Québec — À défaut de souveraineté à portée de main, le Bloc québécois, fort de ses 20 ans, poursuivra sa mission de «résistance» contre le régime canadien, a dit le chef bloquiste, Gilles Duceppe, samedi, à Québec.
Réunis en conseil général, environ 300 militants ont souligné les 20 ans du Bloc, un parti dont l'existence à l'origine ne devait durer que quelques mois, le temps de réaliser la souveraineté du Québec.
Presque une génération plus tard, le Bloc québécois est toujours présent à la Chambre des communes, et le Québec reste une province canadienne.
Pour le chef du parti, il ne s'agit nullement d'un constat d'échec. Bien au contraire, les Québécois ont démontré leur attachement au Bloc en leur donnant une majorité d'élus à chacune des six dernières élections générales, a fait valoir M. Duceppe.
«Demandez à n'importe quel parti qui gagne six majorités consécutives s'il est prêt à considérer cela comme un échec. J'en connais qui en sont jaloux à Ottawa. Cela démontre que les fédéralistes n'ont strictement rien à offrir aux Québécois et que les Québécois ne se reconnaissent pas en eux. Maintenant, on est sur le plan de la résistance et de la défense des intérêts du Québec», a-t-il expliqué.
De fait, d'ici à ce que le grand rêve souverainiste se concrétise, le Bloc va continuer à résister contre le système fédéral, a prévenu M. Duceppe.
«Pour le moment, nous sommes des résistants. Mais les résistants d'hier seront les vainqueurs de demain. Vive le Québec souverain!», a lancé le chef du Bloc à la fin de son allocution de plus de 35 minutes.
Plus tard en point de presse, M. Duceppe s'est défendu d'établir un parallèle entre le mouvement souverainiste québécois et la résistance française contre le joug nazi. Il a dit s'inspirer d'un texte du défunt intellectuel et syndicaliste Pierre Vadeboncoeur.
Il a néanmoins affirmé que la souveraineté du Québec ne sera possible qu'avec le travail des résistants, comme ce fut le cas pour la France libérée en 1944.
«La souveraineté du Québec, pas plus que la Libération, n'est [pas] possible sans le travail des résistants», a-t-il déclaré.
Après 20 ans d'action politique, le leader souverainiste se dit plus convaincu que jamais que le Québec n'a pas d'avenir au sein du Canada.
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Cannon outré des propos du chef
La Presse canadienne 22 mars 2010
Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Cannon, a fustigé Gilles Duceppe pour avoir comparé la souveraineté du Québec à un mouvement de «résistance», un terme généralement associé aux efforts de l'Europe pour se libérer de l'emprise des nazis.
En entrevue hier, Lawrence Cannon a qualifié ces propos de plus «ridicules» qu'il ait jamais entendus venant d'un souverainiste en 20 ans.
Ottawa souhaite désormais que le chef du Bloc québécois fournisse des explications. M. Cannon a d'ailleurs exhorté M. Duceppe à profiter de la première occasion pour clarifier sa déclaration.
Le ministre a qualifié ces propos d'«outrageants» et de «désespérés».
«J'espère que M. Duceppe ne sous-entend d'aucune façon que le gouvernement canadien a des tendances qui ressemblent à celles d'un gouvernement nazi», a dit Lawrence Cannon.
«Il n'y a pas de répression économique au Canada, il n'y a pas de répression politique au Canada. Il n'y a rien du genre», a-t-il poursuivi.
Plus tard en point de presse, M. Duceppe s'était toutefois défendu d'établir un parallèle entre le mouvement souverainiste québécois et la résistance française contre le joug nazi.
Il a néanmoins affirmé que la souveraineté du Québec ne sera possible qu'avec le travail des résistants, comme ce fut le cas pour la France libérée en 1944. La porte-parole du Bloc québécois, Karine Sauvé, a indiqué hier que Gilles Duceppe maintenait ce qu'il avait dit.
Cannon outré des propos du chef
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