux de récupération.
Son président, André Proulx, est convaincu qu’il faudra procéder à des opérations de « fracturation » afin de pomper le pétrole de schiste de l’île. L’entreprise souhaite d’ailleurs préciser ce qu’il faudra utiliser pour fracturer la roche en profondeur : un mélange d’eau et de divers produits chimiques ou, par exemple, du gaz. L’île d’Anticosti ne compte aucune infrastructure en mesure de traiter les eaux usées issues de la fracturation.
Une pétition demandant l’arrêt des travaux d’exploration sur Anticosti, lancée sur le site avaaz.org, a recueilli un peu plus de 22 000 signatures.


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