Jeunes du pays...

Pour les jeunes, le rapatriement unilatéral de la constitution, l'échec de Meech, c'est de l'histoire ancienne. Par contre, ils ont vu le Parlement fédéral reconnaître la nation québécoise et le gouvernement Harper régler le déséquilibre fiscal.

Du vrai Pratte...


Le contraste était frappant. Il y a moins de deux ans, André Boisclair lançait sa campagne à la direction du Parti québécois; la vedette de la soirée était Luck Mervil. Mercredi soir dernier, le PQ accueillait sa nouvelle chef, Pauline Marois, avec comme vedette de la soirée... Gilles Vigneault chantant Gens du pays. Après avoir fait le pari de la jeunesse, les baby-boomers péquistes ont choisi de confier les rênes de leur parti à l'une des leurs.

Qu'adviendra-t-il des «jeunes du pays» sur qui le PQ a toujours compté pour réaliser un jour l'indépendance? Mme Marois, élue pour la première fois alors que beaucoup de ces jeunes n'étaient pas nés, saura-t-elle les embarquer dans son (lointain...) projet de pays? Elle en est sûrement capable, elle dont les talents de rassembleuse sont bien connus. Mais la tâche sera difficile.
Auprès de cette clientèle, Mme Marois a une côte à remonter. Selon le plus récent sondage CROP, 31% des Québécois âgés de 18 à 34 ans estiment qu'elle ferait le meilleur premier ministre; c'est 7 points de moins que Mario Dumont (M. Charest, lui, rampe au deuxième sous-sol...). Plus inquiétant, 58% des jeunes pensent que le chef de l'ADQ «propose le plus de nouvelles idées pour l'avenir du Québec» (seulement 15% pour Mme Marois). Pire encore, la mère des CPE est jugée «la plus sensible aux problèmes des familles» par seulement 23% des jeunes Québécois, loin derrière M. Dumont (51%).
Les jeunes restent plus souverainistes que leurs aînés, mais c'est loin d'être la fièvre. Selon CROP, si un référendum avait lieu aujourd'hui, 58% des Québécois de 18 à 34 ans voteraient NON. Ces jeunes, évidemment, n'ont rien connu des humiliations subies par les Canadiens-français jusqu'aux années 60. Ils n'ont pas vécu les remous et les espoirs des années 70, que ressassent leurs parents la larme à l'oeil. Néanmoins, le mouvement souverainiste avait réussi à les raccrocher en faisant le lien entre l'indépendance et les causes chères aux jeunes d'aujourd'hui, l'environnement et la mondialisation. Cette stratégie semble s'essouffler.
Pour les jeunes, le rapatriement unilatéral de la constitution, l'échec de Meech, c'est de l'histoire ancienne. Par contre, ils ont vu le Parlement fédéral reconnaître la nation québécoise et le gouvernement Harper régler le déséquilibre fiscal. Ils ont vu aussi le PQ changer de chef et de message aussi souvent qu'eux-mêmes changent de blonde ou de chum.
La tiédeur des jeunes à l'égard de Mme Marois et de la souveraineté n'a rien à voir avec la vigueur du discours fédéraliste. Les fédéralistes ne savent pas quoi dire aux jeunes et se tiennent le plus loin possible des cégeps et des universités. Il y a donc là un vide relatif dont Mario Dumont pourrait profiter avec son autonomisme, son discours pratico-pratique et ses «clips».
Tous les baby-boomers se souviennent de ce soir mémorable de la Saint-Jean de 1975, lorsque Gilles Vigneault créa Gens du pays, que plusieurs souverainistes considèrent depuis comme l'hymne national du Québec. Pauline Marois avait 26 ans, Jean Charest 17. Pour les plus jeunes - Mario Dumont avait 5 ans - Gens du pays, c'est juste la chanson qu'on entonne le jour d'un anniversaire. C'est ce fossé de génération que Mme Marois devra combler.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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