Il s'en trouve plusieurs pour se réjouir de la descente de Jean Charest aux enfers de l'opinion publique. Si ce n'était que celle de Jean Charest!. Les sondages nous indiquent que c'est tout le processus démocratique qui est affecté. En effet, 63% des personnes interrogées croient que peu importe le parti politique la corruption est inhérente à l'exercice du pouvoir. Navrant. Et dire que, naguère, depuis René Lévesque pour être précis, le Québec était en pointe sur la transparence du financement des partis politiques, sur la santé des moeurs électorales et sur l'implication de la population dans les rouages démocratiques de l'État. Sur chacun de ces points, en quelques années, nous avons totalement régressé.

Financement des partis politiques? Tous, vraisemblablement, ont commis des fautes. Systématiquement et à cette hauteur? Avec un résultat de champion toutes catégories aussi invariable que celui du PLQ? Non.
Moeurs électorales? Tous ont promis des choses. Mais promettre tant et tant et faire exactement le contraire en matìère de fiscalité comme le fait le PLQ? Non.
Implication de la population dans les rouages démocratiques? Les gouvernements de René Lévesque et même ceux de Robert Bourassa II avaient fait de grandes ouvertures à l'implication des organisations de la société civile dans l'élaboration des politiques publiques et dans l'application de divers programmes. Dès son arrivée au pouvoir, en 2003, Jean Charest s'était empressé d'exclure la société civile de la gestion de plusieurs programmes. Notamment des régies régionales de la santé qui sont redevenues des structures technocratiques sans contrôle politique par les communautés locales ou régionales.
Tout a été recentralisé. Pourquoi? Plus facile à démanteler? À refiler au privé? Pour ne pas oublier les amis?
Au Québec, la démocratie a reculé et le cynisme avancé. C'est dangereux. Car il n'y a rien d'autre que la démocratie pour combattre la collusion, la corruption et la dilapidation du patrimoine commun. Mais quand les agirs de l'un entachent les agirs de tous les autres, nous sommes en difficulté. Très grande. Comment s'en sortir? Que par une enquête publique sérieuse. Comment l'obtenir quand le seul qui peut la mettre sur pied est assuré qu'il y laissera sa peau? Vous avez des propositions?