LAC-MÉGANTIC - Bien que les travailleurs s'affairent depuis des semaines à pomper les millions de litres d'eau contaminée à la suite de la catastrophe ferroviaire survenue à Lac-Mégantic, le pétrole poursuit sa propagation dans la région.
«La migration du pétrole se fait encore. Il y a encore du pétrole dans le sol qui se déplace, soit par les conduites municipales ou à cause des pluies abondantes», a indiqué la mairesse de la ville, Colette Roy-Laroche, mardi.
La circulation des hydrocarbures est notamment due aux pentes naturelles situées sur le territoire de Lac-Mégantic ainsi qu'aux grandes précipitations des derniers jours. En effet, les crues ont fait déborder les bassins creusés pour contenir le pétrole et les eaux pluviales, provoquant ainsi leur écoulement dans les sols.
Barrière naturelle
Heureusement, la composition argileuse du terrain permet de limiter cette circulation et crée une «barrière» qui retient davantage les eaux huileuses. Cette particularité évite ainsi que le pétrole s'enfonce.
«Plutôt que de pénétrer dans le sol, ça glisse et s'écoule vers les pentes naturelles. C'est une bonne nouvelle, d'une certaine façon, oui. Mais c'est ce qui explique que les travaux de pompage vont se prolonger encore probablement plusieurs mois parce qu'il faut toujours surveiller cet écoulement de pétrole à travers les eaux», a expliqué la mairesse.
Décontamination
Évidemment, ces travaux seront «longs» compte tenu de la grande quantité de pétrole qui s'est déversée sur le terrain. Rappelons que la firme Pomerleau a repris la gestion du site la semaine dernière pour poursuivre le pompage des eaux contaminées dans les sols et la rivière Chaudière, en plus d'effectuer des travaux de caractérisation du site.
Après quoi la décontamination pourra s'entamer. Reste à voir maintenant à quel point la situation affectera les sols. «Ce qu'on sait, c'est qu'une grande partie du territoire est contaminée, mais pas au même niveau partout sur le secteur sinistré», a illustré Mme Roy-Laroche.