Hollande perce le blocus antirusse

19bd62971a919dca2a56c134bc7f078d

Les États-Unis n'apprécieront sûrement pas

Le président français François Hollande est le premier dirigeant occidental à visiter Moscou depuis le début de la crise en Ukraine, écrit lundi 8 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Il a soulevé de nombreuses questions samedi avec le président russe Vladimir Poutine - et avant tout le conflit ukrainien. Selon les experts, la France voudrait devenir le principal médiateur de l'Occident avec la Russie et jouer un rôle crucial pour surmonter la confrontation.
L'entretien des deux présidents à huis clos à l'aéroport gouvernemental Vnoukovo 2, où Hollande faisait escale en rentrant d'Astana à Paris, a duré près de deux heures. Il s'est déroulé en présence du chef d'état-major particulier du président de la République Benoît Puga et du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les dirigeants ont évoqué le problème syrien, le programme nucléaire iranien, les relations bilatérales, mais surtout la situation en Ukraine.
Cette rencontre inattendue était prévue depuis longtemps. Selon Le Figaro, Hollande a mené une campagne habile pour persuader Poutine de l'accueillir et a pesé chacun de ses mots au cours de sa visite au Kazakhstan. D'après le quotidien, il aurait également demandé de l'aide au président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev. Il est à supposer que la ligne d'"apaisement" de Moscou venait de loin: Le Monde précise que la Crimée n'est plus mentionnée depuis quelques temps dans les communiqués de l'Elysée. Au final, vendredi soir, la situation à Moscou était définitivement fixée. A l'issue de cette rencontre, Hollande a immédiatement téléphoné à la chancelière allemande Angela Merkel pour lui faire part de son initiative.
Selon la presse française, l'un des principaux signaux envoyé à Moscou par Paris est l'affirmation très claire que la France ne soutiendra pas l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan. "Désormais, c'est à la Russie de nous envoyer des signaux rassurants, et pas seulement des signaux", explique une source de l'entourage présidentiel au Monde.
La question de la livraison des Mistrals n'a pas été soulevée. Dans le cadre du contrat, la France peut se permettre un retard de six mois, délai après lequel elle devra verser des pénalités.
Plus tôt, Hollande s'était rendu au Kazakhstan pour une visite officielle de deux jours à Astana et Almaty. Ce voyage aurait pu devenir un modèle de diplomatie économique de Hollande: il était accompagné d'une cinquantaine de chefs d'entreprise français, sachant que le Kazakhstan est le deuxième fournisseur de pétrole et le premier fournisseur d'uranium en France. La société Alstom a signé vendredi avec le Kazakhstan un contrat de 25 ans pour 1,3 milliard d'euros.
La présence du chef de l’État était censée assouplir les règles du jeu pour les entreprises françaises, qui se sentent opprimées par leurs concurrents chinois et russes.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé