Immigration

L’immigration n’est pas la panacée

Tribune libre

 


 


L’immigration est un terme qui fait les manchettes régulièrement par les temps qui courent, notamment eu égard au seuil d’immigrants que le Québec devrait se fixer annuellement. À cet effet, des regroupements d’employeurs voudraient faire passer le seuil actuel de 50 000 immigrants par année à 80 000, voire à 90 000, afin de pallier la rareté de main-d’œuvre.

Par ailleurs, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, réclame d’abord une discussion «sereine», fondée sur des données «factuelles et scientifiques» qui devraient répondre à des questions précises sur l’immigration. À titre d’exemples, accueillir davantage d’immigrants crée-t-il davantage de richesse, hausse-t-il véritablement le produit intérieur brut par habitant? Quel est l’impact d’une hausse de l’immigration sur la situation linguistique au Québec? Quel est l’impact sur la crise actuelle du logement? L’accueil d’immigrants abaisse-t-il la moyenne d’âge de la main-d’œuvre? Combien coûte l’intégration de chaque immigrant? Rend-on vraiment service aux nouveaux immigrants si on ne tient pas compte de ces questions dans notre capacité d’accueil et d’intégration?

«Le simple fait de poser des questions sur la hausse du seuil d’immigration amène des sous-entendus sur l’intolérance de ceux qui posent les questions, cela crée un climat qui n’est pas serein», argue M.St-Pierre Plamondon. «Historiquement, on a beaucoup versé dans l’idéologie et la stigmatisation» sur l’immigration, et cela finit par nuire au «droit du Québec de pouvoir prendre ses propres orientations. Dès que le Québec ne s’aligne pas sur le modèle fédéral canadien visant à admettre toujours davantage de nouveaux arrivants, il est taxé de raciste, alors que l’immigration relève en partie de sa compétence», déplore le chef du PQ.

Le gouvernement Legault n’a pas encore annoncé officiellement le «chiffre magique» qu’il entend se fixer comme seuil d’immigration. Or, je suis d’avis que le débat doit s’appuyer sur des constats objectifs, et éviter les attaques subjectives pernicieuses contre ceux qui veulent maintenir un seuil d’immigration tournant autour de 50 000 par année en raison des inconvénients soulevées dans les questions posées précédemment et auxquelles, encore à ce jour, aucune réponse objective n’a été proposée.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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