Indépendance c. Vision

Tribune libre

M. Duceppe dans son article « Le Québec toujours face à deux options » publié dimanche dernier oriente, comme plusieurs autres personnes, la réflexion des Québécois sur leur futur, vers un moyen et non vers un projet de société (la fin). Ce faisant, il crée une confusion de fonds qui freine l’élaboration d’un projet commun. Comme je l’ai souligné en août 2011 (1), l’indépendance n’est pas une vision, elle n’est pas un projet de société. L’indépendance, tout comme l’association, le regroupement sont des moyens pour se réaliser, pour réaliser sa vision, son projet. Prenons l’article de M. Duceppe pour expliquer la distinction.

1) « Pourtant la question de la place du Québec à l’intérieur du Canada est loin d’être réglée. Or dès lors que l’on parle de la question constitutionnelle, on parle de la répartition des pouvoirs ».
_ Commentaire : Bien d’accord, avec l’indépendance, la place du Québec serait
réglée tout comme la répartition des pouvoirs. Le Québec aurait plus d’outils, plus de moyens. Mais pour faire quoi? Ces nouveaux moyens ne définissent pas le projet de société du Québec.
2) « Ce n’est pas une question inodore, incolore et sans saveur. En fait, il s’agit de savoir quel gouvernement vote les lois, décide des impôts et signe les traités internationaux. Cette question est donc bien ancrée dans la réalité et dans toutes les dimensions de notre vie collective. »
_ Commentaire : idem à l’item 1.
3) « Pas d’avenir pour les tièdes. Lucien Bouchard disait récemment qu’il n’y a pas d’avenir au Québec pour les tièdes et que conséquemment au Québec on est soit souverainiste, soit fédéraliste. Le Québec ne peut vivre dans les limbes constitutionnels ».
_ Commentaire : Tant que le projet de société, n’aura pas été élaboré, partager par les Québécois(es), traitant de l’ensemble des enjeux et leur connectivité dans une approche structurée, parler d’indépendance et de fédéralisme créent de la confusion, des frustrations, des barrières, des conflits, des divisions qui freinent, qui paralysent un dialogue sain essentiel pour élaborer le projet du Québec.
4) « Précisons également que les deux options sont des options fondamentalement démocratiques ».
_ Commentaire : Je suis bien d’accord, mais cela ne définit pas pour autant le projet de société du Québec.
5) « Est-il temps de tenir un référendum? Est-il temps de signer la constitution canadienne? Là n’est pas la question. La véritable question, c’est de savoir si on doit afficher et expliquer l’option que l’on propose et cela dans chaque projet que l’on développe. Poser la question, c’est y répondre. »
_ Commentaire. À la question, non. Cela fait maintenant plus de 40 ans que nous essayons d’expliquer l’option et cela n’a pas fonctionné. Il est risqué, voire irresponsable, de mobiliser un groupe, une communauté dans une direction (l’indépendance ou le fédéralisme), sans savoir où nous voulons aller (la vision). Si nous travaillons à développer un projet de société, et si l’indépendance est un incontournable pour la réalisation de cette vision, sa concrétisation serait une simple formalité. Non pas à 50+1 %, mais à 75 %!
6) « Où en sommes-nous? Dès lors, les partisans de chacune des options ont le devoir d’expliquer concrètement le contenu de leurs propositions, plutôt que de parler essentiellement de stratégie et de tactique. La stratégie s’imposera plus facilement quand le contenu sera clairement établi ».
Commentaire. Si le mot « contenu » est l’équivalent de vision, de projet de société et « qu’essentiellement de stratégie et de tactique » est l’option indépendantiste ou fédéraliste, c’est-à-dire des moyens, je suis d’accord.
7) « Doit-on chercher les chicanes pour faire avancer l’option souverainiste? Certes pas, »
_ Commentaire : Surtout pas. Démontrer, chercher ce qui ne fonctionnent pas dans un mode fédéraliste, ne définit pas un projet de société. Cette approche ne fait que distraire notre réflexion & nous entoure d’un environnement négatif, défensif, craintif. Cette approche n’exprime pas ce que nous voulons. Élaborons notre vision et réalisons là.
8) « Il faut plutôt être responsable et défendre en tout temps la nation québécoise et faire avancer ses intérêts. »
_ Commentaire : Cela est vrai pour tous les partis, indépendantistes ou fédéralistes.
9) « Les fédéralistes, eux, ont la responsabilité de préciser les demandes qu’ils font à Ottawa afin de pouvoir signer la constitution canadienne ».
_ Commentaire : Encore là, préciser les demandes ne définit pas un projet. Les demandes doivent être conséquentes, reliées, alignées, essentielles et supporter le projet de société.
_ Ce n’est pas aux fédéralistes ou indépendantistes de préciser les demandes. Ni aux gens de droite, de gauche, aux catholiques, aux protestants, aux laïques…
_ C’est à tous les Québécois & toutes les Québécoises d’élaborer le projet de société et de le réaliser. Non n’avons pas à faire des demandes. Nous avons à présenter le projet de société que nous voulons et allons réaliser.
_ Je suis peut-être naïf. Si le projet est bien présenté, non pas dans un esprit d’enlever, de s’accaparer, de revendiquer, de gagner, mais en expliquant simplement les aspirations des Québécois(es), un interlocuteur respectueux, des observateurs internationaux y verront, non pas une menace, mais bien un signe de maturité, une opportunité de développer les bases d’une nouvelle et vraie relation, incluant bien sûr, l’indépendance.
10) L’histoire n’est pas une autoroute en ligne droite. Il y a des courbes qu’il faut savoir négocier, sans changer pour autant de destination. Encore faut-il en avoir une qui soit claire. En cela, le projet souverainiste a une longueur d’avance ».
_ Commentaire : Tant et aussi longtemps que notre réflexion, qui devrait porter sur le projet de la société du Québec (la fin) est déviée vers l’indépendance (le moyen), on peut être inquiet du dénouement. Nous avançons sans conviction, c’est normal, nous ne savons pas où nous allons et voulons aller. On fait un peu comme tout le monde, on se compare et on se convainc, dans la turbulence de tous les jours, qu’on doit être dans la bonne direction, puisque nous sommes dans le même sentier que les autres.
_ Sur la question de longueur d’avance, je n’aime pas vraiment cette expression, elle fait appel à la compétition, à la comparaison. Il ne s’agit pas d’être meilleur, d’être en avance, mais d’être nous même. Ce n’est pas le projet souverainiste qui nous distingue, mais la façon dont nous sommes bâti(e)s, voyons la vie, notre société. C’est notre culture. C’est cette culture qui orientera, marquera, distinguera notre projet de société des autres. Le défi est d’élaborer, de façon structurée, avec la participation des 7 millions les Québécois(es), le projet de société. Les Québécois(es) sont prêts(es).
11) « Mais une chose est certaine, l’immobilisme n’a jamais fait avancer les choses ».
_ Commentaire : Il y a pire que l’immobilisme, bouger pour bouger, bouger innocemment comme les autres, bouger en empruntant une mauvaise voie. Notre mission pour le moment est d’écrire collectivement ce projet.

Imaginons un grand « Chantier » ayant comme mandat d’élaborer le projet de société du Québec, dans un cadre structuré, selon une méthode de travail reconnue, avec la participation des 7 millions de Québécois(es), qui prendrait possiblement 24 mois… nous sommes prêts, quand commençons-nous?
Michel Aubin
_ Cultivateur
_ 604-967-3282
_ Skype : michelaubin3983
_ aubinm@sympatico.ca
_ Twitter : @maubin1
_ Facebook : http://www.facebook.com/michel.aubin.90
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(1) Le Québec n’a pas de vision, août 2011 : http://tinyurl.com/9h82ufo


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2012

    M. Aubin, excellent travail critique (Cf : Indépendance c. Vision) concernant les propos de Gilles Duceppe, nouveau chroniqueur du Le Journal de Montréal, seulement accessible à Montréal format papier ou sur abonnement… « Le Québec toujours face à deux options »
    FAUX!
    La DÉMOCRATIE n’est pas une option, elle est obligée!
    La seule option : La DÉMOCRATIE
    Vous répliquez point par point à Gilles Duceppe.
    Vous répliquez en écrivant qu’il faut plutôt élaborer « … un projet commun »!?
    J’objecte que l’élaboration est déjà réalisée, passons à l’action.
    Le projet commun!?
    Vivre MAINTENANT dans un État DÉMOCRATIQUE!
    Or, nous ne vivons pas dans un État démocratique. Il n’y a de gouvernement démocratiquement RESPONSABLE que dans un État DÉMOCRATIQUE responsable. Il n’y a d’État démocratique responsable que si et seulement si ses Actes constituants sont nommément approuvés par Le PEUPLE. Or, la Constitution du Canada n’a jamais été nommément soumise à l’approbation du peuple. L’ANQ a refusé d’y adhérer. On ne peut prétendre qu’elle est approuvée par Le PEUPLE. Elle est répudiée par les fédéralistes-rénovateurs, par les autonomistes et par les souverainistes. Elle est et a été répudiée par tous les gouvernements formés par le Parti québécois, y compris par l’actuel gouvernement.
    L’État qui a cours légal ILLÉGITIME actuellement sur NOTRE sol et sous-sol national du Québec n’est pas DÉMOCRATIQUE! Il ne l’est pas parce que cet État du Québec/Canada actuel s’est de tout temps autoconstitué par-dessus la tête du peuple sans jamais avoir obtenu pour ses Actes constituants le clair OUI référendaire des Québécois,es.
    L’Acte COMMUN et SOLIDAIRE!?
    APPELER ce peuple à USER de ses pleins pouvoirs démocratiques
    Le PEUPLE dispose des pleins droits et pouvoirs DÉMOCRATIQUES d’INVALIDER par référendum un tel État de déni démocratique. Un référendum qui proclame INVALIDE l’État du Québec/Canada qui a cours légal illégitime actuellement. Ce qui fait s’effondrer à la face du monde libre l’État illégitime actuel du Québec/Canada. Ce qui confirme hors de tout doute l’état de vide démocratique passé et actuel. Ce vide est comblé par un plein démocratique dès après un OUI à la Constitution primordiale de la République démocratique du peuple souverain du Québec. Ce qui rompt avec le faux plein démocratique actuel qui assure la survie d’un inadmissible État de déni démocratique.
    « Or dès lors que l’on parle de la question constitutionnelle, on parle de la répartition des pouvoirs ». — Gilles Duceppe
    C’est faire impasse sur la question préalable DÉMOCRATIQUE.
    LA question PRÉALABLE à la répartition de pouvoirs : l’ordre constitutionnel est-il DÉMOCRATIQUE? La réponse est NON!
    Il ne peut l’être DÉMOCRATIQUE l’ordre constitutionnel actuel que dans la seule mesure où Le PEUPLE trône au sommet de l’État. Le PEUPLE trône au sommet de l’État démocratique quand et seulement quand il approuve nommément les Actes constituants de l’État. Ils ne sont jamais plus clairement et nommément approuvés que par référendum.
    Un référendum manquant
    La Constitution du PRÉSENT État illégitime du Québec/Canada n’est pas et n’a pas été approuvée par référendum, pour la bonne et simple raison qu’elle n’a jamais été soumise à référendum. Elle ne l’a pas été pour la bonne et simple raison que les canadianisateurs savent très bien que c’eut été et que ce serait NON s’ils avaient posé et s’ils posaient la question. Ils n’ont donc jamais posé la question, mais parviennent à imposer par défaut un État qui n’a jamais reçu l’aval du peuple. Pourquoi!?
    Parce que les soi-disant souverainistes se sont abstenus, et s’abstiennent toujours de poser la question. Ils se sont abstenus et s’abstiennent toujours d’appeler ce peuple à USER de ses pleins pouvoirs et droits démocratiques pour INVALIDER tout État qui n’a pas obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es. Ils préfèrent former des gouvernements collabos d’un état de clair déni démocratique; préfèrent parler d’avenir plutôt que d’appeler le peuple à INVALIDER le PRÉSENT État de déni démocratique; préfèrent parler de « vision » et de « projet commun »; préfère valider l’idée fausse qui fait du peuple un cul-de-jatte politique, un impuissant.
    La DÉMOCRATIE ce n’est pas de savoir comme le prétend Gilles Duceppe « quel gouvernement vote les lois, décide des impôts et signe les traités internationaux », c’est de savoir à quelle loi DÉMOCRATIQUE obéissent les gouvernements? À celle du peuple, à la Constitution de l’État du peuple approuvée par le peuple, ou à une Constitution qui n’a pas l’aval du peuple?
    Quand les gouvernements qui gouvernent le peuple sont gouvernés par une LOI qui n’est pas celle du peuple, qui n’a pas été approuvée par le peuple, les gouvernements en question VALIDENT un État de clair déni démocratique.
    « Précisons également que les deux options [fédéralisme/souverainisme] sont des options fondamentalement démocratiques » Gilles Duceppe
    Les OPTIONS sont démocratiques, mais l’État actuel fédéral lui, n’est pas une « option », il s’impose sans jamais avoir permis au peuple de la mettre aux voix référendaires cette soi-disant « option ». Qu’est-ce qu’une « OPTION », qui s’oblige? Rien d’autre qu’une obligation, qu’une subordination.
    En cas, l’État qui n’est pas objet d’un choix délibéré, librement et nommément consenti, n’est juste pas… DÉMOCRATIQUE. Il ne pourra l’être que si « l’option » en question obtient le clair OUI référendaire des Québécois,es. À défaut, ce n’est pas une « option », c’est une OBLIGATION, une SUBORDINATION parfaitement démocratiquement ILLÉGITIME.
    « La démocratie canadienne est admirable » FOUTAISE irrecevable!
    Tant et aussi longtemps que les soi-disant souverainistes passeront sous silence un tel déni démocratique, pire, le valideront en prétendant tel Gilles Duceppe que « la démocratie canadienne est admirable », le valideront en formant des gouvernements collabos de cette claire négation de la souveraineté démocratique du peuple sur SON sol et sous-sol national du Québec, SANS appeler ce peuple souverain à proclamer par référendum INVALIDE au Québec TOUT État qui n’a pas obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es, tant et aussi longtemps que l’on mettra de l’avant un projet de pays perpétuellement à venir, que l’on se contentera, sous dictature d’occupation, de jaser projet de pays, nous passerons à côté de l’essentiel, la DÉMOCRATIE et ce qu’elle ENGAGE, à savoir, le respect de la primauté effective de l’Autorité démocratique suprême du peuple; à savoir, le respect de la SOUVERAINETÉ du PEUPLE.
    Tant et aussi longtemps que nous, les élites citoyennes, nous nous abstiendrons de confronter nos élites politiques du BlocPQ, de QS, de l’ON, à cette impérative exigence démocratique pour qu’elles s’engagent enfin à donner l’occasion à ce peuple d’USER sans condition ni délai de ses PLEINS droits et pouvoirs DÉMOCRATIQUES, ce peuple souverain sera condamné aux limbes politiques, à l’impuissance, la confusion, la dépression, au piétinement, au sur place politique; sera victime sans armure ni défense des coups fourrés canadianisateurs, de leurs attaques rétroactivistes, de leur activisme débilitant sous tous forums mercenaires de la désinformation médiatique.
    Le Refus global démocratique!
    Que la propagande canadianisatrice sévisse n’est pas le problème, que les canadianisateurs puissent impunément sévir est le problème. Ils ont tout loisir de le faire par la seule faute de nos élites politiques soi-disant souverainistes qui refusent de protéger et défendre la primauté de la souveraineté du peuple souverain du Québec.
    Il faut mettre fin au REFUS GLOBAL DÉMOCRATIQUE de nos PROPRES ÉLITES politiques soi-disant libératrices. Quand les Jacques Parizeau, Bernard Landry, Louise Beaudoin et autres Lise Payette, parties des élites historiques souverainistes toujours vivantes, se décideront à enfin se commettre en cessant de valider le clair déni démocratique canadianisateur, l’impasse autocrate pourra commencer à trembler, à sentir que le mépris démocratique n’aura qu’un temps. Quand Gilles Duceppe, Jean-Martin Aussant, Pierre Curzi, cesseront de prétendre que « la démocratie canadienne est admirable », cesseront de nous faire croire que la libération démocratique de ce peuple se résume à réclamer ou à mettre en place une autre « répartition des pouvoirs », se résume à faire son LIT pour s’y coucher dedans, les soi-disant démocrates fédéralistes seront enfin confrontés à l’exigence démocratique. À défaut, ils peuvent impunément tenir pour légitime un état de subordination caractérisé; tenir pour valide une « option » qui n’en est pas une.
    S’occuper du présent!
    Voilà 60 ans qu’on s’occupe de l’avenir, de l’État à venir.
    Il est temps de s’occuper du PRÉSENT, du présent État de déni démocratique.
    Il n’en tient qu’à NOUS, Le PEUPLE. Qu’à nous, les élites libératrices.
    Notre division sur la gouvernance de l’État plus à gauche ou plus à droite participe au DÉNI démocratique. Elle passe sous silence de la diversion universelle le pourtant clair déni démocratique actuel.
    Notre division sur le Programme COMMUN d’État, participe à l’impasse.
    Un seul programme commun d’État démocratique
    Il doit être, ne peut être que DÉMOCRATIQUE, que collé à l’exigence PREMIÈRE de la DÉMOCRATIE. Ni de gauche ni de droite, ni en avant… il doit être ICI et MAINTENANT, à l’exact endroit où nous nous trouvons.
    Ce Programme COMMUN DÉMOCRATIQUE est en mesure de rendre EFFECTIVE la primauté de la souveraineté démocratique du peuple, une primauté foulée aux pieds dans l’État PRÉSENT par l’État PRÉSENT.
    Il doit ENGAGER un Acte fondateur immédiat, à poser sans condition ni délai.
    À savoir, donner l’occasion au peuple d’USER pour la première fois de son histoire des PLEINS POUVOIRS et DROITS démocratiques qui sont les siens.
    À savoir, proclamer INVALIDE par référendum TOUT État qui n’a pas obtenu le clair OUI référendaire du PEUPLE souverain du Québec.
    Une occasion historique qui ne pourra survenir que si une députation en exercice et candidate majoritaire forme un gouvernement majoritaire d’UNION démocratique NATIONALE. Ce qui n’est possible que si cette UNION sacrée de Salut démocratique national est formée sous VRAIE et MULTIPARTITE Coalition NATIONALE | Démocratie et souveraineté.
    À chacun,e de nous d’y voir. En réclamant de nos élites politiques démocratiques un réel engagement démocratique qui rompt avec la compromission de la gouvernance collabo d’un État de clair déni démocratique.
    Chacun,e de nous a pouvoir d’action pour ce faire, pour prendre la parole et confronter nos élites citoyennes et politiques à cette irréductible exigence démocratique. Chacun,e est imputable devant l’Histoire. S’abstenir valide l’abstinence démocratique de nos élites. Comment leur reprocher de s’abstenir si chacun,e s’abstient?
    Le pouvoir de la rue c’est ça, ROMPRE avec l’abstinence politique démocratique.
    Mais il n’y a pas que le pouvoir de la rue… Il y a le pouvoir de la PAROLE.
    En tous forums, en tous lieux, à tous moments. Rappeler sans cesse à NOS élites politiques soi-disant souverainistes l’absurde abstinence du souverainisme étatique historique qui a fait et qui fait toujours impasse sur l’essentiel : le clair déni démocratique de l’État ILLÉGITIME actuel, toujours actuel, hier, comme aujourd’hui; le fait de tolérer ce DÉNI, sans JAMAIS prévoir mettre Le PEUPLE au pouvoir quand on prend le pouvoir; SANS JAMAIS prévoir appeler ce PEUPLE à USER de son pouvoir DÉMOCRATIQUE sur l’État qui s’IMPOSE par-dessus sa tête; à USER de son Autorité démocratique suprême en la manifestant dans l’État PRÉSENT, quel qu’il soit; SANS JAMAIS l’appeler à INVALIDER ce qu’il répudie d’emblée, à savoir, un État qui s’impose SANS son clair et démocratique aval référendaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 septembre 2012

    SUR LA DIALECTIQUE DES « FINS-MOYENS ET DES MOYENS-FINS »
    28 septembre 2012, par Bruno Deshaies
    Le problème avec monsieur Gilles Duceppe, c’est qu’il ne fait que de la politique. Il raisonne comme si il était toujours en campagne électorale. Sa vision n’est pas pragmatique, elle est plutôt circonstancielle. Or, l’action finalisée ne peut se permettre de jouer sur tous les tableaux à la fois. Voici un exemple du type de raisonnement qu’il fait : « Est-il temps de tenir un référendum ? Est-il temps de signer la constitution canadienne ? Là n’est pas la question. La véritable question, c’est de savoir si on doit afficher et expliquer l’option que l’on propose et cela dans chaque projet que l’on développe. Poser la question, c’est y répondre. » Quant à moi, ce sont des paroles en l’air. Monsieur Duceppe devrait savoir qu’il « doit afficher et expliquer l’option » de la souveraineté qu’il conçoit être la bonne. Il nous dit que c’est le LIT (lois, impôts, et traités). C’est simple, il s’agit de le savoir. Il suffit de défendre les intérêts du Québec.
    Après deux échecs référendaires et une expulsion du BLOC à Ottawa, il est à se demander s’il ne pratique pas la conduite de la pensée magique.
    Sur la position de monsieur Duceppe, la réponse de monsieur Aubin est la suivante : « Tant et aussi longtemps que notre réflexion, qui devrait porter sur le projet de la société du Québec (la fin) est dévié vers l’indépendance (le moyen), on peut être inquiet du dénouement. »
    Sans être obligé de faire cette distinction, la situation du Québec est historiquement et objectivement inquiétante pour les Québécois-Français considérés collectivement. Toutefois la finalité de l’action implique la dialectique des « fins-moyens et des moyens-fins » comme le pense Sartre quant à l’acte de création. « Dans la vie, pense-t-il, chaque moyen est susceptible d’être pris pour fin, dès lors qu’on le recherche, et chaque fin se révèle moyen d’atteindre une autre fin. » En fin d’analyse, il ajoute cette mise au point : « Ainsi ce n’est pas seulement en théorie mais dans chaque cas concret que nous devons méditer sur le problème moderne de la fin et des moyens. » (Dans Qu’est-ce que la littérature ? Paris, Gallimard, 1948/1964, 1985 (coll. « Folio essais »), p. 85 et 348 (coll. « Idées »).
    Pour les indépendantistes, la fin est l’indépendance. Cette fin, une fois acquise, devient le moteur et l’instrument pour agir par soi collectivement. Or, sur cette fin se greffe tous les moyens dont une nation a besoin pour jouir et user de sa liberté collective. Ainsi l’espace public libéré de cette contradiction originelle peut enfin ouvrir les portes à la vision politique, sociale, économique et culturelle du futur. L’inverse est une aberration. La situation actuelle au plan politique l’illustre suffisamment pour saisir à quel point l’annexion du Québec au Canada-Anglais est tout le contraire de l’indépendance.

  • Serge Jean Répondre

    28 septembre 2012

    « Être soi-même »,vous l'avez écrit.Tout est là, et c'est à ce moment seulement que l'arbre de la nation peut enfin recommencer à fabriquer sa propre photosynthèse pour s'élever à la lumière, au lieu de subir éternellement l'ombrage des trafiquants de destinée, qui font pourrir la cime du futur des nations libres et créatrices.

    Un bon départ serait de se débarasser au plus vite du dollar canadian qui nous enchaîne dans le chaos des pirates planétaires. C'est une suggestion bien sûr, mais néanmoins que je juge personnellement absolument nécessaire pour enfin arracher le vaisseau de la nation amarré présentement de force au port des douaniers spoliateurs du monde.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2012

    Votre article est plein de bon sens. Je partage votre avis.
    Monsieur Duceppe a toujours l'air d'être en retard d'une réflexion ou deux...

    Il faut agir en instruisant...Pour beaucoup le mot indépendance est vide de sens.
    Seulement prononcer les mots nobles, les mots de liberté, d'indépendance, de responsabilité, etc., ça ne veut rien dire. C'est quoi notre liberté, c'est quoi nos valeurs comme Québécois, c'est quoi être indépendants? Il faut mettre des explications sur ces mots qui parlent vraiment à tous et à toutes. Tant qu'on parlera d'argent, d'économie et blabla, le coeur du Québécois sera absent. C'est un ensemble de choses sensibles, l'indépendance. Pour moi.
    :"Y penser sans cesse ne labourera pas le champ".

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2012

    Je comprends très bien votre exaspération. Vous réaliser comme bien d'autres québécois que, durant quarante ans, la stratégie d'accession à l'indépendance a monopolisé l'essentiel des préoccupations des nationalistes. Pourquoi cette fixation morbide si ce n'est la peur de l'affrontement avec le gouvernement fédéral ? Quand vous vous laisser dominer par l'intimidation, la terreur et que votre confiance ainsi que votre estime de vous-même en sont fragilisées, vous allez trouver des parades pour ne pas bouger. La peur paralyse !
    Bien sûr que cette vision n'est pas avouable pour les responsables souverainistes. Que se passe-t-il alors ? Ils en imputent la responsabilité au peuple. Ils inventent et ils croient avoir raison de penser que les québécois ne sont pas prêts, que les conditions gagnantes ne sont pas réunies, qu'il faut d'abord bien gouverner, que le moment n'est pas opportun, bla-bla, bla-bla. Évidemment, les québécois regardent ces manœuvres d'évitement et ils se disent que puisque les leaders eux-mêmes hésitent à promouvoir l'indépendance du Québec avec conviction et autorité, ils choisissent effectivement de se détourer de cette option. Cela fait quarante longues années que ce stratagème hypocrite dur.

    Par conséquent, M. Aubin, je vous invite à consulter la plateforme de base d'Option Nationale. Vous découvrirez qu'il contient un projet de pays emballant. Vous constaterez aussi que le mode d’accession à l’indépendance que ce parti propose ne ressemble en rien à de "l’étapisme". Si vous décidez un jour d’en devenir membre, vous serez sans doute étonné de côtoyer des jeunes gens honnêtes, instruits, dynamiques, structurés, créatifs mais surtout pas du tout colonisés dans leur tête. Vous verrez qu’ils ne se laissent pas intimider par la soi-disant autorité fédérale. Bienvenu chez vous !