Le chantage des Solidaires

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Bref, mission impossible






Jean-François Lisée a tendu la main à Québec solidaire. Son message: surmontons la division du vote francophone et trouvons un terrain d’entente pour bâtir un programme commun.




Il faut en finir avec les libéraux.




Spontanément, QS ne voulait pas saisir cette main tendue.




On le sait, Québec solidaire croit avoir le monopole de la vertu.




Féminisme, altermondialisme, écologisme, multiculturalisme: ce parti accumule les mots en isme comme autant de perles à son chapelet. QS a beau avoir une base très étroite, il se prend pour le peuple et croit incarner le bien.




Sectaire




Dans ce cas, pourquoi négocierait-il avec qui que ce soit?




Mais à trop regarder le commun des mortels avec un tel sentiment de supériorité morale, on en vient à avoir l’air sectaire.




Alors QS, rassemblé en conclave, a décidé de répondre positivement aux avances de Lisée. Oui, nous discuterons avec ces vils péquistes. Mais QS arrive avec sa liste de conditions. Elles sont non négociables.




Examinons-en deux.




La première, c’est que le PQ doit se convertir à un indépendantisme inclusif.




Traduisons ce jargon.




Cela veut dire que le PQ devrait renoncer à toute promotion sérieuse de la laïcité.




Il devrait aussi se faire discret dans la critique des accommodements raisonnables et raser les murs quand vient le temps de critiquer l’islamisme militant.




Et, bien évidemment, il devra renoncer à baisser les seuils d’immigration.




La deuxième, c’est que le PQ soit non seulement ouvert aux revendications autochtones, mais en plus, qu’il reconnaisse leur droit à la sécession du Québec.




En gros, pour faire une alliance avec QS, le PQ devrait envisager sereinement la partition du Québec. Rien que ça.




Si le PQ se pliait à une telle demande, il perdrait à jamais sa crédibilité comme parti souverainiste.




Il faut dire que QS est devenu d’abord et avant tout un parti anti-identitaire.




Comme c’est le cas de la gauche radicale partout en Occident, sa première cause, ce n’est pas celle des travailleurs, c’est celle des minorités à la mode.




S’il doit choisir entre un travailleur au chômage hostile aux accommodements raisonnables et une femme en niqab qui se plaint de la xénophobie québécoise, il largue le premier et embrasse la seconde.




QS en a même rajouté ces jours-ci en s’inquiétant d’une montée de la xénophobie au Québec et en se présentant comme le rempart contre elle.




Ceux qui ne chantent pas le multiculturalisme comme ses ténors sont accusés de xénophobie.




Anti-identitaire




En fait, QS ne veut pas s’entendre raisonnablement avec le PQ.




Il veut le soumettre à son agenda idéologique et l’humilier politiquement. Son rêve, c’est l’éclatement du PQ. Ainsi, il pourrait occuper son espace.




C’est bien que le PQ drague les électeurs de QS. Ceux qui votent QS n’ont pas nécessairement les lubies des militants radicaux de ce parti.




Mais le PQ ne devrait pas oublier que l’essentiel du vote à regagner est à la CAQ.




Et que les nationalistes de centre-droit n’ont pas envie de se faire cracher dessus par les nouveaux curés solidaires.



 




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