Le Devoir nous apprenait le 13 octobre dernier que les concepteurs de l’émission satirique Et Dieu créa Laflaque ont renoncé à l’idée de créer un personnage de Mahomet, «devant les difficultés éthiques et sécuritaires posées par la présentation et la représentation du Prophète, en ces temps de hautes tensions autour du délicat sujet».
Rappelons d’abord quelques faits. Le Coran ne proscrit nulle part la représentation humaine ou animale; il prohibe seulement l’idolâtrie rendue à des objets sacrés tels que des statues ou des images. Interprétant de façon rigide les versets contre l’idolâtrie, le sunnisme en est venu à interdire toute représentation des êtres vivants. Au sein de la tradition musulmane, on observe cependant diverses positions face à cette convention aniconique, particulièrement chez les chiites qui ont intégré dans leurs pratiques religieuses les portraits de leurs martyrs. Bien des miniatures persanes et des peintures ottomanes représentent aussi divers personnages, y compris Mahomet. En fait, l’interdiction stricte de ne pas montrer le personnage de Mahomet est une dérive récente que l’intégrisme islamique a réussi à imposer, même aux non-musulmans.
En Occident, l’humour a toujours été une voix importante pour la liberté d’expression. Les auteurs satiriques s’y sont distingués par leur audace et leur franc-parler. Or, on constate de plus en plus que l’humour se musèle face à l’islam. Tous les sujets peuvent encore être tournés en dérision, sauf ceux qui touchent de près ou de loin à la religion musulmane. À la suite du retrait par l’humoriste Lise Dion de son monologue sur la burqa, l’autocensure pratiquée au sein de l’équipe de l’émission Et Dieu créa Laflaque est un autre exemple troublant de la répression idéologique que l’islam fait subir à notre société.
La décision des producteurs de cette émission de ne pas créer un personnage de Mahomet, le fondateur de l’islam, révèle d’abord la peur qu’inspire la religion musulmane. Il est certain que les concepteurs ont éprouvé un profond malaise, un «inconfort» pour reprendre le terme employé dans l’article du journal. Après le massacre de Charlie Hebdo, ils ont dû sûrement craindre de s’aventurer sur un terrain aussi dangereux. Quelle autre religion que l’islam est aussi étroitement associée à la terreur? Quelle autre religion ne peut-on pas ridiculiser sous peine d’être assassiné? Avec la montée de l’islamisme et du djihadisme, le fanatisme et la violence sont aujourd’hui consubstantiels à la religion musulmane. Mais rappeler cette dure réalité qui crève les yeux est devenu tabou et est tout de suite condamné comme un crime de lèse-majesté islamophobe. Les artistes de cette émission comique s’en donnent pourtant à cœur joie lorsqu’il s’agit de se moquer d’autres personnages religieux comme le pape, qu’ils représentent sous les traits d’une marionnette loufoque. Mais Mahomet, ce prophète armé qui a massacré des populations entières pour imposer sa religion, commande, lui, un respect scrupuleux mêlé de crainte. Pas touche au saint Prophète! Surtout pas!
Si l’équipe de l’émission Et Dieu créa Laflaque s’était décidée à créer le personnage de Mahomet, il «n’aurait pas eu de visage», car «la marionnette numérique aurait été animée dans le sens respectueux de l’interdit de la représentation». Notre société est en train de plier l’échine devant les croyances et les interdits de l’islam au point qu’elle en arrive à s’empêcher de les critiquer, même s’il s’agit des pires aberrations. Les non-musulmans n’ont absolument pas à considérer comme recevables les dogmes et les pratiques de l’islam. En vertu de la liberté de pensée et d’expression, ils ont le droit de les condamner et de s’en moquer. Force est de constater cependant que la rectitude politique a imposé sa chape de plomb de la bien-pensance sur le monde des arts comme sur celui de la politique et des médias. Elle est parvenue à développer, chez certains, le réflexe de ménager à tout prix les fidèles de Mahomet afin d’éviter de froisser leur susceptibilité religieuse. Même des humoristes qui se piquent d’audace comme ceux de l’émission Et Dieu créa Laflaque n’ont pas su éviter ce biais pro-islamique.
De ce triste épisode, il ressort que l’islam gagne du terrain dans toutes les sociétés occidentales. Il réussit à s’imposer par deux armes principales: la menace de la violence physique et l’intimidation idéologique sous couvert d’islamophobie.
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3 commentaires
Chrystian Lauzon Répondre
16 octobre 2015"...l’islam gagne du terrain dans toutes les sociétés occidentales. Il réussit à s’imposer par deux armes principales : la menace de la violence physique et l’intimidation idéologique sous couvert d’islamophobie."
Sans oublier la prise en otage du système de justice, de l'appareil législatif et juridique eux-mêmes, via les chartes des droits et libertés et un gouvernement des juges. Même l'ONU, dont le Conseil de contrôle des droits humains se trouve désormais sous la domination saoudienne, est assiégée. Le cas Zunera Ishaq n'est que le début de l'implantation d'une théocratie, État religieux dans l'État devenant absolue coercition, ce qu'est l'islam transcription littérale du Coran. Les libéraux saoudiens de Couillard s'appliquent via les lois 62 et 59 à servir l'islam dans le Parlement du Québec. Et médias et population dorment au gaz, politiciens unanimement à l'appui. Le rapport à Laflaque: l'État fédéraliste, caricature extrême de démocratie devenant sanglante. De Charlie, les dégoûvernances nous représentent en Charlots zombiéfiés.
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2015«Les non-musulmans n’ont absolument pas à considérer comme recevables les dogmes et les pratiques de l’islam. En vertu de la liberté de pensée et d’expression, ils ont le droit de les condamner et de s’en moquer.»
L'islam démasqué...
http://gloria.tv/media/Sd1rVa51gyE
Contre l'islamisation au Québec
https://www.facebook.com/Contre-lislamisation-au-Québec-426325214139139
Pierre Grandchamp Répondre
16 octobre 2015Lire la chronique de Christian Rioux dans LE DEVOIR de ce jour:"La lassitude de la liberté".
C'est très grave ce qui arrive avec l'équipe de Laflaque! Ils ont peur de se faire zigouiller. On en est rendus là! Ils ont PEUR!
Mario Roy, dans LA PRESSE a écrit une chronique, en 2011, où il disait:
”Peut-être l'événement fondateur du XXIe siècle aura-t-il été, non pas le massacre du 9/11, mais l'affaire des caricatures danoises de Mahomet. Quel symbole, en effet, de la capitulation de l'Occident sur le terrain de ses valeurs fondamentales! Car le chantage a fonctionné. Peu de médias ont osé reprendre les caricatures (même l'Université Yale les a omises dans un bouquin sur le sujet!) Et ceux qui l'ont fait, comme le Charlie Hebdo en France ou le Western Standard au
Canada, ont été poursuivis par une justice occidentale atteinte de masochisme caractérisé. “