PARIS | Une prolongation du confinement en France au-delà des 15 jours prévus pour lutter contre le coronavirus sera « très vraisemblablement nécessaire », selon les autorités de santé, alors que certains Français, attirés par le temps clément, prennent quelques libertés, des « imbéciles » pour le gouvernement.
• À lire aussi: Les derniers développements de la pandémie COVID-19
Les dynamiques de la pandémie « dépendent de l’adhésion de chacun aux mesures barrières et de confinement » a estimé jeudi Geneviève Chêne, la directrice générale de l’agence sanitaire Santé publique France, ajoutant sur la radio Franceinfo qu’« un freinage important » devrait pouvoir être observé « dans les 2 à 4 sur la radio Franceinfo.
Malgré l’instauration de mesures de confinement mardi, restreignant théoriquement les déplacements et assorties d’amendes en cas d’infraction, certains Français ont continué mercredi de sortir se promener, à Paris ou en province.
« Certains considèrent qu’on est un petit héros quand on enfreint les règles. Eh bien non, on est un imbécile dans son comportement et surtout une menace pour soi-même », a déclaré jeudi sur la radio Europe 1 le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Mercredi soir, il avait expliqué à la télévision qu’« en 24 heures, il y a eu 70 000 échanges (des forces de l’ordre, ndlr) avec les Français pour leur expliquer pourquoi ils étaient en infraction et depuis ce matin, 4095 procès-verbaux qui ont été dressés ». L’amende prévue est de 135 euros, pouvant être majorée dans certains cas.
Signal d’alarme
Malgré cela, il y avait des joggeurs sur la Promenade des Anglais à Nice, des randonneurs dans le Parc national des Calanques près de Marseille, des pêcheurs ou cueilleurs dans le Var voisin. Face aux nombreuses violations du confinement, les autorités ont tiré le signal d’alarme mercredi dans ces zones du Sud de la France.
En Bretagne (Ouest) dans le Morbihan, un des premiers foyers de coronavirus dans le pays, les autorités relèvent dans un arrêté mercredi la « présence importante de personnes (promeneurs à pied ou à vélo, sportifs) sur la côte du Morbihan (...) laquelle génère un risque de diffusion du virus par des rassemblements de personnes y compris en petits groupes ». En conséquence, plages et sentiers côtiers sont fermés jusqu’au 31 mars.
À Paris, la vidéo publiée mercredi d’une passerelle non loin de la Seine et de la Tour Eiffel sur laquelle circulaient de nombreuses personnes a été vue plus de 2 millions de fois, provoquant des commentaires acerbes à l’encontre des gens qui étaient en train de courir ou se promener.
Jeudi matin toutefois, certaines rues de Paris semblaient plus calmes.
Les mesures de restrictions prévoient que les Français ont le droit de sortir dans un nombre limité de cas, comme aller faire ses courses de première nécessité, aller travailler quand le télétravail n’est pas possible ou sortir faire de l’exercice sans se regrouper.
Le président Emmanuel Macron a d’ailleurs exhorté jeudi les entreprises et les salariés à poursuivre leur activité « dans le respect des règles de sécurité sanitaire » sur les sites de production.
Le coronavirus a causé dans le pays 89 nouveaux décès en 24 heures et 3626 malades sont hospitalisés, dont 921 en réanimation selon un bilan officiel mercredi soir.
Au total, 9134 cas de contamination ont été confirmés, a précisé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon qui a souligné que le nombre de nouveaux cas détectés doublait désormais chaque jour.