Photo LaPravda
Poussée dans les câbles, la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, s’est rétractée mercredi et a présenté ses excuses à Jean-François Lisée.
Le député péquiste de Rosemont a accepté de bonne grâce l’acte de contrition de la ministre et a abandonné illico sa menace de poursuite judiciaire.
L’ancien ministre des Relations internationales avait sommé la veille Mme St-Pierre de retirer ses insinuations à son endroit sous peine d’une poursuite en diffamation. Il lui avait accordé un délai d’une semaine pour s’amender. La députée de l’Acadie n’a guère laissé durer le suspense plus de 24 heures. Elle a rendu les armes aussitôt après la séance hebdomadaire du Conseil des ministres mercredi.
« Mes propos ont pu être interprétés comme mettant en cause l’intégrité de M. Lisée, je tiens à les retirer. Je comprends aussi que ces déclarations ont pu blesser M. Lisée, son épouse et sa famille et je tiens à m’en excuser », a-t-elle dit, repentante, lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale.
La semaine dernière, Mme St-Pierre avait soulevé des questions sur la fréquence des séjours de l’ancien titulaire des Relations internationales en France où résident sa conjointe Sandrine et leurs deux enfants. Elle s’était demandé si M. Lisée avait servi les intérêts du Québec ou ses intérêts privés pendant ses 11 passages à Paris en 18 mois. Ce faisant, elle laissait entendre que l’ex-ministre avait profité de ses fonctions officielles pour visiter sa famille aux frais des contribuables.
« J’ai fait ces déclarations publiques parce que, en se préparant pour l’étude des crédits, il y avait des questionnements d’ordre politique, je répète d’ordre politique », a insisté Mme St-Pierre, se défendant d’avoir voulu remettre en cause l’intégrité personnelle de M. Lisée ou d’indisposer les membres de sa famille.
Quelques minutes avant de se présenter devant la presse parlementaire, la ministre a informé le député de sa complète rétractation.
« On a discuté. Vous savez, on se connaît personnellement parce que Jean-François était un collègue de travail [à Radio-Canada], alors on a discuté de façon très calme », a-t-elle relaté.
Un dossier à l’examen
Mme St-Pierre a aussi indiqué que le ministère des Relations internationales poursuivra son travail administratif de vérification des séjours de M. Lisée à l’étranger. Elle n’entend plus intervenir dans cette affaire.
« Le dossier est maintenant entre les mains du ministère des Relations internationales pour un examen. Lorsque l’examen sera terminé, j’ai dit à M. Lisée que le dossier lui serait transmis. Je ne prendrai pas connaissance du dossier, il sera entre ses mains et il fera ce qu’il veut avec le dossier », a expliqué Mme St-Pierre.
En entrevue en fin de journée à La Presse canadienne, M. Lisée a dit apprécier la décision de la ministre de s’amender. La page sur cet épisode est tournée, a-t-il fait savoir.
« J’avais demandé qu’elle retire les propos qui pouvaient porter préjudice à mon intégrité, elle l’a fait, j’accepte sa rétractation. Je lui ai demandé de s’excuser pour le dommage causé à ma conjointe et ma famille, elle l’a fait. Sandrine et moi acceptons ses excuses et le dossier est clos », a souligné l’élu péquiste.
Pour la ministre St-Pierre, l’histoire se répète. Elle avait déjà présenté des excuses en 2012 pour avoir associé le port du carré rouge à la violence et l’année suivante pour avoir envoyé grossièrement paître la première ministre Pauline Marois.
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