Pour Québec solidaire, l'indépendance c'est donner à la population québécoise, pas seulement aux dirigeants, à l'élite et aux banquiers, le droit de rêver et de définir ce qu'elle veut pour elle-même.
L'idée n'est pas de faire un pays pour faire un pays. Si nous souhaitons faire l'indépendance, c'est que nous savons qu'un Québec souverain serait différent du Canada. Il serait plus solidaire, plus écologique, plus démocratique et plus égalitaire. À quoi rimerait un Québec souverain s'il ne faisait que reproduire les politiques d'exploitation des hydrocarbures ou du chacun pour-soi économique qui existent actuellement dans le Canada conservateur. Si nous étions souverains, nous aurions l'option de rejeter le pétrole et de développer des politiques sociales cohérentes pour réduire les inégalités et nous libérer des dictats du monde de la finance.
C'est exactement ce qu'a fait l'Islande
Lors de sa visite au Québec au mois de février dernier, mes collègues solidaires et moi avons eu le grand plaisir de rencontrer le président de l'Islande, M. Ólafur Ragnar Grímsson. Ce fut une rencontre extrêmement inspirante. Nos échanges nous ont rapidement réunis au cœur de nos ressemblances. Québec solidaire et l'Islande comprennent la question de l'indépendance de la même façon.
Il fallait entendre combien M. Grimmson était fier que son peuple ait résisté aux pressions des grands financiers de ce monde. L'indépendance a permis à l'Islande de se tenir debout devant des institutions qui voulaient plus ses biens, que son bien. Le peuple islandais a dit non à l'austérité lorsque c'était le seul projet qui lui était proposé pour sortir de la crise économique et financière de 2008 qui a aussi accablé le Québec.
Cette visite du président de l'Islande a inspiré plusieurs parlementaires et a mené, ce vendredi, à un débat à l'Assemblée nationale sur le thème de l'indépendance. Un débat qui s'est déroulé en l'absence remarquée de Philippe Couillard. Le premier ministre était pourtant directement interpellé sur ce sujet et aurait dû y être, s'il avait eu un minimum d'arguments, pour défendre sa vision du fédéralisme et expliquer en quoi l'indépendance ne serait pas bénéfique pour le Québec.
On se serait attendu à ce que ce fédéraliste convaincu vienne défendre sa vision. C'est plutôt Jean-Marc Fournier, le soldat fidèle, qui l'a remplacé. Le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes n'avait par ailleurs que peu d'arguments pour nous convaincre que le Québec se porte mieux dans un fédéralisme conservateur que dans un Québec indépendant.
Le principal argument répété ad nauseam par M. Fournier est celui de la péréquation. Sans la péréquation canadienne, un Québec indépendant ne pourrait subvenir seul à ses besoins selon la thèse des libéraux. Ils oublient de dire que l'argent de la péréquation est de l'argent payé par les impôts des Québécois.es qui fait un détour par Ottawa avant de revenir au Québec. Fidèles à eux-mêmes, les libéraux ne voient que les colonnes de chiffres, oubliant les valeurs, la liberté et le désir de faire un pays à notre image qui animent les Québécois et les Québécoises. Que gagnons-nous à rester dépendant du fédéral qui depuis 33 ans n'a même pas réussi à faire signer la constitution par les gouvernements québécois successifs?
M. Grimmson avait quant à lui déclaré lors de sa visite au Québec que « l'indépendance en soi ne peut jamais être négative ». Une affirmation avec laquelle je ne peux qu'être en accord. Il a aussi insisté sur l'importance de donner les moyens au peuple de choisir comment déterminer la suite de sa propre histoire lorsque le pays est endetté. Sa recette n'a rien de magique et on la connait très bien : donner aux gens les moyens de décider ce qui est bon pour eux.
Pour Québec solidaire, l'indépendance est fondamentalement positive. Mais pour susciter l'adhésion à ce projet de pays, nous devons être clairs dès maintenant sur ce qu'elle nous apportera de mieux. Dès maintenant, il faut décrire à tous les citoyens et citoyennes du Québec ce que serait ce nouveau pays. À Québec solidaire, nous construirions ce pays avec tout le monde; nouveaux arrivants, anciens arrivés et ceux et celles qui sont là depuis toujours.
M. Grimsson a cru son peuple lorsque ce dernier a dit NON à l'économie néo-libérale qui favorise l'élite. Pour moi, la leçon à tirer du président de l'Islande est celle-ci : être indépendants c'est être souverains de nos choix! Même si ça ne fait pas plaisir à l'élite possédante.
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