« Toujours le goût de l'avenir (3) »

L’oreille bionique de Michel Venne

Entendons-nous, comme lui, pousser la forêt?

Tribune libre

Il faut revoir la [biographie de Michel Venne->aut9] pour se rappeler comment ce journaliste AGIT pour laisser un pays à ses descendants.
Michel Venne est le fondateur et le directeur général de l'Institut du Nouveau Monde. Il est le directeur de L'annuaire du Québec, publié chaque année aux Éditions Fides. Il prononce de nombreuses conférences et est l'auteur de nombreux articles scientifiques. Il est membre du Chantier sur la démocratie à la Ville de Montréal, membre du comité scientifique sur l'appréciation de la performance du système de santé créé par le Commissaire à la santé et au bien-être du Québec, membre du conseil d'orientation du Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques favorables à la santé, membre du conseil d'orientation du projet de recherche conjoint Queen's-UQAM sur l'ethnicité et la gouvernance démocratique.
Journaliste il a occupé au quotidien Le Devoir, de Montréal, de 1990 à 2006, les fonctions de correspondant parlementaire à l'Assemblée nationale, éditorialiste, directeur de l'information puis chroniqueur. La qualité de son travail journalistique a été reconnue par l'attribution du prix Judith-Jasmin (mention presse écrite) en 1993 et de la Bourse Michener en 1997. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages notamment Souverainistes, que faire? et Les Porteurs de liberté. Il a dirigé plusieurs ouvrages collectifs dont 100 idées citoyennes pour un Québec en santé ; Jeunes et engagés ; Justice, démocratie et prospérité - L'avenir du modèle québécois ; Penser la nation québécoise ; et Santé : Pour une thérapie de choc. M. Venne a été nommé en juin 2007 vice-président du Groupe de travail sur le financement du système de santé du Québec, présidé par M. Claude Castonguay.

Dans [Les Porteurs de liberté (2001),->archives/auteurs/v/vennem.html] il écrit : « Et c'est parce que «les Canadiens appuient l'existence d'un Canada central fort» qu'ils sont prêts à soutenir Ottawa dans une stratégie bien concertée, visant à démolir le projet souverainiste et de faire du Québec une province comme les autres. »
Aussi : « … redonner du goût à un projet épuisé, qui depuis trop longtemps nage dans une logique d'échecs répétés. L'échec engendre la déception et la déception éloigne les gens de la politique et les démobilise. C'est donc à la nouvelle génération de souverainistes de trouver les moyens de faire avancer le projet, de devenir les nouveaux «porteurs de liberté». Mais pour ce faire, la «vieille garde» devra de toute urgence lui faire une place de choix. »
[->archives/01-8/26-cornellier.html]Les Porteurs de liberté était un engagement ferme à s’impliquer. Sa biographie prouve qu’il s’implique!… certainement pas à nous de juger s’il s’éparpille…(v-p. d’un groupe de travail avec Claude Castonguay). Sans doute sa plus grande mission réside-t-elle dans la conduite de l’Institut du Nouveau Monde, qui réunit chaque été des étudiants dans une école de réflexion politique.
Cependant, tant d’espoir placé en cette jeunesse (d’élite?) pourrait justifier qu’il se donnât obligation de résultat. Car il embrasse large en introduction de son article :
« J’emprunte l’expression à Daniel Tygel, du forum brésilien de l’économie solidaire : « Il est très facile d’entendre le bruit d’un arbre qui tombe, mais on n’entend pas toute une forêt qui pousse. »
Derrière le vacarme de la crise économique et la tiédeur des Années molles, il y a au Québec, justement, comme une forêt qui pousse. Cette forêt est faite du foisonnement d’initiatives, grandes et petites, qui redonnent vie à un village, propulsent une invention québécoise à l’échelle planétaire, apaisent les souffrances des pauvres et des malades, donnent accès à la culture universelle, créent de la richesse et de la justice. »
Ou encore : « Le Québec est une des sociétés les plus scolarisées au monde ! Nos enfants se classent parmi les meilleurs dans les concours internationaux de français, d’anglais et de mathématiques. »
« Prêtez l’oreille et vous entendrez vous aussi le bruit de cette forêt qui pousse. Comme pour moi, cela vous donnera de l’espoir. »
Et son espoir : « Mon espoir tient dans le fait que je vois au Québec se déployer un véritable laboratoire de l’altermondialisme, cette vision d’un monde plus juste, ouvert, solidaire, pacifique et durable.
J’ai une autre raison d’espérer. Elle est blottie au coeur des jeunes que je rencontre depuis cinq ans dans les écoles d’été de l’Institut du Nouveau Monde. Entre 500 et 1000 d’entre eux se réunissent chaque année pour mieux comprendre le monde d’aujourd’hui et commencer à inventer celui de demain. Ils repartent à la maison le coeur empli de confiance et la tête pleine de projets. »
Bien sûr, il a sensibilisé de 3000 à 5000 voteurs… qui en convaincront d’autres ?… Peut-être ce quart de décrocheurs ?… de notre population des plus scolarisées au monde ?. Parleront-ils avec ces jeunes « branchés » dégoûtés du sort qu’on a toujours réservé (au Canada) la leurs parents et qui passent à l’anglais pour que « cesse la chicane ». ?
Dans ses raisons d’espérer, M. Venne plaide que les jeunes ne votent pas moins que les adultes, que c’est la conjoncture… Mais si on les a bien sensibilisés, ils devraient voter avec plus d’ardeur…
Sans vouloir faire l’éteignoir davantage, on observait en ce 22 avril au CEGEP de Trois-Rivières, à la conférence du Résistant Patrick Bourgeois, invité par le dynamique comité de Jeunes de la SSJB de la Mauricie, une vingtaine d’étudiants bientôt en âge de voter… Conjoncture?… Problème de publicité?…
On espère que le RRQ trouvera moyen de faire connaître au grand public le rendez-vous du grand tintamarre Place Riopel, face à la Caisse de Dépôt, le 11 mai à midi
Si les Québécois veulent se donner du pep dans le soulier pour réagir au rapt de la finance, ils doivent s’inspirer des Français qui ne se contentent plus de kidnapper le PDG pendant quelques heures : ils cassent littéralement la baraque :
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/france__la_crise_sociale/20090421.OBS4181/continental__la_sousprefecture_de_compiegne_saccagee.html

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Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2009

    En attendant que le secrétaire particulier de M. Michel Venne porte à son attention ce monologue que j’entretiens sur la progression de sa pensée nationaliste, je reviens ici mettre en parallèle deux notions que j’ai commentées plus haut.
    1- Pour les assimilés, j’ai eu les mots très durs de : Ceux qui jugent la reddition comme seul moyen de se gagner la sympathie du ROC.
    2- Pour le terme intégrés (concept pas très éloigné) j’ai réservé un sens d’inévitabilité. Dans la tristesse, Venne verrait dans cette forêt qui pousse silencieusement, une jeunesse « normalisée » au sens « rentrée dans la norme », intégrée culturellement à l’Amérique du Nord, faisant fi de cette culture distincte qui la tue.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 avril 2009

    Un lecteur hostile et opiniâtre qui se voit sans doute refuser publication de ses messages pour langage inapproprié m’écrit en privé sa déduction après lecture de ce texte : il conclut que je trouve Venne « moins séparatiste qu’avant ».
    J’avoue que c’est le premier motif qui a inspiré mon intervention. Quand j’avais lu Les porteurs de liberté, j’avais utilisé ce livre comme modèle de détermination pour les nationalistes fatigués. Mais je l’avais déjà oublié, dans l’écran trouble des retombées annuelles de l’Institut du Nouveau Monde. Ce dernier organisme avait mis la barre très haute pour l’implication de la jeunesse dans la question nationale. Que son créateur en retire un certain froid, ce n’est pas exprimé mais ses réflexions publiées par tranches dans Le Devoir laissent moins transparaître l’enthousiasme militant, donnent plus d’ouverture à une pensée (néo-libérale?) que reçoivent facilement les jeunes, dans des vocabulaires dénués de préoccupation nationale, territoriale voire de culture ou de langue distinctes :
    « laboratoire de l’altermondialisme, cette vision d’un monde plus juste, ouvert, solidaire, pacifique et durable »
    Mon correspondant conclut dans une affirmation crue : « Il a compris, lui ! » L’expression est conforme avec la position des assimilés qui jugent la reddition comme seul moyen de se gagner la sympathie du ROC. C’est évidemment un leurre puisque les assimilés demeurent toujours méprisés de l’ennemi s’ils n’arrivent pas à éteindre complètement le Québec(Trudeau, Chrétien, Mulroney, Dion, etc) Sans prêter cette position à Michel Venne, on peut rester perplexe devant son optimisme presque débordant en cette préiode plutôt sombre :
    « …Derrière le vacarme de la crise économique et la tiédeur des Années molles, il y a au Québec, justement, comme une forêt qui pousse. Cette forêt est faite du foisonnement d’initiatives, grandes et petites, qui redonnent vie à un village, propulsent une invention québécoise à l’échelle planétaire, apaisent les souffrances des pauvres et des malades, donnent accès à la culture universelle, créent de la richesse et de la justice… »
    « Foisonnement » implique « en grande quantité ». Pouvons-nous compter une grande quantité d’initiatives qui propulsent une invention québécoise à l’échelle planétaire?… apaisent les souffrances des pauvres et des malades?… On parle plutôt ici de la foi de Saint-François-d’Assise.
    Si les multiples contacts de Venne le conduisent à cette réflexion plus modérée, plus « mondialiste » il se prépare sans doute à nous l’exposer de façon plus nette. S’il en arrive au constat que cette forêt qui pousse en silence, derrière le vacarme de la crise économique, cette forêt d’une jeunesse « normalisée », est l’avenir acceptable de la nation québécoise, intégrée culturellement à l’Amérique du Nord, il nous le dira bien un jour, et il faudra l’écouter puiqu’il demeure très peu d’espoir de voir renaître chez-nous cette fierté d’être différents, sentiment qui animait Michel Venne dans Les porteurs de liberté.