Italie: Matteo Salvini veut recenser les Roms vivant dans le pays

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Recenser pour ensuite expulser les Romanichels étrangers

Le point sur cette communauté a déjà été fait l'an dernier par l'Institut national italien de la statistique (Istat), a indiqué l'Association Nation Rom, dans un communiqué, réclamant une rencontre au plus vite avec le nouveau ministre.


Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a lancé lundi une nouvelle polémique en annonçant le prochain recensement des Roms vivant en Italie, afin éventuellement d'expulser ceux de nationalité étrangère, et" malheureusement" de garder les Italiens. Matteo Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite) a indiqué lundi sur une télévision régionale en Lombardie (nord), sa région d'origine, qu'il comptait procéder à un recensement de la communauté Rom en Italie, pour "voir qui, comment et combien ils sont".


Cela permettra, a-t-il expliqué, d'évaluer la possibilité d'expulser ceux de nationalité étrangère qui se trouveraient en situation irrégulière; quant aux "Roms italiens, malheureusement, tu dois te les garder à la maison", a-t-il déclaré lors de cette émission. Ce projet de recensement a déclenché un tollé dans les rangs de l'opposition et une réaction prudente de la communauté Rom. Le point sur cette communauté a déjà été fait l'an dernier par l'Institut national italien de la statistique (Istat), a indiqué l'Association Nation Rom, dans un communiqué, réclamant une rencontre au plus vite avec le nouveau ministre.


"Salvini continue sa campagne électorale avec des mots toujours plus aberrants", a jugé de son côté une sénatrice du Parti démocrate (PD, centre-gauche), Simona Malpezzi, pour qui ce recensement est "seulement la dernière trouvaille au parfum vaguement fasciste" de la part du nouveau ministre de l'Intérieur.



Ce dernier a fait la une de l'actualité la semaine dernière en s'opposant à l'entrée dans un port italien d'un navire humanitaire chargé de 630 migrants. Ce navire, l'Aquarius, est finalement arrivé ce weekend en Espagne après une odyssée en Méditerranée de près d'une semaine, du large de la Libye à l'Espagne en passant par les eaux maltaises et celles de la Sardaigne.


"D'abord les attaques contre les migrants (...) et maintenant celles contre les Roms", a critiqué de son côté le chef de groupe du parti de gauche Libres et Egaux (LeU) à la Chambre des députés, Federico Fornaro. "L'important est de fomenter la haine et de créer un ennemi", a-t-il ajouté. "Certains parlent de 'choc', pourquoi ? Je pense seulement à ces pauvres enfants à qui on apprend à voler et l'illégalité", a réagi de son côté Matteo Salvini sur Twitter.