Un mois s’est écoulé et plus personne n’en parle. Le 29 avril 2019, il est clair que la justice, avec la complicité d’une commission scolaire, d’une direction de l’école, de la police et de la DPJ a clairement échappé le ballon dans la région de Granby. Les intervenants dans ce dossier ont tout fait pour que la jeune enfant âgée de sept ans finisse par se faire tuer par sa belle-mère, reconnue pour sa violence envers elle.
La justice a ordonné que la fillette soit retournée avec son père et sa belle-mère. La direction de l’école, avec l’assentiment de la commission scolaire a validé cette décision. La police n’a rien fait pour protéger l’enfant d’une situation qu’elle connaissait. La DPJ s’est morfondue dans son incompétence en se débarrassant de ce dossier encombrant. Après la mort de la petite, l’institution s’est défendue d’avoir tout fait pour le mieux, la main sur le cœur. Elle s’est targuée de défendre prioritairement le sort des enfants, mais la bureaucratie a tué une jeune fille de sept ans. Avouez que ce n’est pas de ce genre de protection qu’elle aurait eue besoin. On ne protège pas les enfants, une fois qu’ils sont morts, on les protège quand ils sont vivants, ciboire!
La maison funéraire Lesieur de Granby, qui avait organisée ses funérailles, a été obligée de rayer son nom dans sa nécrologie sur le net, ordre de la cour, en la désignant plutôt comme: LA PETITE [1]. Habituellement, on protège l’identité de l’enfant quand il est vivant et non pas quand il est mort. Cet enfant-martyre, nouvelle petite Aurore Gagnon des temps modernes, est devenue anonyme pour mieux protéger l’incompétence de ceux qui l’ont laissé tomber. Quand l’horreur n’a même plus de noms, l’honneur perd sa raison.
La bureaucratie se protège de son inhumanité. La justice aussi. La DPJ a refusé de reconnaître ses torts. Elle a conclu que tout allait pour le mieux quand tout allait pour le pire. Si elle n’avait rien à se reprocher, pourquoi le directeur régional de l’Estrie, monsieur Alain Trudel a-t-il démissionné au lendemain de la conférence de presse [2]? Pendant des années, la grand-mère a eu beau sonner l’alarme du mieux qu’elle a pu, personne ne l’a écoutée. Les grands penseurs de la DPJ, grands protecteurs de l’enfance, avaient décidés que cet enfant n’était pas en danger. Comment ont-ils pu fermer les yeux sur son cas, quand visiblement, elle était maltraitée physiquement et mal nourrie? Pourquoi les signaux d’alarme de la grand-mère n’ont-ils pas été pris en considération? Comment peut-on accepter qu’une enfant chétive et anxieuse soit retournée dans un environnement responsable de son état? Karine Darcy [3], qui présidait une organisation aidant les familles Québécoises, était au courant de ce qui se passait. La grand-mère inquiète avait sollicité son aide pour alerter les responsables de son dossier. Madame Darcy a alerté les intervenants à tous les niveaux, mais ils ont tous fermé les yeux en se bouchant les oreilles [4]. Honte à eux!
J’ai déjà demandé de l’aide de la DPJ. Je l’avais contactée pour qu’elle enquête sur le sort de mes petits-enfants. Leur père, un de mes trois garçons, est un toxicomane grave. Je considère qu’il est dangereux pour lui et pour ses enfants. Pour moi, il n’était plus apte à en avoir la garde partagée. Il y a trois ans, il a fait une psychose reliée à sa consommation excessive de drogue et d’alcool. Depuis ce temps, il entend des voix dans sa tête et se croit persécuté par des démons. Vous voyez le genre? Malgré tout cela, mon fils a encore la garde partagée de ses enfants. Il continue de consommer et Dieu sait ce que ses voix intérieures lui demanderont de faire. Le psychiatre qui le suit, lui procure une médication mensuelle qu’il se permet de sniffer d’un trait comme si c’était de la cocaïne. Sa mère (mon ex), qui vit avec lui dans un appartement insalubre, finance sa déchéance en lui donnant accès à ses cartes de crédits et de débits quand il a besoin de sa dose. Elle ne dénonce jamais les actions de son fils et le protège inconditionnellement. Elle se vante d’être une bonne mère en racontant à tout le monde que je suis un mauvais père. Ils sont tous les deux sur l’aide sociale avec des montagnes de problèmes qu’ils accumulent forcément. La mère des enfants, séparée de mon fils, n’est pas plus intelligente. Elle continue de lui confier aléatoirement les enfants, malgré son état inquiétant. J’ai beaucoup de peine à savoir que mes petits-enfants innocents subissent cette dérive dont ils ne sont aucunement responsables. Je les imagine déjà traumatisés pour la vie. J’ai expliqué à l’agente de la DPJ que j’étais prêt, s’il le fallait, à les prendre avec moi pour les sauver de ce cercle infernal. Après son enquête de pacotilles, la DPJ a décidé que les enfants étaient en parfaite sécurité avec leur père et leur grand-mère. Fuck off, le système! C’est ce que doit avoir dit la grand-mère de la petite qui a été tuée. Un grand-père ne peut même pas protéger ses petits-enfants, même si le danger est imminent.
La DPJ se vante de protéger les enfants. Elle protège plutôt son incompétence. Cette institution aurait besoin d’être réinitialisée au grand complet. CTRL-ALT-DELETE. C’est évident. Ceux qui ont fermé les yeux sur la réalité que vivait la jeune fille de Granby, mériteraient d’être punis sévèrement. Cette institution fait l’objet de beaucoup de critiques depuis longtemps. Après le meurtre de la petite, les bureaux de la DPJ à Granby et d’un peu partout au Québec ont dû fermer leurs portes temporairement, parce que les citoyens les invectivaient.
Quand un chien est maltraité, la SPCA et Marie-France Goldwater débarquent en criant à l’injustice, bien plus vite que la DPJ peut le faire concernant les enfants. Quand des personnes âgées sont maltraitées dans des CHSLD, Maître Goldwater reste bien assise chez elle à flatter ses chiens. Quand des prisonniers sont maltraités, des organismes montent aux barricades pour les défendre. Qui défend véritablement les enfants au Québec? Ceux qui le font, sont réduits au silence par une bureaucratie inhumaine et insensible.
Quelques jours après la tragédie de Granby, des politiciens ébranlés par cette histoire, sont venus se recueillir en pleurant devant la maison où habitait la jeune fille. Ils se sont prosternés devant un parterre parsemé de toutous, qui rendait hommage à la jeune martyre, devant les caméras de télé. Aux funérailles, ces mêmes politiciens n’étaient pas présents. Les caméras de télé ont capté leur absence.
Des citoyens exaspérés d’entendre parler de cette histoire dans les médias ont même critiqués le fait que des gens, émus par le sort de la jeune enfant, s’étaient rassemblés symboliquement devant sa maison pour étaler leur douleur. Ils reprochaient à ces personnes d’exhiber leur peine. À ces gens, je dis ceci : La petite a mérité tous les toutous et tous les pleurs qui se sont accumulés devant sa maison. Le symbole était fort. Si la douleur des autres les incommode, qu’ils aillent vivre dans la forêt. Je connais une amie de la petite à Granby qui était dans sa classe. Le fait d’aller mettre un toutou sur son terrain, lui a fait du bien. Cela a atténué sa peine de l’avoir perdue. La peine viscérale d’une société n’est pas munie d’un bouton ON and OFF.
Le gouvernement a promis d’instituer une réforme et de mettre en marche une commission d’enquête sur la DPJ. Régine Laurent, l’ancienne présidente de la FIQ, commentatrice à l’émission LA JOUTE a été désignée pour la chapeauter. Cette femme honnête et humaine saura faire la lumière sur cette institution bureaucratique inhumaine qui met beaucoup d’effort à remplir sa paperasse, au lieu de mettre ses efforts à protéger les enfants maltraités. À mort la DPJ comme nous la connaissons! J’espère juste que l’aboutissement de cette commission sera autre chose que des recommandations dont personne ne priorise l’urgence. Les gouvernements ont le pouvoir de changer les choses. Quand la bureaucratie tue, elle devrait être combattue prioritairement. Les enfants ne sont pas des numéros dans un dossier. Ce sont des êtres humains qui ont besoin d’être protégés inconditionnellement. On reconnaît les mérites d’une société à comment elle protège ses enfants et ses personnes âgées. Disons que ça ne vole pas haut au Québec.
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