La confiance des élus du Parti québécois à l’égard du jurisconsulte de l’Assemblée nationale, Claude Bisson, continue de s’effriter.
Le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau, a dit trouver « troublant » de voir l’ex-juge en chef du Québec révéler candidement à La Presse avoir été sollicité par un élu péquiste à la fin avril. « La confiance [à l’endroit du jurisconsulte] est liée à la confidentialité [des échanges effectués avec lui] », a-t-il souligné à gros traits en marge du caucus du PQ vendredi. Ce principe de confidentialité « doit primer sur toute autre considération » au sein de cette « institution extrêmement importante », a-t-il ajouté.
Selon le PQ, le juriste chevronné a dérogé à la fois au Code de déontologie des avocats et à la Loi sur l’Assemblée nationale.
Le président du caucus du PQ, Sylvain Pagé, a affirmé que « tous les membres de l’Assemblée nationale » devraient s’« inquiéter » de l’indiscrétion de Me Bisson.
Me Bisson a mis « tout le Parti québécois dans l’eau chaude », a soutenu la leader parlementaire adjointe de l’opposition officielle, Agnès Maltais. Pourtant, Me Bisson n’a dévoilé à La Presse ni l’identité de l’élu ni l’objet de sa requête. « Le simple fait de consulter le jurisconsulte doit être confidentiel. Ce matin, tout le monde se demande qui a consulté le jurisconsulte. Nous, on est extrêmement troublés par cela », a affirmé Mme Maltais.
Ni une ni deux, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a dénoncé une « nouvelle attaque » du PQ à l’endroit d’une institution québécoise. « Dans la démocratie du PQ, si vous pensez que le PQ a tort, ne le dites pas, parce que, si vous le dites, le PQ va vous faire du tort », a-t-il lancé lors d’un point de presse éclair. « C’est assez effrayant. »
Le ministre libéral ne partage pas l’opinion du PQ selon laquelle M. Bisson a contrevenu à son devoir de confidentialité. « Est-ce que vous avez le nom, le sujet et le contenu de l’avis ? » a-t-il demandé aux journalistes. « Non ! »
Me Bisson cherche tout simplement à « se tenir debout » alors que le PQ s’affaire à l’« écraser », a fait valoir le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec, François Bonnardel. « Il s’est défendu. […] Dans les circonstances, je pense que c’était approprié. »
M. Péladeau n’avait pas été avisé qu’un membre de son caucus avait requis au cours des dernières semaines un avis de M. Bisson. « Je n’étais pas au courant et je n’ai pas à le savoir », a-t-il fait valoir.
L’actionnaire de contrôle de Québecor a, lui, écarté toute possibilité de consulter M. Bisson, après que l’homme de 84 ans eût indiqué, notamment dans un avis adressé à M. Fournier, qu’un élu ne peut donner de directive à son fiduciaire avant de mettre ses actions dans une fiducie sans droit de regard.
Le PQ se refuse mordicus à réitérer ou encore à retirer sa confiance à l’égard du jurisconsulte, Claude Bisson. D’ailleurs, il n’a pas donné son consentement pour débattre d’une motion visant à réaffirmer la « pleine et entière confiance » de l’Assemblée nationale à son endroit.
JURISCONSULTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
La confiance des péquistes est ébranlée

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