L’incertitude plane sur Lac-Mégantic

Alors que la reprise du transport ferroviaire approche, les rumeurs d’expropriation inquiètent

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Et on n'a même pas encore toutes les réponses sur le degré de contamination des sols

L’automne des Méganticois est marqué par l’incertitude qui plane sur leur avenir. La mairesse Colette Roy-Laroche tente d’ailleurs de juguler ce sentiment en tenant chaque semaine une conférence de presse. Mardi, elle a confirmé que les travaux d’un million de dollars nécessaires pour rétablir le transport ferroviaire dans la municipalité devraient être terminés à la mi-novembre.

Transports Canada entamera le chantier le 21 octobre prochain. Ceux-ci constituent la première étape vers la reprise du service, un peu plus de trois mois après le déraillement et l’explosion d’un convoi pétrolier en plein coeur de la ville. « C’est vital pour la relance de notre ville et la survie de notre économie. Depuis le 6 juillet, plusieurs entreprises de la région sont affectées par l’absence de service ferroviaire », a fait valoir mardi Mme Roy-Laroche. Selon la mairesse, aucun produit dangereux ne se sera transporté dans les wagons qui passeront à Lac-Mégantic.

Mais rien ne garantit pour autant la liaison : la Montreal Maine and Atlantic (MMA) est toujours à vendre et les trains sont encore interdits de circulation sur certains tronçons en piètre état, en dehors de la zone qui sera réparée prochainement. Mme Roy-Laroche souhaite que « le repreneur ou la MMA effectue les réparations nécessaires ».

Expropriations ?

La construction d’un nouvel axe commercial de l’autre côté de la rivière Chaudière soulève aussi son lot de questions. L’épicier Métro a déposé une offre d’achat sur une église. Mais ce terrain ne suffit pas, d’autant plus que d’autres commerces reluquent le secteur. Des résidants craignent l’expropriation, alors qu’une firme privée a commencé à visiter les quelques dizaines de propriétaires concernés pour leur offrir - sans grande possibilité de refuser - d’acquérir leur demeure.

La mairesse a assuré, la semaine dernière, que « l’expropriation par la Ville demeure le dernier recours ». Entre 25 et 50 résidences pourraient devoir être démolies.

« Les gens sont dans l’incertitude, car ce qu’on apprend une journée est démenti le lendemain », remarque le journaliste à L’Écho de Frontenac Rémi Tremblay.

Depuis quelques semaines, des travailleurs du chantier du centre-ville se sont confiés au journal local pour dénoncer soit une apparente gestion laxiste des dépenses, soit des mesures de santé-sécurité insuffisantes. Au-delà de ces témoignages, M. Tremblay estime qu’il est difficile d’en juger. « On n’a pas d’information, ni de la Ville ni des compagnies impliquées. Elles n’ont même pas réagi à nos articles. »

L’absence d’opposition à la mairie peut donner une apparence d’unanimité à la gestion de l’après-tragédie. Les citoyens utilisent surtout les réseaux sociaux pour partager leurs questionnements et parfois, leur grogne. Ils se rendent aussi à la Croix-Rouge, qui observe une détresse réelle sur le terrain. Une quarantaine de personnes viennent rencontrer les bénévoles chaque jour. La Croix-Rouge pourrait fournir une aide aux futurs expropriés, mais attend que le projet se concrétise pour évaluer les besoins réels.


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