L’OACI à Montréal ou au Qatar ?

La question ne se pose même pas

Tribune libre


Dès 1947, il était évident pour l’Organisation des Nations Unies que Montréal est de loin le meilleur endroit du monde pour y établir l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale.
Les indéniables avantages géopolitiques de Montréal comprennent :
-* 1. La ville est loin des théâtres de guerre du monde, qui correspondent généralement aux carrefours de communications connus, fréquentés et casus belli depuis les temps immémoriaux.
-* 2. Entourée d’obstacles, Montréal est un des carrefours naturels les moins fréquentés et exposés aux guerres, maritimes, terrestres et aériennes.
-* 3. Montréal est très éloigné de l’océan, presque 2000 kilomètres et très peu exposé à des attaques maritimes.
-* 4. Le carrefour aérien de Montréal n’est pas un des plus fréquentés ni exposés du monde à des conflits aériens.
-* 5. Les quatre grandes masses d’air qui se disputent le ciel de Montréal ne sont pas causes d’ouragans ni de tempêtes dangereuses à la circulation aérienne, qui, exception faite de quelques semaines de fortes neiges et de fortes pluies par an, laissent le ciel de Montréal ouvert au trafic aérien.
-* 6. Les Montréalais sont compétents, polyglottes, tolérants et doués pour les communications avec les étrangers. Comme leurs ancêtres, ils sont polis, galants et hospitaliers. Pas nécessaire de se mettre sur la défensive lorsqu’on débarque d’un avion à Montréal.
Tout ce contexte géopolitique invite à pratiquer la neutralité politique afin d’attirer le plus d’organisations internationales possibles.
Le Qatar n’a rien d’analogue à offrir. Pourquoi vouloir le transfert de l’OACI sur son territoire de préférence à Montréal, qui a déjà 66 ans d’expérience et de service sans reproche?
Mais voilà : la neutralité politique est inexistante à Ottawa qui vit encore comme si nous étions sous la Reine Victoria, décédée en 1901, sauf que les nouvelles de sa mort sont encore prises dans les iceberg de l’Atlantique nord, de sorte que ni Ottawa ni Toronto ne semblent savoir que les temps ont changé et que les provinces ont progressé de facto mais non de jure vers le statut de véritables États.
La politique extérieure du Canada provoque des colères et des tentatives de vengeances diplomatiques, comme on le voit maintenant.
Rien ne changera dans les conditions actuelles. La neutralité de Montréal passe par celle du gouvernement de Québec maintenant, et c’est aux Québécois d’opter pour un changement majeur de statut, que personne ou presque ne peut plus nier maintenant : le statut d’un État.
JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mai 2013

    Et si on voie un lien entre le contenu de l’article d’ici-bas et la volonté de déplacer l’OACI…
    http://www.legrandsoir.info/le-qatar-fournit-des-milliards-de-dollars-aux-rebelles-syriens-the-financial-times.html
    Extrait de l’article :
    Pour le Qatar, propriétaire de réserves de gaz au troisième rang dans le monde, son intervention en Syrie fait partie d’une quête agressive pour une reconnaissance mondiale et est simplement le dernier chapitre de sa tentative de s’imposer comme un acteur majeur dans la région, suite à son soutien aux rebelles libyens qui ont renversé Mouammar Kadhafi en 2011.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2013


    Il y a anguille sous roche monsieur Perron. Il faut trouver ce qui se passe et qui se prépare à nous jouer un mauvais tour. Si le Qatar et Israel sont des alliés, alors
    Ottawa est dans le coup parce qu'Ottawa est un allié inconditrionnel d'Israel. Nous sommes en train de nous faire avoir. Il y a d'autres éléments dans cet enjeu et personne ne se grouille pour trouver la réponse et bloquer la manoeuvre avant qu'il ne soit trop tard.
    Que les gouovernements de Québec et de Montréal se groouillent et ça presse.
    NOus avons énormément à perdre cette fois.
    JRMS

  • Martin Perron Répondre

    7 mai 2013


    Pourquoi pensez-vous que le Qatar, ce pays microscopique de deux millions d'habitants et où les homosexuels sont condamnés à la prison, ait pu obtenir la Coupe du Monde de football de 2022? Barack Obama n'a pas apprécié cette décision, alors si les États-Unis n'ont pas poussé pour le Qatar, quel autre pays du monde a suffisamment d'influence et d'intérêts pour imposer ce choix surprenant. Je n'en vois pas d'autre qu'Israël. Le Qatar continue donc sur sa lancée et le prestige que lui confère son alliance secrète avec Israël en demandant le siège de l'OACI. Le Qatar ne participe-t-il pas activement à la destruction de la Syrie et au financement des guerriers mercenaires qui y combattent, pseudo jihadistes d'une religion musulmane qui n'existe pas. Je veux parler de ces courants intolérants, les sectes wahabites, salafites, ahbaches et du même acabit.