IDENTITÉ NATIONALE

Je ne suis pas immigrant…mais j’existe

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Tribune libre

Je ne suis pas immigrant, je suis descendant du colonisateur français. Mes ancêtres n’ont pas présenté un passeport pour venir ici, ils étaient toujours français en venant ici. Ils n’avaient pas de visa à présenter à la frontière car il en n’avait pas de frontière, ils étaient toujours sur territoire français. C’est la même chose pour les anglais à partir de 1759, (à notre conquête); les premiers arrivés étaient des colons, donc des colonisateurs. Ils n’ont pas traversé une frontière pour venir ici. Nous dire aujourd’hui, que nous sommes tous des immigrants est une fausse affirmation. Nous ne sommes pas tous des descendants d’immigrants au Canada.


Aujourd’hui nous parlons avec inquiétude d’immigration. Non pas pour s’opposer mais bien contrôler le nombre pour que nous, descendants des premiers colons, ne disparaissons pas. Il est difficile pour une minorité en danger de disparaître, d’être capable d’intégrer une trop grande quantité d’immigrants. Il n’y a pas un endroit au monde où ceci se produit. Une minorité peut difficilement intégrer des immigrants.


Je vous rappelle le danger de notre disparition si nous ne faisons rien. Depuis le début de la colonie nous n’avons cessé de diminuer en nombre et en pourcentage.



Chronologie abrégée


1534-35 : L’exploreur français Jacques Cartier fonde une colonie.


1600-1635 : Suivra 130 ans de domination française et ce, sur une grande partie du continent. Presque 100% francophone.



1700 : Le territoire de la Nouvelle-France était toujours autour de 100% francophone. Un territoire qui couvrait la moitié de l’Amérique du Nord.


1759 : Après la conquête de 1760, l’objectif fondamental de l’Angleterre est de transformer le Canada, lieu de peuplement français, en colonie anglaise…les premières mesures sont de tenter d’angliciser les francophones et ensuite tenter de les rendre protestants. A ce moment-là, il y a entre 90 à 100% de francophones.


1775 : C’est la Révolution américaine qui donnera le coup d’envoi à l’immigration vers le Canada. Les fidèles britanniques quitteront les Etats-Unis en grand nombre pour venir peupler l’Ontario et le Québec d’aujourd’hui.


1794 : L’Acte constitutionnel crée les deux provinces du Haut et Bas Canada. Les français sont encore en majorité au Canada. 55%


1840 : Suite aux Rébellions des Patriotes de 1837-38, Londres suspend l’Acte constitutionnel. La loi sur l’Union donne le même nombre de députés aux francophones que les anglophones malgré que les français soient toujours majoritaires ! Onze ans plus tard, en 1851 la mise en minorité des français est un fait accompli. Le Parlement doit fonctionner en Anglais seulement. La population des francophones n’est plus que de 37%.


1867 : À la création du Canada les francophones forment environ 33% de la population.


1900 : De 1871 à 1901, 95% des immigrants viennent des iles britanniques et des Etats-Unis. Peu ou pas d’immigration de la France. Le nombre de francophones est de 31% et continue sa lente descente.


1949 : Après la Deuxième guerre mondiale, les francophones résistent à 29%.


1976 : À l’élection du premier parti souverainiste, au Québec, les francophones poursuivent leur descente à 27%. Il n’a rien de la part du Canada pour contrer ceci.


1995 : Au deuxième référendum sur la souveraineté, la population française n’est plus que de 24,5%.


2021 : Aujourd’hui avec un autre gouvernement fédéraliste à Québec sans grande envergure pour protéger les francophones, il ne reste plus que 21% de francophones au Canada.


2030 : Les projections placent à 16% les francophones d’ici 9 ans.


2050 : Et à moyen terme pas plus de 12%.



Le Canada n’aide en rien


Le Canada est-il la bonne place pour protéger cette nation minoritaire? Qui défend les francophones aujourd’hui ? Qui a un plan pour sortir de cette fâcheuse position ? Avons-nous les bons chefs pour nous revitaliser ou allons-nous subir encore plus d’immigration canadienne sur notre territoire, sans réagir ? Nous aimons nous rappeler les droits des minorités au Québec ; que fait-on pour la minorité française du Canada qui perd de plus en plus en population et pouvoir politique? C’est plus qu’un drame, c’est un génocide culturel.


Mais pendant ce temps nous aimons écouter les Canadiens de Montréal, savoir si, ils ont des chances de gagner une coupe, un titre symbolique quelconque. Vite allons en vacances. Vite un voyage ! Vite quittons Montréal. Oublions notre réalité de peuple en voie de disparaître.


Et la loi sur les langues officielles canadiennes, va-t-elle survivre après 2030 ? Pourquoi garder deux langues officielles quand une ne fait plus le poids ? Quel intérêt pour le Canada de continuer à soutenir et défendre ceci ?


Entretemps nous accueillons toujours trop d’immigrants pour notre population. On est l’état le plus généreux au monde ! Personne nous égal ! On aime s’en venter….au prix de notre propre disparition. La gauche cite ce fait comme une nécessité humanitaire. La droite parle de la pénurie de main-d’oeuvre. Qui est là pour parler de l’équilibre ? Où sont les études ? Où sont les chiffres ?



Le génocide annoncé


Le vote massif des populations issues de l’immigration pour le parti libéral et le fédéralisme témoigne de notre manque de jugement à évaluer cette crise qui nous éloigne de notre but de survivre en tant que nation québécoise.


Il reste une dernière concession que nous devons faire pour demeurer au Canada, c’est de devenir minoritaire ici-même au Québec. Dans les prochaines années, très près, ceci va se produire. Dommage, mais nous allons disparaître en restant au Canada. Personne n’a réussi à nous démontrer le contraire. Personne. Aucune preuve que nous allons survivre au carnage se produisant à tous les jours.



Les acteurs d’aujourd’hui


Qui va prendre les mesures nécessaires pour assurer la survie de la nation québécoise ? Le parti libéral ? Jamais de la vie, leur but est de gagner le pouvoir et le maintenir, un point c’est tout. Ce parti ne s’intéresse pas à ces questions sociales. Québec solidaire ? Un autre parti qui défend les communautés avant de défendre la communauté. Leur bassin de vote se situe à la même enseigne que les libéraux.


Et la CAQ ? Obnubilé par des questions d’argent, ce parti a depuis longtemps éloigné de leur plateforme la défense de la nation. Ce nouveau parti conservateur ? Lui tout ce qu’il conserve est ce qui est déjà là, aucun projet de société à nous proposer. Reste le PQ. La tâche de ce parti est de se reconstruire pour ne pas disparaître.


Alors que faisons nous en tant que citoyens devant ce choix désastreux de la prochaine élection ?


Qui a la solution ? Qui a une solution ? Un début de solution ? Je propose une solution ici : nationalité québécoise .


Je cherche des tracés à suivre, pas des philosophies théoriques. Je cherche du concret. Je suis citoyen abandonné par ses représentants. Je suis citoyen en attente d’un chemin à suivre. Tout ça après un long parcours tumultueux pour en arriver là aujourd’hui devant ce triste constat.


L’immigration devrait être le sujet numéro un, du prochain scrutin. Définir les balises, rétablir des pouvoirs, nommer le nombre. L’avenir de qui je suis en dépend.


Je ne suis pas un immigrant, mais j’existe ; mais pour combien de temps ?





Sources :


Houle, Jacques, 2019, Disparaître ?, Montréal : Liber ;


Wikipédia : la Nouvelle-France, l’Acte d’Union 1840, la Confédération du Canada;


StatsCan : la démographie du Canada.


Illustration 1 : Normand Bélair


Illustration 2 : Wikipédia



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1 commentaire

  • Éric F. Bouchard Répondre

    20 mai 2021

    Comme votre nationalité québécoise représentrait statutairement deux communautés d'expression, l'une française, l'autre anglaise, vous ne feriez que reforcer le processus assimilatoire propre à la québécitude. Si vous voulez recouvrer une dignité nationale, il vous faut retrouver la nationalité de vos pères et mères.