Comme dans le cas de la commission Gomery, nous pouvons être assurés que cette commission sera un véritable roman-savon où les révélations-chocs pleuvront sur nos écrans de télévisions. Mais ira-t-elle au fond des choses ? Désignera-t-elle les vrais responsables, les têtes du réseau ? Compte tenu des résultats déjà obtenus dans ce genre de commission, j’en doute.
C’est l’opinion publique qui fait changer les choses. L’opinion publique est quelque chose qui existe aussi sûrement que les nominés des nominations douteuses.
[Je suis d’accord avec m. Lapointe->22798] que Gomery n’a pas livré la marchandise. Mais il fait référence à « toute » la marchandise, comme à « toute la vérité ».
Mais l’indignation de l’opinion publique à l’égard du fameux scandale des commandites, et le mouvement de son humeur, qui a suivi, c’est bien le Bloc qui en avait le plus profité, et ce, grâce à l’opinion publique, bien davantage qu’aux apparatchiks de l’opposition, incluant ceux du Bloc, quelques fois plus désireux encore de pouvoir nominer eux-mêmes.
C’est vite dit que Charest s’en tirerait en « nommant »les commissaires d’une Commission d’enquête. Ce n’est surtout pas flatteur pour l’opposition péquiste qui réclame une enquête publique, non plus que pour Louise Harel, au peak d’une grande bataille. Il y a un enjeu sérieux qui échappe.
Aucune commission d’enquête n’a jamais révélé « toute la vérité ». Et il serait très honnête de reconnaître que souvent les enquêtes de la police suffisent. Mais, voyez-vous, cela fait au-delà de 30 ans qu’à intervalles le R.O.C. susurre qu’au Québec, la politique s’y fait « différemment », laissant entendre par là que les politiciens y seraient sujets à caution. Et c’est bien ce qu’avait révélé la commission Gomery, malgré que « toute la marchandise » n’avait pas été livrée.
Pourquoi alors ne pas appuyer très clairement Harel et le P.Q. pour tirer au clair, encore une fois, une fois de plus, les accusations du R.O.C, qui semblent s’avérer vraies ici à l’égard des liens mafieux, qui nous sont présentés par Gesca du tralala ? La chose serait inutile parce que Charest serait maître des nominations ? Pas très sérieux.
Pour se dédouaner, peut-être, d’appuyer Bergeron, comme Khadir et Québec Solidaire ? Ce serait encore moins sérieux.
Je maintiens que l’élection de Louise Harel serait la première victoire significative de la résistance des souverainistes depuis le référendum de 1995.
On me dira que la souveraineté n’est pas en cause à la prochaine élection municipale de Montréal. Je répondrai que le fédéralisme n’était pas l’enjeu de l’élection municipale qui a emmené les défusionistes libéraux au pouvoir. Qu’ils y sont encore, avec toute une mafia en plus.
Je répondrai surtout que c’est dans la grande région de Montréal que le sort de l’indépendance se jouera, et que la ville de Montréal
en est tout naturellement le centre nerveux.
L’enjeu à Montréal est là : l’intelligence ET le cœur. L’intelligence au service du cœur.
Harel gagnera. L’opinion publique est avec elle. Les deux se méritent.
Mais si…