Photo: Commission des champs de bataille nationaux
À cause du risque d'affrontements violents entre fédéralistes et souverainistes, le gouvernement fédéral fait volte-face et abandonne le projet de reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham.
Dans une entrevue à un journaliste de Radio-Canada à Québec samedi matin, le président de la Commission des champs de bataille nationaux, André Juneau, a confirmé l'abandon du projet.
M. Juneau expliquera mardi comment on soulignera le 250e anniversaire de l'affrontement entre Montcalm et Wolfe. André Juneau dit qu'il y aura des commémorations, mais elles ne seraient pas festives.
Vendredi, le premier ministre Stephen Harper a tenté d'apaiser la controverse suscitée par le projet de reconstitution de la bataille des plaines. Il a déclaré que la majorité de la population du pays est en faveur de l'unité canadienne.
En conférence de presse à Montréal, M. Harper a accusé le Bloc québécois de vouloir diviser la population au sujet de cette reconstitution.
Le Bloc et le Parti québécois ont réclamé l'annulation de l'événement, tandis que le premier ministre Jean Charest a déjà indiqué qu'il n'avait pas l'intention d'y assister.
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Verner blâme les souverainistes
La controverse entourant la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham cet été, à Québec, prend de l'ampleur. La bataille est peut-être terminée, mais ses effets se font toujours sentir, et les affrontements sont de plus en plus durs.
Vendredi, le premier ministre Stephen Harper et la ministre des Affaires intergouvernementales Josée Verner ont accusé les souverainistes de vouloir diviser la population.
La ministre Verner, de passage à Shannon pour annoncer la construction d'un aqueduc, a déploré la tournure que prend le débat. « Les appels à la violence, les propos injurieux qui ont été lancés à la population de Québec, c'est inacceptable dans le contexte dans lequel on vit », dit-elle.
Josee-Verner
Mme Verner critique durement l'attitude des souverainistes, dénonçant le PQ et le BQ pour leur silence. « Ce que j'en ai, c'est contre la violence et les menaces et par leur silence, le Bloc et le PQ cautionnent ça ».
La ministre Verner a demandé à tous les élus de dénoncer les appels à la violence de certains groupes. Elle souligne qu'à plusieurs reprises, des activités à caractère historique se sont déroulées sur les plaines d'Abraham, sans jamais créer de remous.
Harper en remet
Le premier ministre Stephen Harper, présent à Montréal vendredi pour une annonce, en a rajouté en répondant aux questions des journalistes. Il a rappelé l'importance de la bataille des plaines pour la majorité des Canadiens, accusant le Bloc de profiter du débat pour diviser la population.
Stephen Harper et Christian Paradis
« Pour la grande majorité des Canadiens, on parle ici d'une bataille historique, un moment important dans notre histoire, mais une bataille historique. C'est seulement pour le Bloc que c'est une bataille actuelle, une bataille qui continue parce que le Bloc est un parti qui veut diviser la population et notre gouvernement. Et la grande majorité des Canadiens et des Québécois veulent continuer ce pays uni, et c'est la grande différence », a dit le premier ministre.
Quant à la pertinence de tenir l'événement, M. Harper ne veut pas se prononcer, affirmant que c'est à la Commission des champs de bataille nationaux de se prononcer.
Les conservateurs ont appuyé, jeudi, une motion du Bloc québécois, convoquant le président de la Commission, André Juneau, à témoigner devant le comité du Patrimoine à Ottawa, le 25 février.
M. Juneau devra alors expliquer aux députés son projet de commémoration de la bataille des Plaines. Plusieurs soutiennent que ce projet n'est pas fortuit.
Le Réseau de résistance du Québécois a obtenu des documents, grâce à la loi d'accès à l'information, qui démontrent que l'événement s'inscrit dans un plan de visibilité du fédéral au Québec.
Un fait demeure, c'est que l'événement est loin de faire l'unanimité. Le lieutenant conservateur au Québec, Christian Paradis, a dit qu'il n'assisterait pas à l'événement, contrairement à sa collègue Verner, qui pourrait y assister si l'occasion se présentait.
Le premier ministre du Québec Jean Charest a dit qu'il n'assisterait pas à l'événement.
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