Alors que s’engage la procédure devant mener à la destitution improbable de Trump, prenons un moment pour réfléchir sur la façon dont il a réussi à s’emparer du pouvoir dans l'un des pays les plus avancés de la planète. L’Allemagne a vécu un phénomène semblable dans les années 30 qui s’est terminé en une catastrophe nihiliste.
L'historien allemand réputé Volker Ullrich, dans un nouveau tome de sa biographie d'Adolf Hitler, montre avec quelle facilité une démocratie peut être détruite par un individu vil et abject capable de séduire les masses populaires.
Dans le premier tome Hitler: ascension, 1889-1939, Ullrich avait décrit son ascension réalisée grâce à ses appels racistes et nativistes. Il explique comment Adolf Hitler, décrit dans un magazine en 1930 comme un «gredin à moitié fou» et considéré par plusieurs comme un clown impulsif, a convaincu des dizaines de millions d'Allemands ordinaires d’embrasser sa doctrine de haine et de supériorité raciale.
Le parallèle à faire avec la montée irrésistible de Trump est inquiétant comme le démontre la recension du livre d’Ullbrich de Michiko Kakutani dans le New York Times.
En voici les points saillants:
Make Germany/America great again! Je souligne que la première femme de Trump, Ivana, a confié à son avocat Michael Kennedy que son mari avait comme livre de chevet la version anglaise des discours d’Adolf Hitler, My New Order.
L’ascension d’Hitler a aussi été facilitée par la naïveté de ses adversaires intérieurs comme étrangers qui n’ont pas apprécié à quel point il était tenace, impitoyable et sans scrupule. Ullrich observe: «[...] Ses partenaires de la coalition conservatrice pensaient, soit qu'il n'était pas sérieux, soit qu'ils pouvaient exercer une influence modératrice sur lui.»
Dans le cas de Trump, ce dernier point a été dépassé depuis longtemps. Il compte maintenant sur l’élection présidentielle de 2020 pour s’emparer des pleins pouvoirs aux États-Unis. Qui va l’en empêcher? Et comment s’y prendre?