La souveraineté en 2016

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Cruel rappel de la défaite






Quelle idée de présenter à la télévision d’État à la fin de 2015 un extrait du discours de Jacques Parizeau préparé en cas de victoire le soir du référendum de 1995!




Lisette Lapointe, avec laquelle je partage une vieille amitié, je le précise, souhaite perpétuer la mémoire de son mari. Cela est légitime et hautement respectable.




Qu’elle collabore avec le talentueux Jean-René Dufort pour lui permettre d’obtenir une copie de ce discours qui nous renvoie brutalement à une défaite aussi douloureuse que déprimante pose problème. Infoman est une émission de divertissement politique dont personne ne conteste la qualité.




Il n’en demeure pas moins que pour clore l’année, diffuser cette pièce d’anthologie dans une émission légère est source de malaise. Curieusement, peu de gens semblent s’en formaliser.




Dans une émission d’humour?




Je ne connais pas beaucoup de sociétés qui marquent le passage de la nouvelle année en s’imposant semblable épreuve.




Faut-il aimer gratter nos plaies collectives pour accepter de revivre, 20 ans plus tard, le sourire aux lèvres, cette secon­de défaite de notre rêve d’émancipation?




Il y a une cruauté – inconsciente, je l’espère – à diffuser les images de feu Jacques Parizeau, qui parle de notre courage et de la victoire du Québec, dans une émission d’humour au contenu politique, alors que les feux d’artifice retentissaient en signe de joie sur une partie de la planète.




À quoi rêvent les souverainistes pour 2016? Leur discours public manque d’assurance et sans témoins hostiles autour d’eux, nombre de militants ne cachent plus leur inquiétude, leur doute, voire leur découragement.




PKP n’a qu’un objectif: l’indépendance. Il n’est pas à la recherche du pouvoir pour le pouvoir.











 Pierre Karl Péladeau




Photo Le Journal de Québec, Simon Clark


Pierre Karl Péladeau







D’ailleurs, son expérience en politique lui a confirmé, s’il en doutait, qu’il ne détenait le vrai pouvoir que quand il dirigeait son entreprise.




Il ne dérogera donc pas en 2016 à son seul objectif comme chef de PQ, car il n’adhère pas au concept de bon gouvernement. Or, c’est la seule façon pour le PQ d’être élu.




Plusieurs questions




Quelles sont donc les éclaircies qui annonceraient au cours de 2016 un regain de l’idée d’indépendance? Imagine-t-on une remontée, même faible, de l’intérêt des jeunes pour la cause? Croit-on à la possibilité de diaboliser l’adversaire fédéraliste Justin Trudeau, qui répond à toute attaque en offrant de partager un égoportrait avec son contradicteur? Comment diaboliser le séduisant premier ministre qui charme le monde entier? Les méchants fédéralistes d’antan étant tous à la retraite, comment mobiliser les souverainistes vidés de leur combativité passée?




Le chef du PLQ, lui, fait profil bas et mène sa barque, les yeux fixés sur les sondages, qui lui sont toujours favorables.




Quant à François Legault, chaque fois qu’il regarde par-dessus son épaule, il constate qu’il a perdu un joueur.











Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault.




Simon Clark/Agence QMI


Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault.







Entendre Jacques Parizeau annoncer la victoire du Oui la veille du jour de l’An fut une épreuve supplémentaire pour les souverainistes et les nationalistes conscients que 2016 sera chargée de plus de nuages que d’arcs-en-ciel.




 



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