La Ville de Montréal avait déjà ficelé une grande partie des détails de la course avant même la création de l’OBNL chargé de l’organiser. C’est ce qu’affirme un ancien administrateur de cet OBNL, Montréal c’est électrique (MCE), joint par notre Bureau d’enquête.
« Quand je me suis joint au CA, j’ai été surpris au niveau de l’avancement. Il y avait beaucoup de travail fait par le bureau du maire », dit Stéphane Pascalon, qui est aussi coordonnateur de projet à l’Institut du véhicule innovant.
Selon lui, à ce moment, il était déjà clair qu’evenko allait obtenir le contrat d’organisation de la course sans appel d’offres. Le nom d’evenko apparaît même dans le contrat signé entre MCE et la Formula E Operations.
Officiellement promoteur de l’événement, MCE n’avait pourtant pas les ressources pour mener à bien le projet.
« MCE a donné le contrat à evenko parce qu’il n’avait pas les capacités d’être promoteur. MCE s’est retrouvé à sous-traiter le rôle de promoteur », dit-il.
Discussions dès 2013
Stéphane Pascalon n’en était pas à ses premières discussions sur l’organisation d’une course pour promouvoir l’électrification des transports. Dès 2013, il a fait partie d’un groupe qui a notamment eu des rencontres avec le cabinet du maire, le gouvernement québécois et Hydro-Québec.
À l’époque, l’entreprise Groupe de course Octane, qui organise le Grand Prix de Formule 1, était impliquée pour le volet technique.
Octane était alors considéré comme un promoteur potentiel et des analyses financières préliminaires avaient même été faites.
Octane s’est toutefois retiré du projet avant qu’evenko n’entre en scène en 2015. À ce moment, c’est le cabinet du maire qui a pris les rênes du projet, selon Stéphane Pascalon.