Le meilleur ne gagne pas toujours

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Le flottement dans le positionnement du PQ sur l'immigration lui nuit

Mardi, je vous ai parlé d’une lettre envoyée par un ex-péquiste à Jean-François Lisée.


Ce monsieur déplorait que le PQ, au lieu d’être une coalition gauche-droite résolument nationaliste, soit devenu un parti de gauche qui s’était éloigné de lui.


Lorsqu’un parti perd la moitié de ses appuis en 20 ans, il est raisonnable de penser que beaucoup de gens éprouvent les mêmes sentiments.


Plusieurs m’ont en effet dit qu’ils auraient signé cette lettre et penchaient maintenant vers la CAQ.


Richesse


M. Lisée a pris le temps de répondre à ce monsieur avec générosité, précision et intelligence.


Il dit ne pas reconnaître son parti dans cette description et expose longuement ses vues sur l’immigration, la langue, l’identité, la laïcité et la souveraineté.


Comme sa réponse est beaucoup plus longue que l’espace dont je dispose, je ne peux en rendre toute la richesse. On trouvera tout cela sur les diverses plateformes du PQ. Allez-y.


Je redis que c’est M. Lisée qui fait la meilleure campagne, et que c’est son parti qui couvre le mieux tous les angles, présentant des propositions mieux pensées que celles de la CAQ.


Mais jusqu’ici, cela ne rejoint pas les électeurs qui ne fréquentent pas les assemblées partisanes ou qui ne lisent pas en détail les documents des partis, comme c’est le cas de 99 % d’entre eux.


Et c’est compréhensible.


Les militants péquistes qui se portent à la défense du chef ont tort de reprocher aux médias de braquer les projecteurs sur les déboires personnels d’un Guy Leclair ou les niaiseries d’une Michelle Blanc.


Était-ce d’intérêt public ? Un parti est-il imputable des agissements de ses candidats ? Oui et oui.


Ensuite, le PQ a, jusqu’à maintenant, lors du dévoilement de ses engagements, choisi lui-même de mettre l’accent sur des thèmes importants, mais qui ne touchent pas la corde nationaliste de ceux qui s’en sont éloignés.


Enfin, comme les réseaux sociaux ont fait éclater la société en une myriade de petites communautés centrées sur leurs préoccupations, les partis s’y sont ajustés en vendant des propositions ultraciblées.


Le marketing a phagocyté la politique.


Polarisation


Pendant ce temps, la CAQ recycle sa promesse de réduire légèrement le nombre d’immigrants et la lie à la protection du français.


La CAQ occupe ainsi un terrain qui, historiquement, fut celui du PQ.


La CAQ sait aussi que, dès qu’il est question d’immigration. M. Couillard devient un taureau enragé par la cape rouge du toréro et se transforme en machine à débiter des inepties.


Il tonne : M. Legault veut « briser des familles » !!


Le ton monte, le débat se polarise autour des deux meneurs, la tentation du vote « utile » grimpe, et le 3e joueur risque de manquer d’air.


Alerte rouge pour le PQ.