À propos des changements climatiques et de la faim dans le monde

L'humanité est en état d'urgence

Tribune libre

À propos des changements climatiques et de la faim dans le monde

L’humanité en état d’urgence

Monsieur Claude Béland, président de la conférence de Montréal sur « Le réchauffement planétaire » qui s’est terminé cette dernière fin de semaine du début août regroupant près de 1,500 scientifiques, affirme que la situation est plus urgente qu’il y a 3 ou 4 ans. Les déclarations des responsables politiques ne sont pas accompagnées de mesures concrètes. La dégradation de l’environnement a des conséquences sociales dramatiques sur les populations les plus démunies de la planète.
Un milliard d’êtres humains souffrent de la faim, plus de 200 millions qu’en 2006. Des centaines de millions de personnes vivent déjà depuis deux décennies les effets des changements climatiques qui aggravent particulièrement la crise alimentaire dans le Tiers-Monde par la destruction des récoltes ou des terres arables dû à l’érosion, aux sécheresses, inondations, etc. Les réfugiés climatiques se comptent par millions, les phénomènes météorologiques et climatiques habituels sont exacerbés, amplifiés ou modifiés: ouragans, moussons, inondations, sècheresses, tempêtes imprévues, etc.
En plus d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre (GES), l’exploitation effrénée des ressources diminue la capacité naturelle de la Terre de capter le carbone que ce soit par l’épuisement des sols arables, la pollution des océans surtout près des côtes, la surexploitation des forêts qui servent de puits de carbone et qui en émettent lorsque qu’on les brûle pour faire d’autres cultures intensives (eucalyptus, etc.) ou encore à cause de la sécheresse plus grave que jamais. Le cycle hydrologique est bouleversé et aggrave cette sécheresse.
Campagne pour un Kyotoplus
La campagne Kyoto-plus, lancé à travers la planète entre autres par Green Peace, vise comme objectif de réduire d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre de 25% sous le niveau de 1990 afin de stabiliser, de freiner le réchauffement de la planète et les changements climatiques et de limiter la hausse de température moyenne planétaire à 2 degrés Celsius d’ici 2050.
Car, maintenant, la communauté scientifique internationale et l’humanité reconnaissent l’irréversibilité des changements climatiques causés par l’activité humaine. Mais, nous avons aussi l’intelligence et la capacité comme humanité de trouver et d’appliquer les solutions pour en réduire l’ampleur et la durée et éviter l’emballement du climat. Le protocole de Montréal de 1987, renforcé en 2007, sur la reconstitution et la protection de la couche d’ozone démontre ce que nous pouvons faire ensemble. La couche d’ozone tarde quand même à se rétablir dû aux émissions globales et les statistiques sur la hausse des cancers de la peau et des cataractes dans le monde le démontrent.
Le charbon, premier pollueur en Amérique du Nord, en Chine et ailleurs
Depuis 2004, les centrales thermiques au charbon sont la principale source d’émissions de CO2 en Amérique du Nord et sur la planète (Chine, etc.). Les États-Unis en 2006 produisaient près de 2000 TWH d’électricité depuis les centrales thermiques au charbon ce qui représente près de 2 milliards de tonnes de CO2 par année et 50% de leur production totale d’électricité. L’ex-administration Bush avait autorisé la construction de 192 centrales au charbon de 500 MW d’ici 2025 pouvant émettre 50 millions de tonnes de CO2 supplémentaires!
Le nouveau président Barak Obama a fixé comme objectif une réduction des émissions de GES de 17% sous le niveau de 2005 pour 2020. C’est un changement de politique très important mais insuffisant et loin des objectifs de Kyoto et d’un accord post-Kyoto. Les États-Unis, à court terme, doive miser sur les économies d’énergie à tous les niveaux qui vont donner des résultats plus vite que le remplacement progressif des énergies polluantes par les énergies renouvelables qu’il faudra aussi réaliser.
La séquestration du carbone, expérimentée présentement en Allemagne, coûte de 40 à 60 euros la tonne et accapare 20% de l’énergie d’une centrale, en plus de faire doubler les coûts de production de l‘énergie électrique. On ne connaît pas les effets de l’enfouissement massif de carbone dans les sols .Imaginons la facture pour les États-Unis avec 2 milliards de tonnes par année à séquestrer! De plus, il leur faudrait trouver un nouveau 20% d’énergie!
Cette solution ferait l’affaire du lobby du charbon qui tenterait d’avoir des subventions pour cette solution supposée écologique. Au Canada, il faut geler au niveau actuel puis réduire d’exploitation des sables bitumineux au profit d’énergies renouvelables.
Les mouvements sociaux et environnementaux doivent s’allier
La santé des populations et les coûts supplémentaires des soins de santé de même que la dégradation de la qualité de l’air, de l’eau des lacs, des rivières et des océans, des sols, des forêts sont des coûts externalisés par l’industrie, donc assumer par les contribuables et qui démontre que le charbon est la source d’énergie la plus coûteuse socialement et pour l’environnement. Il ne faut pas oublier les privilèges fiscaux qui se comptent par dizaines de milliards de dollars par année aux États-Unis et au Canada. Les énergies renouvelables et les économies d’énergie doivent avoir priorité.
De fait, c’est d’ici 2020 qu’il faut faire le plus d’efforts, adopter des mesures radicales de réduction des gaz à effets de serre pour limiter la hausse de 2 degrés d’ici 2050. Récoltes détruites, santé menacée, environnement détruit, etc. l’urgence d’agir ne peut être subordonnée aux intérêts des transnationales des énergies fossiles ou à la durée des mandats électoraux des élites politiques des diverses oligarchies de la planète.
Le potentiel d’emballement du climat est réel. Il y aurait peu de possibilité de le contrôler si la température moyenne de la planète augmente de plus de 2 degrés Celsius d’ici 2050. Les changements climatiques actuels sont irréversibles (relativement pour plusieurs décennies et plus encore) mais on peut limiter leur ampleur, leur durée et leurs impacts pour les générations futures par des mesures immédiates dès maintenant et avant 2020.
On ne peut plus séparer les questions écologiques des questions sociales et il faut faire front commun au niveau planétaire pour tous les mouvements sociaux et environnementaux. L’économie est en fait un sous-système de la biosphère puisque le système économique dépend des ressources et doit y être subordonné et non l’inverse.
De plus, les ressources sont moins limitées qu’il n’y paraît si on réduit la surconsommation et gaspillage et qu’on recycle davantage. L’économie doit être au service des humains et non permettre l’exploitation de la majorité de l’humanité.
Les bases d’une nouvelle économie sont possibles et peuvent satisfaire les objectifs de justice sociale et de protection de l’environnement sur l’ensemble de la planète.
Le Québec doit jouer son rôle en Amérique du Nord en faveur de Kyotoplus spécialement par la mobilisation citoyenne.
Montréal, 4 août 2009
André Rousseau
membre de l’Association Québécoise de Lutte contre la Pollution Atmosphérique
études en technique d’assainissement des eaux CEGEP St-Laurent

certificat en économie appliquée UQAM

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Membre du Parti Québécois, comté de Mercier

Membre du comité communication et mobilisation du Forum social québécois

Membre de l’Association Québécois de Lutte contre la Pollution
Atmosphérique (AQLPA)

Diplômé en économie appliquée de l’UQAM (certificat)





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 août 2009

    Michel G dit :
    «L’argent ne manque pas ni les biens mais ce qui manque c’est la bonne distribution le bon développement et la bonne aide internationale».
    Vous avez parfaitement raison.
    Et pour les petits mesquein arrogants qui ne cessent de propager que les pauvres sont en bonne situation au Québec...
    Sachez qu'avec le montant ignoble condécé par l'aide sociale du Québec, les pauvres ont 10 ans d'espérance de vie de moins que les autres couches de notre population.
    Les enfants partent le ventre vide pour l'école.
    Et les banque alimentaires sont vides.
    À bas les gignolées et la charité privée à la con !
    Et vivement la responsabilisation de l'État dont le rôle premier est la protection des citoyen et la répartition équitable de la richesse !
    «80 % de la richesse mondiale est détenue par 15% de la population dans le monde»
    - Igantio Ramonet
    Le monde Diplomatique
    Marre ! Marre ! Marre ! Des guignolés !
    Christian Montmarquette
    Québec Solidaire

  • Michel Guay Répondre

    5 août 2009

    Solution : Développement au lieu d'agressions . Des milliards de $$$$$$$$ des impôts Québecois fédéralistes chaque année servent à tuer des nations désarmées et pauvres comme l'Afghanistan au lieu de servir au développement .
    Seulement ce que nous coûte en luxe Michaelle Jean et son double fonds pourrait servir à développer Haïti pour toujours en organisant ce que le Québec à fait dans les années 1950 ; développer les services sociaux les hôpitaux les écoles et les coopératives d'habitations , car le développement c'est rentable
    L'argent ne manquent pas ni les biens mais ce qui manque c'est la bonne distribution le bon développement et la bonne aide internationale
    Paix , respect de la vie et développement au lieu de massacrer avec les milliards $ de nos impôts et de faire massacrer par les mafias et l,Extrème droite les progressistes dans les pays les plus pauvres et les plus mal développés .
    Voilà l'urgence : bien diriger nos milliards $ en rapatriant au Québec tous nos impôts pour développer l'Humanité entière
    De tout l'essentiel pour tous les êtres humains c'est possible