Le gouvernement du Québec a déjà choisi de prolonger l'actuel métro de Montréal en accordant priorité à la ligne Bleue, suivie de la ligne Jaune.
L'État a raison de miser à fond sur cette technologie que Montréal a appris à maîtriser, plutôt que de s'épivarder dans un trop grand nombre d'autres formules de transport moins bien assumées à ce jour. Il faut savoir que des nouveaus tramways, par exemple, auront besoin d'ateliers où on devra apprendre à les construire, de garages pour les entretenir et les réparer, de personnels spécialisés qu'il faudra former et embaucher. Les efforts devraient plutôt porter sur l'autobus tout-électrique, complément plus naturel du métro.
Comme d'autres ayant circulé dans les métros de Paris, Londres ou New York, j'accorde un excellent score comparatif d'usager au métro de Montréal, en dépit de la vague récente de pannes due, semble-t-il, à l'usure de fonctions électriques. Et j'en suis venu à me demander s'il n'y avait pas lieu, là où c'est possible, de prolonger les diverses lignes du métro de Montréal en surface et en surélévation, les rames circulant sous dôme translucide pour des raisons évidentes de variation climatique d'abord, pour des raisons de réduction de pollution sonore urbaine ambiante ensuite.
L'usager tirerait ainsi avantage de circuler en partie sous lumière naturelle, avec vue sur des pans variés de vie urbaine, échappant à l'effet de taupe que produit à la longue le transport souterrain prolongé.
Nos lignes de métro deviendraient ainsi une sorte de synthèse du métro urbain et du RER, de Paris : fonction métro urbain dans le métro en sous-sol tel qu'on le connaît ; fonction RER circulant hors-terre, avec stations plus distancées en zones périphériques moins denses.
Exemples de lignes prolongées
En prolongeant par exemple la ligne Bleue hors-terre vers Repentigny, on n'aurait pas eu besoin du problématique Train de l'Est qui va faire une grande boucle inutile vers le nord avant d'entrer en ville... et qui sera moins fréquent comme service que ne l'aurait été la ligne Bleue vers Repentigny. Un pont de chemin de fer réunit déjà
l'île de Montréal à Repentigny.
Le prolongement de la ligne Verte vers Montréal-Trudeau avec terminus à l'autoroute 40 au-delà de l'aérogare éviterait un autre train énigmatique de l'aéroport au centre-ville : avec, au-delà d'Angrignon, une demi-douzaine de stations équipées de grands parkings, on pourrait inviter les automobilistes venant de l'Ouest et du Sud-Ouest à utiliser ces parkings pour entrer à Montréal, sans quoi un péage routier leur serait imposé.
Dans le cas de cette ligne Verte qui rejoindrait l'aéroport Trudeau, il est évident que le métro hors-terre serait moins rapide qu'un train léger, mais tout cela serait largement compensé par une fréquence beaucoup plus grande du métro. Et le voyageur se trouvant dans le circuit métro dès l'aéroport n'a pas à changer de formule de transport pour se rendre à destination, qu'il s'agisse de divers points du centre-ville et aussi bien que de Longueuil et de Laval.
De la même manière, la ligne Jaune en surface pourrait utiliser l'emprise de la 132 puis celles du Chemin-de-Chambly et/ou du boulevard Roland-Therrien pour se rendre à l'aéroport de Saint-Hubert dans un premier temps, et peut-être éventuellement au superbe Parc national du mont Saint-Bruno, si mal connu des Montréalais, une merveille à quinze minutes de la métropole.
Mais voilà que des Montérégiens rêvent de convertir le boulevard Taschereau en Champs-Élysée, avec ligne de tramway en soutien. Pourquoi ne pas imaginer plus sobrement d'aménager sur les emprises du boulevard Taschereau et sur ses abondants parkings de centres commerciaux une ligne de métro hors-terre partant du pont Champlain et se connectant à la ligne Jaune à Longueuil. C'est cette nouvelle ligne de métro hors-terre - et non la ligne Jaune - qui se poursuivrait ensuite le long de la 132, puis Chemin-de-Chambly et/ou Roland-Therrien, pour rejoindre l'aérogare de Saint-Hubert, laquelle devrait pouvoir offrir des navettes sur Québec, Saguenay, Rimouski, Toronto, Ottawa, Boston, New York, etc. Montréal compterait ainsi deux aéroports liés à son centre-ville par métro.
.Ce métro sous dôme translucide circulerait en surélévation sur des emprises publiques (routes importantes, autoroutes, voies ferrées, propriétés publiques diverses) et privées (immenses parkings souvent peu utilisés attenant aux spacieux centres commerciaux dits "centres d'achat"). Ces recours aux parkings des centres commerciaux pourraient être imposés par la loi, en échange de quoi ces centres commerciaux bénéficieraient d'un achalandage accru du fait de stations de métro installées sur leur propriété.
Révolution sociale du métro
Cette formule du métro en surélévation aurait l'avantage de doter le métro de nouvelles fonctions sociales et culturelles qu'on ne lui connaissait pas. L'idée est d'installer sous la ligne de métro, dans les stations et débordant les stations au besoin, des cellules modestes offertes à faible coût de location pour diverses fonctions artisanales ou artistiques, un coût devenu trop élevé dans les centres commerciaux : horlogerie, cordonnerie, verrerie, luthiers et autres facteurs d'instruments de musique oeuvrant sous le regard des usagers du métro.
Plusieurs de nos musées qui arrivent mal à exposer l'ensemble de leurs trésors dans leurs espaces ordinaires pourraient le faire ici dans ces cellules accessibles aux gens ordinaires et en grand nombre. Ces musées pourraient aussi présenter dans ces cellules des éléments de leurs expositions en cours.
Des bibliothèques municipales pas toujours facilement fréquentables autrement que par automobile, surtout en banlieue, pourraient offrir dans ces cellules un service de commande et de récupération des livres dans ces cellules.
Et pourquoi le ministère de la Santé n'offrirait-il pas dans une de ces cellules une sorte de service de 811 visible et parlable en chair et en os ; il ne s'agit pas ici de recréer des urgences ou un CLSC mais d'offrir au citoyen un service de conseil sur la façon de s'orienter dans un réseau de santé devenu d'une grande complexité.
Parlant de banlieue finalement, lea maraîchers de proximité pourraient offrir dans ces cellules sous stations de métro leurs produits auxquels les usagers du métro auraient accès dans leur rituel métro-boulot-dodo ; les maraîchers de Lanaudière, de Montérégie ou de Laval par exemple seraient probablement ouverts à pareille initiative, offrant chaque jour aux usagers du métro légumes et fruits frais en saison.
Cette idée de cellules de petits services sous ligne de métro surélevée émane de ma fréquentation de l'avenue Daumesnil, à proximité de la gare de Lyon, à Paris. On avait aménagé le long de cette avenue Daumesnil une ligne de chemin de fer surélevée reliant le Bois de Vincennes à la Bastille, occupée, principalement en rez-de-chaussée, de cellules d'entrepôt. On a finalement choisi de remplacer ce train surélevé bruyant par un métro en sous-sol. Des urbanistes ont converti l'ancien chemin de fer surélevé en un jardin linéaire baptisé la Promenade plantée - qui a fait école en aménagement urbain - et ont transformé les anciens entrepôts couverts par la voie ferrée en cellules de commerces artisanaux, un peu du type exposé ci-haut aux plans artisanaux et artistiques.
Problèmes de sécurité?
À la STM, des spécialistes m'ont affirmé que le transport en surface et surélévation sous dôme pose des problèmes particuliers de sécurité,
Je n'ai pu savoir lesquels. Mais je me dis que quand on réussit à faire passer une ligne Jaune du métro sous le fleuve Saint-Laurent et à faire passer des trains au diesel en sous-sol aux abords de la gare Centrale. nos ingénieurs et techniciens devraient être en mesure de trouver des solutions valables aux problèmes de métro hors-terre circulant sous dôme translucide.
Il serait intéressant que l'on fasse un test grandeur nature de ce type de métro dans le prolongement à venir de la ligne Bleue. Il en va de toute l'expansion à venir de toutes les lignes du métro de Montréal, mais aussi, pour des sociétés comme Bombardier et Alstom, d'améliorer leur position mondiale d'installateurs de métro circulant sous dôme dans tous les climats, de Dubaï à Vladivostok, de Los Angeles à Québec.
Les avantages économiques du métro hors-terre
Les experts québécois en sont venus à posséder une grande maîtrise dans la conception et l'aménagement de métros : l'occasion leur serait offerte ici de consolider leur position sur les marchés mondiaux.
Le métro hors-terre circulant en surélévation et sous dôme translucide devenant la norme de l'expansion du métro de Montréal faciliterait la planification globale de l'expansion de l'ensemble de ce métro, écartant plusieurs formes de remplacement pas toujours pratiques de trains légers, de tramways, etc.
Des usines fabriqueraient sur une base permanente et ordonnée les futures voitures du métro, de même que les éléments de soutènement pour les portions en surélévation et les dômes translucides. Tant les éléments de soutènement que les éléments de dôme seraient conçus en très courtes sections et standardisés, de manière à pouvoir être remplacés facilement et rapidement en cas d'avaries.
Prolonger le métro de Montréal
Hors-terre, en surélévation et sous dôme translucide
Une solution plus économique
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2013Pour ce faire, il faut exproprier tous les terrains sur le trajet de la ligne. Je doute que ce soit plus rentable que de creuser un tunnel entre des stations où les expropriations sont limités.
Une tranchée dans le tissu urbain comme l'autoroute métropolitaine le fait actuellement, n'est pas acceptable socialement. Un arrondissement comme Saint-Léonard se démarque par les deux quartiers, nord et sud, séparés par le métropolitain.
Le métro est utile au cœur des villes parce qu'il concentre le transport des personnes sous terre, à l'abri des vicissitudes du climat. Par contre, il est vitale comme une artère. Est-il coupé, que le chaos s'installe. Son effet de concentration privilégie certains secteurs sur les autres.
Je verrais bien plutôt un réseau de tramway de surface qui convergerait dans certaines lignes de métro (bleu et jaune), où les quais seraient mis à niveau. Dans les partie périphériques de faible densité, des dômes de vitre peuvent servir contre les vicissitudes hivernales. Dans les parties plus urbanisées, un système de chauffage pour faire fondre verglas sur rail et neige, reste concevable. Bien sûr, les quais protégés par des dômes pour le confort (relatif) des passagers.