Paris — Le « ni-ni » est de retour à l’Élysée. Le président François Hollande a renoué lundi avec la politique traditionnelle française de « non-ingérence, non-indifférence » à l’égard du Québec, lors d’une rencontre avec la première ministre Pauline Marois.
Dans la cour du palais de l’Élysée, François Hollande a déclaré aux médias que « ça fait trente ans que cette formule existe » et que celle-ci « prévaut encore aujourd’hui ».
Lorsqu’on lui a rappelé que son prédécesseur Nicolas Sarkozy avait abandonné cette politique, il a répondu : « Moi, je suis pour la continuité ». Rappelons que M. Sarkozy avait associé la souveraineté au « sectarisme » et à « l’enfermement sur soi », rompant ainsi avec le « ni-ni ».
Pauline Marois était manifestement satisfaite de la prise de position de M. Hollande. « J’avais dit que le président choisirait ses mots, et le président a choisi ses mots en disant qu’il serait toujours à nos côtés et que cette relation de solidarité allait se perpétuer. M. Sarkozy avait utilisé d’autres propos sur lesquels je ne reviendrai pas », a-t-elle affirmé.
La rencontre entre Pauline Marois et François Hollande a duré une cinquantaine de minutes. Le président s’est dit « très heureux » de la recevoir. Il l’avait déjà rencontrée lors d’une visite au Québec en 2008.
M. Hollande a souligné que le « partenariat, la fraternité et la solidarité marquent les relations entre la France et le Québec ».
Selon Pauline Marois, la rencontre a été « très cordiale ». Elle a parlé au président français de sa « gouvernance souverainiste ». « J’ai expliqué à M. Hollande l’action que nous allions mener compte tenu que nous sommes un gouvernement minoritaire, que nous allions défendre nos champs de compétence, rapatrier les sommes qui concernent au moins nos champs de compétence et ouvrir sur des rapatriements de certains pouvoirs, mais dans la limite où nous savons que nous sommes un gouvernement minoritaire », a-t-elle expliqué.
Les discussions ont porté sur les thèmes de la jeunesse, de la culture, de l’éducation et de l’économie - entre autres l’accord en cours de négociation entre le Canada et l’Union européenne.
« L’avenue qu’on voudrait ouvrir, c’est les jeunes en formation professionnelle et technique qui n’ont pas l’occasion de participer à des échanges comme les cégépiens et les universitaires ou des travailleurs. Je crois que c’est une avenue très intéressante pour permettre que ces jeunes s’ouvrent sur autre chose que leur univers immédiat », a soutenu Mme Marois.
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