(...) « Ne serait-il pas plus sage pour les vrais souverainistes du PQ d’en prendre le contrôle plutôt que de fonder un nouveau parti. » La réponse est non, ce ne serait pas plus sage, pour deux raisons : parce que cela a été tenté (et l’est encore) et parce que ce parti ne bougera de toute façon que sous la pression extérieure.
Le projet d’un nouveau parti indépendantiste ne sort pas de la tête de quelques militants en mal de carrière, excités par le scissionnisme ou fous de pureté idéologique et qui voudraient profiter du déclin du PQ pour se mettre en vedette. Ce projet est l’aboutissement ou la conclusion d’une lutte de plusieurs années. Il fait suite aux efforts répétés déployés par les membres eux-mêmes pour remettre leur parti sur la voie de l’action indépendantiste, surtout depuis le référendum volé de 1995.
Au sommet, tout a été prétexte pour repousser les propositions des associations de comtés ou de la base en général. Des prétextes, en voici un échantillonnage (tous entendus par mézigue un jour ou l’autre) : les contraintes du pouvoir ; les contraintes de l’opposition parlementaire ; l’attente du référendum ; la fragilité du sentiment national chez les Québécois ; la volonté de ne pas faire peur à la population ; la hantise des rétorsions fédérales ; l’hostilité de la presse ; la peur des réactions internationales ; la trouille de la défaite ; les ravages de la rectitude politique ; les effets du « 11 septembre » ; le désengagement politique de la nouvelle jeunesse ; l’embourgeoisement des parents ; les hoquets de l’impérialisme américain ; la dette publique ; les réquisits de la démocratie ; et j’en oublie.).
Ces prétextes sont tous fallacieux et renvoient à une seule chose : la conviction de la direction péquiste qu’on peut au fond rêver d’indépendance mais pas la faire. Voilà pourquoi elle se refuse à traduire le projet de souveraineté dans un plan d’actions gouvernementales réelles et déterminées. L’arrivée de Mme Marois donne le signal de la création d’une nouvelle direction politique parce qu’elle ferme la porte même au seul moyen réel qui restait, celui du référendum, qu’elle refuse d’envisager dans aucun mandat gouvernemental du PQ.
[Vous écrivez aussi->7689] : « C’est plus vite de faire le ménage que de construire une nouvelle maison. » Je crois le contraire. Le ménage (c’est-à-dire la réforme du PQ), ça fait des années qu’on essaie de le faire, je le répète. La création d’un nouveau parti, quand l’histoire ne donne pas d’autre choix et que les militants déçus sont tout de suite en mesure d’en saisir la nécessité, est affaire de quelques mois. L’initiative est déjà en marche, d’ailleurs, et vous en serez sans doute. Au demeurant, le gros des effectifs de ce nouveau parti ne viendra pas d’autre part que du PQ, membres actuels ou passés.
Le PQ : une imposture éventée
La conviction de la direction péquiste est qu’on peut au fond rêver d’indépendance mais pas la faire.
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1 commentaire
Jacques Bergeron Répondre
17 juillet 2007Au dessus d'un nouveau parti indépendantiste, il nous faut faire «front commun« dans un «vaste mouvement populaire»
«capable» de se tenir «au dessus» de la politique des partis, si nous voulons que l'indépendance naisse avant que le Québec ne soit devenu un «État néolibéral» de «langue anglaise», ce qui ferait plaisir aux «ennemis» de l'idéal des Canadiens-français québécois qui rêvent de se donner un pays indépendant de langue «française» en terre des Amériques depuis de nombreuses années, sinon depuis le traité de Paris en 1763.Ceux et celles qui réussiront ce tour de force mériteront le titre de «Patriote de l'année» le jour de l'Indépendance du Québec.