LA SECTE (3/7)

Le pluralisme religieux canadien

Une histoire de magie au service de l’anglosphère

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Chronique de Marc Huber

Les disciples de la secte de Solstice d’été pratiquent l’art de l’envoûtement à l’aide de talismans, de drogues et de runes. Ils réussissent ainsi à dépersonnaliser Dani et à s’attaquer à la résistance de Christian. Les mêmes phénomènes se retrouvent dans notre espace public. Parmi les exemples nous retrouvons de jeunes prostitués dont les fonctions cognitives sont affectées par des psychotropes, au point de se livrer docilement à leurs activités.


Notre réalité se confond avec la secte, non seulement à travers les séductions qui précèdent les divisions, les intolérances et les dépersonnalisations, mais aussi par les envoûtements. Nous pourrions éviter le sujet, le dénigrer ou nous dire que la raison prédomine sur les croyances, à la condition que nous restions ancrés à nos racines. Notre interprétation du réel repose sur notre héritage anthropologique qui marie notre identité, notre nation et nos symboles à notre époque. Cela fait en sorte qu’aujourd’hui la magie n’explique pas la précarité psychique d’une prostituée et les gains du proxénète qui la contrôle à l’aide de drogues, alors que jadis nous aurions accusé ce dernier de sorcellerie.


La mort de Dieu inculque une idée différente du mal. Une quasi excuse des dérives humaines pour certains, alors que pour d’autres c’est le fruit d’une liberté mal gérée. À mon avis, c’est avant tout une gestion des odeurs. Le décès du Barbu céleste laisse un  effluve de putréfaction. Pour la masquer, nous usons de quelques bons fragments païens, de phrases à se répéter comme «ça va bien aller» et d’une bonne dose d’individualisme permettant de redéfinir le monde selon les JE. Écoutons-les. Ils nous disent que le paganisme n’inverse pas le modèle sociétal judéo-chrétien et que la rune Yr n’a pas provoqué des comportements douteux ou des décès. Au contraire, l’Expo 67 a fait briller Montréal sur la scène internationale tout en lui donnant un visage multiracial le temps d’un été. Le Front de libération du Québec (FLQ) en octobre 1970 et l’armée canadienne... Taisons-nous. Il y avait le symbole de la Paix et de l’amour qui fut accompagné de transformations positives à l’échelle mondiale. Au Québec, ce fut l’occasion d’une grande unité qui a été bénéfique à la Révolution tranquille. Une époque formidable qui fut propice à l’éclosion de cultes religieux festifs et d’une effervescence culturelle jamais vue.


La deuxième invasion britannique


J’ajouterais un monde merveilleux qui ressemblait beaucoup au village de la secte suédoise, avant les sacrifices, les divisions et les intolérances. Tout un spectacle! Je n’ai cessé de m’imaginer les quatre Beatles dans le décor de Solstice d’été, vêtus de chemises fleuries. Cette époque de Magical Mystery Tour (1967) me permettant d'imaginer le groupe chanter All You Need is Love devant Dani, Christian, leurs amis et le Maharishi Mahesh Yogi (1917-2008), le célèbre gourou du Fab Four.


Ce n’est pas de ma faute.  Le groupe britannique a été au centre d’une séduction jamais vue qui s’est opérée dans le cadre d’une refonte identitaire qui a contribué à l’échafaudage du mondialisme. À cette fin, du talent et une industrie de spécialistes qui voient à l’image des quatre musiciens, aux tournages de films et qui tentent de charmer un large public, adulte et juvénile. De la stratégie de marché ou même la fréquence de la note La, servant à accorder les instruments de musiques, fut ramenée à 432 Hz plutôt que 440 Hz. On ne prend pas de risque. Cette fréquence est associée à une plus grande harmonie avec la vie et elle fut utilisée par Giuseppe Verdi (1813-1901) et réactualisée en Allemagne sous le régime nazi.


Et la magie! Les Beatles ont  aussi fait sonner la rune Yr, comme Ari Aster l’a fait avec des images de Solstice d’été. Je fais référence aux  inversions  sonores. C’était dans l’air du temps et cela comblait un besoin d’innover,  d’expérimenter et de séduire l’auditoire. Ce fut aussi pour rappeler la mémoire du magicien britannique Aleister Crowley (1875-1947). Ce dernier enseignait que l’inversion de gestes, du langage et  de musique servait à l’apprentissage du sorcier. Des balivernes? John Lennon (1940-1980) a tenté l’expérience en studio. Celle qui est la plus relatée est le renversement des mots «number nine» qui donnait «turn me on dead man» (allume-moi homme mort) dans la pièce Revolution Number 9.


Est-ce que «l’homme mort» apparaissant par une inversion fut un hasard ou un rappel de ce double sens de la rune Yr: la mort et l’inversion? Ce titre s’est retrouvé sur l’Abum Blanc des Beatles, publié en novembre 1968, pour ensuite inspirer les délires du gourou d’une secte californienne. Il s’agit de  Charles Manson (1934-2017), celui qui associe les Beatles aux Quatre chevaliers de l’Apocalypse de la Bible et affirme que l’Album blanc cache des messages subliminaux. Faisait-il référence à l’inversion de Revolution Number 9?


Le 9 août 1969, Sharon Tate (1943-1969), actrice et épouse du réalisateur Roman Polanski, est assassinée par des membres du clan de Manson, ainsi que quatre de ses amis. Depuis ce drame, rien de déroutant n’a marqué l’actualité dans l'Anthologie (1995) des Beatles ou d’un entretien avec Manson. C’est comme si le sujet n’était pas dans le narratif médiatique, ou qu’il fallait éviter de sortir du cadre du délire de prolétaires, alors que ce problème se retrouve aussi chez les personnes éduquées. Je pense ici à Jack Parsons (1914-1952). Ce type, assurément cartésien, est un inventeur, ingénieur et chimiste étasunien qui a innové dans le développement de la propulsion spatiale qui a permis les voyages vers la Lune.  Parsons fut un proche d’Aleister Crowley. Celui qui œuvre à des expériences de magie sexuelle qui visent à incarner la divinité Babalon (Ball). Cela se déroule de janvier à mars 1947, 20 ans avant que Roman Polanski, le veuf de Sharon Tate, réalise le film Rosemary’s Baby (1967), dont le sujet gravite autour de la naissance du Diable.


La personne qui m’a fait découvrir cette figure inquiétante voit le jour à New York et a vécu dans un appartement du Dakota Palace ou a été tourné le célèbre film de Polanski. Il se nomme Sean Lennon. Il est l’auteur de la chanson Blood and Rockets tirée du disque South of Reality (2019) des Claypool Lennon Delirium, ou il nous présente Jack Parsons[1].  Il est aussi le fils de Yoko Onio et de John Lennon, le Beatles dont l’Europe a appris son assassinat, le matin du 9 décembre 1980. Celui qui laissa parfois l’impression d’être en conflit contre la secte en même temps qu’un bon disciple.


Je sais que nous sommes loin de l’actualité politique. En même temps, cette démarche est nécessaire pour comprendre les influences des dogmes sur notre capacité d’accepter non seulement une refonte de notre identité, mais aussi de notre démocratie. Continuons.  Plusieurs chansons de l’Album blanc ont été écrites lors du séjour des Beatles en Inde en 1968,  auprès du Maharishi Mahesh Yogi, après un stage à Bangor, au Pays de Galles, en août de 1967. La médiatisation de ces rencontres a beaucoup profité à la popularité de la méditation transcendantale enseignée par le gourou ainsi qu’à la publication de nombreux ouvrages dits ésotériques, sans trop de critiques, si nous faisons exception d’un article d’un quotidien montréalais, publié à la fin des années 70, qui présentait une étude des jésuites concernant la méditation transcendantale. Cette pratique était vue comme un outil pour se CONFORMER au système, alors que la sainte concurrence érigée en fonction des besoins du mondialisme et du libéralisme s’imposait lentement.


À la même époque, la méditation a évolué  vers la pensée positive. La promesse que si nous méditions  sur un objectif, nous le visualisons, y croyons et le ressentons, il devrait se manifester. Comment résister à l’invitation de vivre une vie prospère, en méditant sur une idée? En posant des questions. En voici une: si après des méditations visant une affectation au sein du conseil d’administration, une personne se fait offrir la vice-présidence, à la suite du décès de ce dernier lors d’un accident d’avion, est-ce le hasard, le fruit de bonnes méditations ou de la magie?


La Magie du Chaos


La réponse se décide en fonction de notre identité, nos racines et nos symboles nationaux. Et lorsque ces derniers sont associés à des perdants; papistes, catholiques,  nationalistes ou francophones, on adopte ce qui nous semble le plus propice à accommoder nos besoins. Partout, l’anglosphère répond aux attentes. En plus de ses icônes et sa culture, elle vénère un individualisme qui s’harmonise avec le mondialisme et le libéralisme. Rien de moins qu’une tendance anthropologie ethnocentrique qui prédispose à une inversion des valeurs chrétiennes en fonction de la libre compétition et la quête de gains qui permet de traiter des personnes comme des objets, de les droguer pour en tirer des bénéfices. De là, il y a aussi une incitation à s’en prendre au NOUS, celles et ceux qui refusent les changements identitaires et de laisser partir leurs droits et libertés au nom du marché mondial.


Cette intégration à l’anglosphère répond à la Magie du Chaos, une pratique qui amalgame la presque totalité des croyances à des découvertes scientifiques, à la philosophie, à des concepts modernes de la psychanalyse et aux arts, qui selon Wikipédia, auraient inspiré la création de Buffy contre les vampires de Joss Whedon et des bandes dessinées de Marvel. Est-ce que la secte apprécie? La Magie du Chaos n’est qu’une façon comme une autre de banaliser le paganisme tout en nous conformant à un globalisme interdisant l’interdit. Ni plus ni moins l’acceptation de la phrase «Fais ce que tu veux sera le tout de la Loi» émanant de l’enseignement de Aleister Crowley, ou encore «Rien n'est vrai, tout est permis» provenant des leçons de Hassan ibn al-Sabbah (1050-1124), le Sage de la montagne et créateur de la secte des nizâriens (Assassins). La liberté totale qui s’exprime par le «saut de paradigme», cette idée de pratiquer la magie en mélangeant diverses traditions. Passer des runes, vers la cabale, du vaudou vers l’hermétisme arabe, dépendant de notre humeur. L’important est d’atteindre un état de conscience altéré à l’aide de chants, des méditations, de drogues, d’orgasmes, de douleurs et d’excitations, pour mieux se concentrer sur le  changement souhaité.


Le créateur de cette doctrine se nomme Austin Osman Spare (1886-1956). Il est celui qui a introduit des sceaux cabalistes au sein de la mystagogie moderne, dont le chaosphère (l’Étoile du chaos). Un cercle composé de huit flèches qui rappelle sensiblement l'Ægishjálmur islandais, symbolisant le Heaume de terreur et  le sigle de l’Expo 67. Sa grande révolution est d’avoir personnalisé les pratiques occultes selon l’identité du magicien et de l’avoir fait sans le support de divinités.


La séduction canadienne


Est-ce que ça fonctionne? Les rituels d’accompagnement qui se sont multipliés au Québec, depuis quelques années, se comparent à de la Magie de Chaos. Ces actions  confondantes et injustifiées visant à affaiblir des personnes et des groupes, dans l'intention d’en tirer des bénéfices. Une volonté malveillante à transformer des  personnes en des Dani, affaiblir le Québec, qui se manifeste par une exploitation anthropologique des paradigmes nationaux, raciaux, identitaires et sexuels dans l’intention de retirer des avantages. Quelque chose que nous pourrions qualifier de magie à une autre époque, ou a une peste de la «justice sociale» confinant les Québécois à leur cage, comme nous le vivons avec la COVID-19.


Une secte malveillante! Plus précisément des anglocitoyens au service d’une  l’anglosphère incarnée dans le Canada anglais, cette monarchie ésotérique qui vénère des personnalités inquiétantes. Je pense ici à William Lyon Mackenzie King (1874-1950), ce politicien qui occupa les fonctions de premier ministre durant plus de 20 ans, entre 1921 et 1948.  Le même qui entretenait une certaine animosité envers les Canadiens français. Ni plus ni moins l’ancêtre de cette caste raciste qui vomit sur les Québécois et se sent indisposée par la langue de Gaston Miron (1928-1996).


Mackenzie King soignait aussi sa fermeture à l’autre, en adulant ses chiens qu’il comparait à des anges auxquels il attribuait les traits caractériels de sa défunte mère. Un comportement qui rappelle l’inversion de la rune Yr, puisque certains groupes dits «sataniques» utilisent le chien pour blasphémer Dieu ou le Christ. Cela repose sur l’inversion lexicale du mot GOD (Dieu) qui devient DOG (chien). Mais encore, cela se fait en inversant des lois dites spirituelles rattachées au christianisme: interdiction de pratiquer la magie et d’invoquer les esprits. Il y a aussi un petit peu de Mackenzie King dans la Chartre des droits et libertés enchâssée dans la Constitution canadienne de 1982, puisqu'elle sert cette inversion en s’attaquant à la prédominance d’une religion sur une autre. Ainsi, nous ne pouvons prétexter la foi catholique pour protéger notre tissu social de l’infection. Pour prix, alors que des chiens de Pavlov multipliaient leurs rituels d’accompagnement pour exprimer leur malaise du crucifix à l’Assemblée nationale, on tentait d’enseigner la médiumnité au Collège Montmorency, de Laval, en 2014, projet avorté à la suite de plaintes. C’était avant que des cours sur l’histoire de la sorcellerie et de la magie soient offerts par l’université Concordia, en 2016[2].


La Charte de 1982 ne fait pas seulement reproduire la neutralité complice de Austin Osman Spare, elle respecte en plus l’esprit des lois britanniques du Witchcraft Act  de 1735, qui a adouci les sanctions pour pratiques de la sorcellerie considérée comme un crime improbable, vers le Fraudulent Mediums Act de 1951 qui interdit à une personne de duper les gens en prétextant posséder des dons psychiques. Dis autrement, depuis 1951 la magie et la sorcellerie sont des pratiques légales, si elles n’exploitent pas la naïveté des citoyens. Une loi  nécessaire qui nous rappelle que l’Angleterre est une  puissance mondiale ou les rites païens ont survécu à l’hégémonie du christianisme. La raison pour laquelle ce pays nous a légué des runes, ainsi que des personnages influents associés aux procédés magiques. Sur la liste, nous retrouvons Gerald Brosseau Gardner (1884-1964). Il s’agit d’un auteur  britannique  féru  d’ésotérisme et un occultisme qui a joint un coven de sorciers et qui fréquenta Aleister Crowley. Gardner fonde aussi le plus imposant mouvement néo-païen connu sous le nom de wiccanisme (WICCA). Ni plus ni moins un amalgame de différents rites qui s’étend en Europe et en Amérique.


Avancement social


Bien qu’il soit difficile de mesurer son influence, seulement à Montréal on évalue le nombre d’adeptes de magie, de sorcellerie et de satanisme, à près de 50,000 personnes. Ce chiffre exclue celles et ceux qui font des démonstrations de magie kabbaliste lors de manifestation contre la loi 21, les ONG et les médias qui oeuvrent pour l’unité canadienne, l’anglicisation et le mondialisme. Ces gens sont loin de repousser l’idée de se retrouver à des postes clés, que ce soit en politique, en éducation, à la Justice, dans les communications, la culture ou le divertissement numérique. Tout à l’œuvre pour étendre l’infection.


Je vous donne des exemples. Lors de la campagne électorale canadienne de 2011, j’ai pu observer une jeune anglophone, liée à une secte païenne montréalaise, placer des pancartes du Nouveau parti démocratique (NPD) dans le compté de Gilles Duceppe. En septembre 2011, j’ai été étonné de voir une animation numérique de Gilles Duceppe, la  tête en bas (inversé), lors de la diffusion du thème de Et Dieu créa Laflaque à la Société Radio Canada (SRC), alors que les autres personnages publics étaient présentés dans le bon sens. À la même SRC, deux invités, dont un qui fut lié aux manifestations contre SLÃV, cette oeuvre disparue par l’effet des rituels d’accompagnement identitaires, avaient le visage recouvert de maquillages associés à la pratique du vaudou et à la sorcellerie de l’Afrique du Nord.


Ces observations sont certainement les fruits du hasard. Autrement, c’est l’expression d’une volonté de se démarquer pour mieux répondre à la compétition, comme le fait un proxénète avec sa prostituée. En même temps, le simple fait de vouloir jouer au jeu, peu importe nos intentions et nos raisons, exige que nous options pour le bon vêtement, les bonnes formules, les bons mots et la bonne pensée pour atteindre un objectif qui se mesure généralement en gains pécuniaires. Quelque chose qui est très près de la Magie du Chaos qui exige de se concentrer sur la bonne idée, pour en faire un outil de séduction exclusif, en évitant de prononcer un seul mot sur les divisions, les mouvements d’intolérances et sacrifices qui suivront.


Pour en arriver à quoi?  La démocratie y goûte. Nous sommes confrontés à un culte du JE, qui en plus de menacer les valeurs nationales, déforme le visage de la gauche, au point de la camper dans des  positions extrêmes. Quelque chose qui rappelle les mentors  de l’occultisme  moderne. Aleister Crowley, ce «réactionnaire radical» fut lié tantôt au «socialisme féodal» de Karl Marx (1818-1883) ainsi qu’à un partisan du «fascisme italien». Mais encore, lorsqu’on exploite l’idée que les entreprises sont responsables des maux, en oubliant de nous voir comme des consommateurs de leurs produits, cela rappelle que Grant Morrison, auteur écossais de bandes dessinées et amateurs de Magie du Chaos, croit qu’il faut accepter de voir les entreprises comme «des terrains de jeux, sachant pertinemment que le magicien du chaos peut changer les règles de ce jeu comme il l’entend et lorsqu’il le veut». Pour Peter Lamborn Wilson, ce dernier a appliqué «la Magie du Chaos aux dynamiques sociales et aux théories médiatiques de la communication, dont Internet», connu sous le nom de «TAZ», l’acronyme de  Temporary Antonomous Zone pour «zone autonome temporaire»[3].


Retour à la maison


Pendant que des amateurs de magie voient les transnationales comme un outil pour utiliser l’Internet en tant que substrat occulte, nous pouvons croire que la totalité des bêtises auxquelles nous nous confrontons est le fruit d’une concentration sur des idées fixes. Quelque chose qu’on désire répéter et transmettre pour modifier la réalité, même au risque de chambarder notre société. Un genre de tyrannie globale qu’on organise autour d’activités festives, de copulations jouissives, de chants, de danses, de bonnes drogues et d'une dose de médiatisation et de radotage public, mais aussi autour d’une peste qui oblige des confinements qui profitent au TAZ des médias et de la Toile et à un changement des règles du jeu d’entreprises. L’art d’occuper le peuple, conquérir son esprit et diriger ses sentiments pour le transformer en une Dani qui pourra  devenir la disciple parfaite de la secte.


Mon intention n’est pas de vous enlever le droit de vous dire que ça va bien aller. Dans mon cas, chaque semaine je dois réussir à me nourrir sans utiliser le crédit ou le débit. Là à attendre que Legault et Trudeau répondent à mes questions concernant cette décision d’interdire l’argent liquide. Rien... Le vide qui parle à ma conscience et me rappelle qu’en octobre 1970, trois ans après l’Expo 67, la division et l’intolérance se sont manifestées avec fracas. Montréal fut envahi par des soldats canadiens, pendant que les droits et libertés s’effaçaient par l’application de la loi sur les mesures de guerre du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau. Le prétexte est l’enlèvement du ministre Pierre Laporte par le FLQ. Montréal venait de passer de la rune  Alzig de l’homme debout,  situé à midi sur le sigle de l’Expo 67, vers la rune Yr de l’humain inversé, se retrouvant  à six heures. Un déclin qui s’accentue en donnant à Montréal le statut d’une ville sanctuaire, cette «Terre des hommes» où foisonnent divers groupes identitaires qui rêvent d’un Canada sans frontière, pendant que d’autres espèrent que la peste passera sans trop de dommage.


Pour nous, ça dévoile le spectre de notre propre mort, pendant que les inversions de la raison, de la vérité, de l’histoire, des lois et de la gestion s’imposent et que les chiens de Pavlov hurlent lorsqu’ils sont confrontés à des symboles nationaux, à une personne qui veut payer avec de l’argent liquide ou une autre marche à l’extérieur en ayant l’apparence d’une personne de plus de 70 ans. Un comportement qui ne fait que rappeler qu’avant le 21 janvier 1958, jour qui dévoila la rune Yr lors d’un regroupement pour le désarmement nucléaire, les manifestants étaient majoritairement des  personnes qui se sacrifiaient pour une cause et pouvaient même payer de leur vie. Par la suite, les contestants ont accepté l’idée qu’il fallait minimiser le risque d’être matraqué, emprisonné et battu.


Pour prix, on ne manifeste plus pour se sacrifier, mais pour immoler l’autre: le pollueur, le mangeur de viande, le partisan de la loi 21, le journaliste indépendant, le nationaliste ou l’individu âgé. Maintenant que les changements se manifestent, on n’ose en  discuter par crainte de constater qu’on ne désire pas seulement que nous devenions des anglocitoyens dociles et bien dressés, mais aussi des personnes qui peuvent accepter l’idée qu’en cas de crise majeure, que nous puissions éliminer les plus faibles pour en tirer des avantages. La suite dans moins de 72 heures.  




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