La SRC paie pour la CBC

Tribune libre

Les récentes coupes de budget, à la fois conjoncturelles et structurelles, annoncées par la direction de Radio-Canada et CBC prévoient de nombreuses abolitions de postes. On mentionne que 657 emplois disparaîtront, dont 312 au service français et 345 à la CBC. Notez qu'environ 73% de ces coupes au Québec se feront à Montréal. Un net recul dans la qualité, cela au même prix.
Pourtant, les problèmes majeurs proviennent de la CBC, qui affiche un manque de revenus publicitaires chez les jeunes de 25-54 ans; c'est par cette immense brèche que la majorité de l'eau entre dans le bateau. Cela fait très mal à la structure administrative et représente une blessure presque mortelle. Sans compter que les chaînes musicales déçoivent énormément dans leurs sources de revenus. Êtes-vous surpris? Ces mêmes chaînes devraient subir une réorientation vers la rentabilité au lieu de s'adresser aux 75 auditeurs distraits dans les ascenseurs.
Pourtant Radio-Canada, encore une fois, présente un meilleur bilan financier que la CBC. Mais, qu'à cela ne tienne, un couperet musclé passera au service français avec la même sévérité. Il y a distorsion dans la logique, ici. Pourquoi préfère-t-on l'austérité à la prospérité? De plus, les coupes ciblent trop le département des sports alors que bien des émissions culturelles inutiles - oui, inutiles - diffusent avec acharnement une culture poussiéreuse digne du 3e sous-sol des musées; on peut facilement discuter pendant 30 minutes sur un tiers de ton dans la couleur. Cette culture, malheureusement, nous «culture» davantage qu'elle nous cultive. Je ne vois pas son utilité. Dans cet univers n'importe qui peut s'improviser artiste. Où sont les normes?
Pendant ce temps, la ministre du Patrimoine canadien, Shelly Glover, accepte la triste glissade. Au lieu d'investir dans un redressement de l'organisation pour mieux la préparer aux changements qui s'opèrent dans les communications, un monde en mutation, Mme Glover accepte béatement le fait accompli. On largue beaucoup trop d'amarres à l'eau. Quelle grande désillusion! L'attachement rétrécit comme une peau de chagrin. Le bateau risquera-t-il de partir à la dérive?


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2 commentaires

  • Lise Pelletier Répondre

    3 mai 2014

    Absolument d'accord avec M. Lauzon et j'ajoute à sa liste :
    Auger, Durivage, David, Frulla et j'en oublie sûrement.
    Des mensonges, des omissions, des titres biaisés, de faux-débats où tous les invités débattent dans le même sens. Décidément je m'en fiche des coupures à R-C.

  • Chrystian Lauzon Répondre

    2 mai 2014

    M. Beaumont,
    Que SRC commence par faire preuve d’un réseau d’information minimalement objectif politiquement, plutôt que de s’avilir en désinformateur, manipulateur complice des libéraux lors du dernier putsch électoral.
    Tant qu’à moi, l’eau peut prendre dans le bateau jusqu’à le jeter par saturation dans le fleuve et le faire remonter jusqu’à Ottawa, ces traîtres à notre patrie! Ainsi, le besoin d’un vrai réseau national québécois d’information se fera sentir avec urgence et une réelle information pourra naître avec professionnalisme.
    Pour votre information, j’ai remarqué encore hier soir (1er mai 14) que j’étais mieux informé à CBC, en anglais, qu’à SRC en français. Vous pouvez m’expliquer pourquoi, M. Beaumont? Peut-être parce que les francophones méritent aux yeux du pouvoir fédéral à demeurer plus niais sur les coups bas des libéraux contre la nation présentement, que les anglais à se faire rassurer simultanément que le génocide ethnique des franco-québécois est maintenant en mode accéléré.
    Fédéraliste ou neutre-utile, tels sont ces animateurs QS à la Guy A. Lepage, jouant sur tous les tableaux à la fois… question de s’en mettre plein les poches par cote d’écoute.
    Que SRC brûle quant à moi, haut et fort, Mégantic n’a pas suffi à faire réagir et se révolter les Québécois. Peut-être qu’en enlevant la bébelle visuelle, la Tour à tournis, entre le popcorn, la bière et le gros corn fed beef of west Canada, cela aura plus d’effet que de brailler ses morts sous l’air l’indifférent des « contrôleurs » de train couchant avec Ottawa, Lebel, Harper et Compagnies?
    Vous savez pourquoi j’ai dû écouter le hockey en anglais au 6-CBC hier soir? Pas parce que SRC est moins bébé gâté fédéraliste, mais parce que les prédateurs qui nous impérialisent et nous colonisent sont les propriétaires anglos american way of making money des ligues de hockey et que les pubs pancanadiennes se vendent plus en anglais. Avez-vous une idée pratique pour changer cela? Quelques sous peut-être de votre poche?...
    Votre vue et analyse frise la superficialité et surtout, perpétue l’instrumentalisation des masses populaires. À la mer(de) SRC! Et prestement! C’est le plus gros handicap à une information nationale décente et à l’indépendance du Québec! Et rapatriez les Galipeau, Nadeau, et les autres là, Lessard, la Tasha Kheiriddin catapultée de CBC justement à titre d’agente assimilatrice de francos au Canada, Bovet le sournois et l’insupportable Martine Bironnesque, pu capable!
    « L’attachement rétrécit comme une peau de chagrin. Le bateau risquera-t-il de partir à la dérive ? » dites-vous? Quel « attachement »? celui des fédéralistes serviles provincialeux libéraux envers le régime anglo-Canadian?
    Décidément, vous êtes plutôt sport oriented, tel que vous l’affirmez vous-même dans votre complainte!
    Vous servir de la culture sous-alimentée à SRC pour valoriser une surenchère de sport, voilà qui est toute une feinte puérile, pour rater le but de me faire pleurer!
    Je me demande quel vigilant tombera dans votre piège, un jeu d’aveuglement volontaire.
    À SRC/CBC : mon bras d’honneur le plus fulgurant!