À quelques jours de l’assemblée des actionnaires de Bombardier, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et le Fonds de solidarité FTQ désavouent le président-directeur du conseil d’administration, Pierre Beaudoin, en plus de s’opposer à l’approche de la multinationale en matière de rémunération de ses patrons.
Estimant que le temps est venu d’avoir un administrateur indépendant à la tête du conseil d’administration, deux des plus importants investisseurs institutionnels de la province ont décidé de ne pas appuyer la réélection du petit-fils du fondateur Joseph-Armand Bombardier et fils de Laurent Beaudoin. Bien qu’ils renouvellent leur confiance à l’endroit du président et chef de la direction, Alain Bellemare, et de son plan de redressement, ces deux investisseurs estiment que le conseil d’administration a erré en approuvant la politique de rémunération qui a suscité un tollé au sein de la population en plus de provoquer des manifestations.
« À notre avis, les décisions du conseil d’administration sur la rémunération des hauts dirigeants de la société ne sont pas à la hauteur des normes de gouvernance et de responsabilité envers les parties prenantes », fait valoir la première vice-présidente, affaires juridiques et secrétariat de la CDPQ, Kim Thomassin, dans sa lettre publiée lundi.
Actionnaire majeur
En plus de détenir 30 % de Bombardier Transport, la CDPQ est l’un des plus importants actionnaires de la multinationale avec plus de 53 millions d’actions de catégories A et B. Le Fonds de solidarité FTQ possède un peu plus de 21 millions d’actions de catégorie B.
« Nous croyons qu’un changement est nécessaire à la tête du conseil d’administration, a dit le conseiller principal aux relations de presse du Fonds de solidarité FTQ, Patrick McQuilken. Le meilleur exemple est le Fonds lui-même, qui depuis maintenant presque deux ans a un membre indépendant, Robert Parizeau, à la tête du conseil. »
Le Fonds va même encore un peu plus loin en refusant d’appuyer la réélection des membres du comité de rémunération.
Bombardier n’a pas voulu commenter la lettre de la Caisse. Par courriel, l’entreprise a fait savoir qu’il sera possible de discuter de ces « questions importantes » lors de l’assemblée, jeudi, au centre montréalais de finition des avions d’affaires Global, à Dorval.
En raison de la pression populaire, Bombardier avait reporté à 2020 certains paiements qui devaient être versés à compter de 2019 à ses six plus hauts dirigeants. Initialement, la rémunération globale de ceux-ci devait totaliser 32,6 millions, ce qui représentait une augmentation de 50 % sur un an.
La CDPQ — qui avait voté en faveur de la politique de rémunération l’an dernier — salue ce pas de recul, mais ajoute que le « rehaussement des normes de gouvernance va bien au-delà des enjeux immédiats de rémunération ». Ainsi, la Caisse croit que le conseil d’administration devrait être dirigé par un administrateur indépendant plutôt qu’un membre de la famille qui contrôle l’entreprise.
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