Depuis le dernier référendum de 1995, on a assisté à une opération réussie de ghettoïsation progressive du mouvement souverainiste. Les adversaires de la souveraineté du Québec sont des gens riches et puissants comme tous le savent et ils ont bien travaillé pour faire reculer la cause souverainiste.
Comme tout bon stratège le sait (et Dieu sait que les membres de l'oligarchie canadienne et québécoise sont d'excellents stratèges; ils ne sont pas riches pour rien) ce sont les générations montantes que l'on doit convertir pour briser l'élan d'un mouvement.
Et de ce côté-là, l'oligarchie à l'aide de ses médias a su viser cette clientèle-cible pour les éloigner de l'idéal souverainiste.
Pour cela, il fallait changer la façon dont les jeunes Québécois se perçoivent eux-mêmes.
Maintenant en 2011, on peut dire que les jeunes Québécois se perçoivent comme citoyens du monde, américanophiles, réalistes et individualistes. En se percevant ainsi, il leur est plus difficile de penser en terme de souveraineté du Québec.
Mais l'oligarchie est allé plus loin. Elle a désigné aux jeunes un ennemi et cet ennemi, c'est la génération qui les a précédés, la génération des idéalistes et des nationalistes québécois qui désiraient la souveraineté du Québec que l'on accuse effectivement de tous les maux, en particulier, évidemment, d'avoir nui au développement économique du Québec.
Il faut l'admettre, la génération des souverainistes ne rajeunit pas. Et les jeunes sont passés à autre chose sous la direction des radios, de la télévision et de l'ensemble des médias mainstream.
De plus en plus, les souverainistes vivent comme dans un ghetto. Ils sont de plus en plus assiégés. Comme s'ils étaient les derniers résistants à ce monde nouveau qui pointe, ce monde promu par la riche oligarchie capitaliste.