Jean-Pierre Chevènement : «Je serai candidat en 2012»

Le sénateur de Belfort et fondateur du MRC a refusé de participer aux primaires PS et veut faire «bouger les lignes» d'ici l'automne.

Élection présidentielle française


Par Sophie de Ravinel - Le sénateur de Belfort et fondateur du MRC a refusé de participer aux primaires PS et veut faire «bouger les lignes» d'ici l'automne.

Jean-Pierre Chevènement parle au futur : «Je serai candidat en 2012. » Pas à un conditionnel lié aux évolutions des discussions prêtes à s'ouvrir dans les prochaines semaines avec le PS. Invité mercredi du «Talk Orange-Le Figaro», l'ancien ministre, fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), indique en marge de l'émission qu'il est «déjà candidat, officieusement ». Le sénateur de Belfort veut «mettre l'esprit public à la hauteur des défis provoqués par la crise de l'euro» ; montrer que «les marchés financiers ne sont pas l'horizon de l'histoire, mais plutôt les peuples et les nations…» L'ancien ministre, inspirateur du programme de François Mitterrand en 1981, est fidèle à ses idées.
Sa candidature, qu'il dit vouloir «officialiser» à l'automne, lui semble être «portée par l'actualité». Bien plus qu'en 2007 où des demandes de parrainage avaient déjà été envoyées avant qu'un accord soit signé avec Ségolène Royal. «Cette année, notre lancement de parrainage s'est fait de manière beaucoup plus méthodique et systématique», assure Marie-Françoise Bechtel, première vice-présidente du MRC, chargée par son parti des discussions avec le PS.
Jean-Pierre Chevènement se dit «surpris» par «les retours rapides» des élus. Une première lettre a été envoyée à quelque 500 d'entre eux qui l'avaient soutenu en 2002. Une autre devrait être envoyée prochainement à l'ensemble des maires. «Les premiers résultats dépassent nos espérances», confirme Pierre Dubreuil, secrétaire national du MRC, en charge des parrainages pour 2012. Pas de chiffres à rendre publics pour autant, mais «un sondage secret», réalisé fin avril par l'Ifop et donnant à l'ex-candidat qui réalisa 5,33 % des voix en 2002, «un potentiel électoral» autour de 16 % . De quoi rendre soucieux le PS qui a tenté, sans y parvenir, de l'intégrer dans le jeu des primaires socialistes. Pierre Dubreuil en est certain, le succès du livre de Jean-Pierre Chevènement publié cet hiver chez Fayard, La France est-elle finie ? est «un signe parmi d'autres de la place qu'il continue à occuper en France grâce à sa stabilité, à son statut d'homme d'État et aux valeurs qu'il défend». «Il est vital pour le peuple français que Chevènement s'exprime et qu'il se batte», affirme l'ancien ministre Georges Sarre.
Seul député du MRC et maire de Saint-Pol-sur-Mer (Nord), Hutin juge qu'il est «important de faire entendre ce qui fait notre différence avec le PS». Des divergences essentiellement centrées sur la politique européenne, la politique énergétique et la sécurité. Et pour cela, explique-t-il, «nous mettons en place la possibilité que Jean-Pierre Chevènement se présente». «Et nous sentons un engouement, dit-il, beaucoup plus qu'en 2007». La crise est passée par là, donnant «raison», affirme Hutin, aux prédictions de Chevènement. Et les années aussi, qui séparent de 2002 où l'ancien ministre socialiste fut accusé d'avoir participé à la chute de Lionel Jospin.
Le choix du candidat PS ne sera pas neutre sur la décision de cet automne. «Je ne vois pas Dominique Strauss-Kahn mener en France une autre politique que celle qu'il impulse à la tête du FMI», a jugé mercredi soir Jean-Pierre Chevènement. Divergence radicale entre les deux hommes : «DSK considère que l'Europe est une nation, moi pas.»


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