L'UPAC enquête à Lac-Mégantic

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Partout, toujours, la corruption. La gangrène est rendue loin !

La reconstruction de Lac-Mégantic est sur l'écran radar de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Une enquête a été ouverte concernant la manne de contrats qui est tombée sur cette ville à la suite de la tragédie ferroviaire de juillet dernier, a appris La Presse.

Les soupçons de la police visent l'attribution de contrats publics qui s'est faite dans l'urgence de redonner à la communauté de Lac-Mégantic un centre-ville. Tout est à refaire et pour y parvenir, les gouvernements fédéral et provincial ont apporté leur aide financière.

La loi 57, adoptée par l'Assemblée nationale l'automne dernier, contient une série de dispositions permettant à la municipalité de se doter de nouvelles infrastructures selon de nouvelles règles. Ainsi, la Ville pouvait attribuer des contrats sans appels d'offres, jusqu'en décembre dernier, pour les mandats aux professionnels et aux fournisseurs. Les contrats

devaient concerner la zone rouge, c'est-à-dire où l'explosion du train a tout dévasté.

À la suite d'au moins un signalement, l'UPAC a entamé des vérifications. Il y a deux semaines, des enquêteurs de l'UPAC sont allés à Lac-Mégantic et ont visité quelques personnes.

Ils se sont rendus à l'hôtel de ville, a confirmé la mairesse Colette Roy Laroche lors d'une entrevue avec La Presse hier matin, à Lac-Mégantic. Cette dernière a précisé ne pas avoir eu de tête-à-tête avec la police. «Ils ont rencontré un employé à qui ils ont posé des questions. C'est tout. Ils sont partis avec rien», a-t-elle affirmé. «On ne sait pas ce qu'ils cherchent. En tout cas, ils n'ont pas dû trouver grand-chose chez nous, parce qu'ils sont repartis», a ajouté la mairesse.

Un porte-parole de la mairesse a refusé de divulguer l'identité ou la fonction de l'employé rencontré par l'UPAC, puisque l'enquête est en cours. Les policiers ont rencontré au moins deux autres citoyens qui avaient quelques pistes à leur indiquer. La Presse a discuté avec eux, mais il a été convenu de ne pas révéler leur identité.

Questionnée sur la transparence dans la gestion des travaux menés à Lac-Mégantic, Mme Roy Laroche a affirmé qu'il y avait bien des rumeurs qui pouvaient servir certains intérêts, notamment de nature politique. Quant à savoir si elle a subi des pressions compte tenu des sommes disponibles, Mme Roy Laroche reconnaît que la nature humaine étant ce qu'elle est, «il y a des profiteurs». «Il faut être vigilant, il faut être prudent, et il faut faire en sorte que les décisions prises par le conseil soient pour le bien de la collectivité», a-t-elle affirmé.

En plus de Lac-Mégantic, les ministères de l'Environnement, des Transports, de la Sécurité publique, des Affaires municipales ainsi que de l'Emploi et de la Solidarité sociale comptent parmi les donneurs d'ouvrage. Selon une liste obtenue par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, au moins une trentaine de contrats, d'une valeur de plus de 48 millions, ont été accordés depuis la tragédie de juillet dernier.

L'activité commerciale reprend peu à peu en bordure de l'ancien centre-ville, comme en témoignent, par exemple, les travaux de reconstruction du Musi-Café, où a péri une bonne partie des 47 victimes. De nombreux commerçants et citoyens rencontrés cette semaine à Lac-Mégantic ont toutefois exprimé d'importantes réserves quant au processus de reconstruction de la petite ville de 6000 habitants.

«Quand ça passe à la télévision, tout a l'air beau à Lac-Mégantic, a dénoncé Richard Poirier, un retraité qui a organisé une manifestation pour la réouverture d'un pont piétonnier entre deux quartiers de la ville. La réalité, c'est que les gens sont énormément insatisfaits de ce qui se passe en ville, parce qu'il n'y a pas de transparence.»

L'UPAC a refusé de commenter l'affaire.


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