La «clique» Bastarache?

GESCA et les "affaires"


L'ancien ministre Marc Bellemare a entrepris de miner la crédibilité de la commission d'enquête sur la nomination des juges dont il avait obtenu la mise en place. Décidément, M. Bellemare ne fait confiance à personne.
Lorsque le Directeur général des élections a demandé à le rencontrer à la suite de ses déclarations-chocs au sujet du financement du Parti libéral du Québec, M. Bellemare a refusé et qualifié le DGE de «mercenaire servile» du gouvernement Charest. Marcel Blanchet a pourtant été nommé par l'Assemblée nationale, et non par le gouvernement. Il ne s'est pas privé, au cours des derniers mois, de lancer des enquêtes sur les libéraux. Ces faits n'ont pas suffi à calmer l'esprit soupçonneux de M. Bellemare.

Pour diriger l'enquête sur la nomination des juges, le gouvernement a fait appel à l'ancien juge de la Cour suprême Michel Bastarache. Cette nomination a été bien accueillie partout. Sauf par M. Bellemare. Celui-ci a réussi à trouver quelque chose qui cloche. M. Bastarache travaille au sein du cabinet Heenan Blaikie. C'est aussi dans ce bureau que pratique Pierre Marc Johnson. Et alors? Alors M. Johnson est un ami du ministre des Finances, Raymond Bachand. De plus, la conjointe de M. Johnson, Hélène de Kovachich, est présidente du Tribunal administratif du Québec. Cela fait dire à M. Bellemare que la commission Bastarache est une «clique» dont il doute qu'elle sera «capable de déterminer si Jean Charest dit la vérité ou pas». Suivons le raisonnement tortueux de l'avocat: le juge Bastarache protégerait le gouvernement libéral parce qu'un des 500 avocats de Heenan Blaikie a un ami au sein du cabinet libéral et que sa femme a été nommée juge par le gouvernement Charest. Allons donc! Un ancien juge de la Cour suprême du Canada et un ex-premier ministre péquiste seraient à la tête d'une «clique» au service de Jean Charest? Des «mercenaires serviles», eux aussi?
Les carrières respectives de MM. Bastarache et Johnson ne dépendent d'aucune façon de la présence à Québec d'un gouvernement du PLQ. L'intégrité de l'un ou de l'autre n'a jamais été remise en question. En faisant preuve de complaisance à l'égard du gouvernement, le juge Bastarache ne gagnerait rien; il risquerait de perdre sa crédibilité.
M. Bellemare se scandalise du fait que le principal procureur de la commission, Me Pierre Cimon, a fait des contributions régulières au PLQ. Est-ce que ces dons (au plus 500$ par an, une somme très modeste pour un avocat aussi bien rémunéré) le rendent inapte à cette tâche? Nous ne le croyons pas. Il faut tout de même avoir un minimum de confiance dans l'honnêteté intellectuelle des gens.
La commission Bastarache tiendra ses travaux en public. La population sera donc en mesure de juger de l'impartialité de son personnel et de la crédibilité des différents témoins. D'ici là, les personnes concernées - y compris le juge Bastarache - devraient éviter les déclarations publiques et consacrer toutes leurs énergies à la préparation de ces importants travaux.
apratte@lapresse.ca

Featured e9ce29e1df8a56a11b26e68ffd733781

André Pratte878 articles

  • 317 037

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé