La partie québécoise du fleuve Saint-Laurent à Akwesasne sera surveillée en permanence

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Puisque le fédéral a peu de succès contre le trafic des armes à feu, Québec intervient dans le contrôle de sa frontière


AKWESASNE - Après avoir fait de multiples annonces en matière de lutte contre le trafic d'armes à feu au cours des derniers mois, Québec veut inclure la communauté mohawk d'Akwesasne dans sa stratégie. Ce territoire partagé entre le Québec, l'Ontario et l'État de New York est perçu depuis longtemps par la police comme l'une des principales portes d'entrée au pays pour les contrebandiers d'armes à feu.




En se présentant sur le fleuve Saint-Laurent, face aux berges de la communauté autochtone d'Akwesasne, la ministre Geneviève Guilbault veut passer à une autre étape dans la lutte que livre le gouvernement contre le trafic d'armes à feu qui cause des problèmes sociaux énormes à Montréal.


Ainsi, le Service de police mohawk d'Akwesasne va recevoir 6,2 millions de dollars sur cinq ans afin d'embaucher cinq policiers supplémentaires et faire l'achat de véhicules tout-terrain, de motoneiges et d'un bateau de patrouille nautique.


L'argent investi fait partie de l'enveloppe de 90 millions de dollars déjà prévue pour déployer la stratégie CENTAURE du ministère de la Sécurité publique.


Depuis son déploiement, CENTAURE a augmenté la pression sur les réseaux criminels au Québec. De nombreuses interventions ont mené à des arrestations et des saisies d’armes à feu. Et ça continue, a affirmé la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, entourée du chef de police d'Akwesasne, Shawn Dulude, et du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière.




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Ces deux bateaux de patrouille permettront de lutter contre la prolifération des armes illégales.


Photo : Radio-Canada / Pascal Robidas




Avec l'acquisition d'un deuxième bateau-patrouille, les berges de la communauté seront surveillées 24 heures sur 24 par la police mohawk. La majorité des armes à feu sont entreposées avant d'être transportées par des organisations criminelles par bateau, en été ou sur des routes d'hiver en motoneige.


Le corps policier mohawk d'Akwesasne aura donc des outils supplémentaires, lui qui dispose de moyens modestes compte tenu de l'ampleur du réseau de contrebande d'armes.


Je remercie tous les policiers qui travaillent sans relâche afin d’assurer la sécurité de nos citoyens, y compris le Service de police mohawk d’Akwesasne pour sa participation aux efforts concertés dans la lutte contre la contrebande d’armes à feu, a-t-elle ajouté.





 

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Beaucoup d'armes de contrebande arrivent au pays en transitant par la réserve d'Akwesasne, à cheval sur le Québec, l'Ontario et l'État de New York. Québec a donc annoncé, avec les Mohawks, une augmentation de la surveillance sur le fleuve. Reportage de Pascal Robidas.





La majorité des armes illégales échappe aux policiers


Pour le spécialiste des enjeux liés aux armes à feu aux États-Unis, Francis Langlois, l'annonce du jour se veut un message au crime organisé que la récréation tire à sa fin.







Évidemment, on peut toujours contourner la partie québécoise du fleuve Saint-Laurent en choisissant la partie ontarienne ou encore attendre que la patrouille nautique ne soit pas là. Ça reste un moyen limité. Mais ça montre surtout une volonté politique de combattre des réseaux criminels déjà bien établis, croit Francis Langlois, membre de l'Observatoire des États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand.


Selon le spécialiste, les autorités policières parviennent à saisir un faible pourcentage des armes qui entrent illégalement au Canada. Vers 2017-2018, les douaniers canadiens avaient saisi environ 700 armes à la frontière. Mais il y avait beaucoup de ces armes qui étaient laissées par oubli dans les voitures par des citoyens américains. Ce ne sont pas des criminels. Ce sont des gens distraits, explique Francis Langlois.


Au cours de la même époque, le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives aux États-Unis était parvenu à retracer l'origine américaine de près de 5000 armes à feu illégales retrouvées sur les lieux d'un crime par des policiers canadiens.


Ce que ça nous dit, c'est que les autorités canadiennes n'arrivent pas à en saisir tant que ça. Donc, s'attaquer aux grands réseaux, c'est l'une des façons les plus efficaces. Ils ont des infrastructures plus importantes en raison du volume d'armes qui transitent par la frontière. Rien ne sert de s'attarder aux petits réseaux qui n'impliquent que des petites quantités d'armes, conclut le spécialiste.




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