Ça fait maintenant un peu plus de trois semaines que je me suis cassé une jambe en ski. Ça fait un peu plus de trois semaines que je vis dans le monde hospitalier. J'ai pris quelques notes. Je parle à tout le monde et j'ai décidé de partager avec vous mon expérience, à l'occasion, dans ce que j'appelle «Le carnet du fémur». Faut bien garder son sens de l'observation et... de l'humour!
Constat numéro 1: Le réseau public de la Santé au Québec a été malmené ces dernières années par le régime d'austérité libéral et il ne tient aujourd'hui que par la volonté de son personnel dévoué et professionnel.
Constat numéro 2 : La physio, c'est efficace, mais c'est très exigeant (et ça fait mal!)
Constat numéro 3 : Je vais de mieux en mieux et même si je prépare en ce moment la campagne «rien que sur une patte», c'est debout sur mes deux jambes que je la mènerai, aux côtés de Gabriel et des 123 candidats et candidates solidaires.
Se retrouver soudainement, comme ça, sur la touche, ça force l'humilité. J'ai dû suivre de loin, par exemple, le débat en chambre entourant notre projet de loi sur la parité au conseil des ministres, l'engagement solennel des chefs des 4 partis sur la réforme du scrutin proportionnel ou le rapport sur la situation des femmes autochtones. Des dossiers sur lesquels je travaille depuis longtemps. Il faut apprendre à lâcher prise, comme on dit.
J'ai vu, ces derniers jours, que les dossiers Santé refont surface. Tant mieux, parlons-en de la Santé!
Ça fait drôle d'être ici, dans un centre hospitalier, entourée d'un personnel surchargé et épuisé, et d'entendre le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, répéter comme un mantra que le système de Santé au Québec se porte mieux que jamais. Je ne vous souhaite pas de fracture, M. Barrette, mais vous devriez passer un peu de temps avec votre monde, sur le terrain. Ça vous éviterait de répéter des choses aussi déconnectées de la réalité. Lorsque vous reprochez aux infirmières et aux préposés, par exemple, de ne pas occuper les postes vacants, avez-vous bien vu, M. Barrette, le genre d'horaires que vous leur proposez? Et la surcharge de travail du personnel, vous trouvez ça normal? Je pense, notamment, à cette infirmière auxiliaire qui m'a dit, il y a quelques jours: «J'aime le monde, c'est pour ça que je suis dans le domaine de la Santé, mais on n'a plus le temps de s'occuper de notre monde...» Je l'ai remerciée d'être là, fidèle au poste, mais je comprends son découragement.
Je suis toutefois entre très bonnes mains et je fais de grands progrès tous les jours.
Il n'y a jamais de bon moment pour se casser un membre, mais disons que cette fracture du fémur, en pleine fin de session et au moment où on se prépare pour la campagne électorale, tombe vraiment dans la catégorie mauvais «timing»! Je suis toutefois entre très bonnes mains et je fais de grands progrès tous les jours.
Vous ne pensiez quand même pas qu'une fracture m'empêcherait d'être au grand rassemblement solidaire, mardi soir prochain, au Rialto? Ça prendrait plus qu'un fémur - même cassé - pour m'arrêter!
J'y serai et je vous invite à vous joindre à cette grande fête!