La bureaucratisation de l’idéologie woke

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Les universités transformées en madrasas du multiculturalisme, selon « un plan d’action visant une reconfiguration complète, orwellienne, de type soviétique, appliqu[é] à toutes les dimensions du milieu universitaire canadien »


C’est le journaliste Jonathan Kay qui a dévoilé ce que je vais maintenant vous raconter. 


Le 27 octobre dernier, 53 hauts dirigeants des universités canadiennes se sont discrètement réunis à Ottawa. 


Ont-ils discuté de leurs difficultés financières, des priorités de la recherche scientifique, de l’avenir des cours en ligne, de la quête de l’excellence, de partenariats internationaux, etc. ? 


Orwellien 


Pas du tout. Leurs discussions furent centrées sur une série de documents dont Jonathan Kay a obtenu copie. 





Il y est proposé d’écarter pour de bon la non-prise en compte de la race, associée à un déni coupable, pour y substituer l’obligation pour chaque bureaucrate universitaire de réfléchir à son « identité ethno-raciale », à ses « biais raciaux » et à sa trajectoire privilégiée en comparaison de ceux qui vivent une « marginalisation liée à leur race ». 



Il y est lourdement question de « fragilité blanche », d’instructions sur l’utilisation ou non de certains mots et phrases, etc. 


La pièce de résistance est cependant le plan d’action proposé, truffé de schémas, graphiques, questionnaires, etc., dont nous montrons un mini-échantillon. 


Les efforts antiracistes sont classés en quatre catégories, allant de « l’introspection affirmative » à la reconfiguration de « l’architecture sociale ». 


Les dirigeants doivent se classer dans un schéma en 15 points construit autour des « axes de privilège, domination et oppression ». 


La « diversité » se saisit à quatre niveaux, allant de « l’analyse » au « changement organisationnel » en passant par la « conceptualisation de la sécurité culturelle ».  


On se croirait dans un séminaire de MBA.  


L’idéologie se concrétise en cibles, outils, questionnaires, tâches, rôles, responsabilités, indicateurs de performance, etc. 


Il faut terminer d’installer, dit le rapport, des cadres seniors chargés d’appliquer des politiques antiracistes sur tous les campus, et des « champions juniors de l’antiracisme » récompensés à coup de promotions, de hausses de salaires et de bonis. 


Un conseiller en équité dûment formé devrait être impliqué dans chaque décision d’embauche.  


Tous les candidats pour un poste devront remplir un questionnaire sur l’antiracisme, le sujet devra être abordé dans toutes les entrevues, et l’ardeur de leur antiracisme devra être priorisée lorsque plusieurs candidats seront dans la même « zone d’excellence ». 


Nous sommes très loin de quelques étudiants « crinqués » par un mot ou de professeurs militants qui veulent écarter un collègue. 


C’est un véritable rouleau compresseur, un plan d’action visant une reconfiguration complète, orwellienne, de type soviétique, des institutions, pilotée d’en haut, qui veut s’étendre sur des années et s’appliquer à toutes les dimensions du milieu universitaire canadien. 


Flics 


Bref, l’idéologie woke est de plus en plus bureaucratisée, logée tout en haut de la hiérarchie du pouvoir universitaire, traduite en politiques quotidiennes visant à imposer cette nouvelle orthodoxie, en plus de servir d’autoroute pour des carrières de policier de la pensée. 


L’auteure du document est Arig Al Shaibah, vice-présidente associée à l’Équité et à l’Inclusion à l’Université McMaster, dont les revenus en 2020 étaient de 249 000 $.  


Pour en savoir plus, allez sur le site quillette.com et lisez « Anti-Racism as Office-Politics Power Play: A Canadian Academic Case Study »











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