Le Québec accueillera 200 000 immigrants d'ici 2015

Immigration — une politique de dénationalisation



(Québec) Le Québec devrait accueillir 200 000 immigrants au cours des quatre prochaines années, a appris Le Soleil.
Selon un document d'orientation en préparation au ministère québécois de l'Immigration et des Communautés culturelles, le Québec accueillerait près de 50 000 nouveaux arrivants pour chacune des années suivantes: 2012, 2013, 2014 et 2015.
Contrairement à la procédure des dernières années, le ministère de l'Immigration planche cette fois sur une «planification quadriennale» plutôt que triennale.
Au cabinet de la ministre Kathleen Weil, on a refusé de commenter les informations du Soleil, mercredi. Le porte-parole de la ministre, Renaud Dugas, a précisé que le document est en cours d'élaboration et qu'il sera dévoilé dans quelques semaines.
Pour appuyer sa décision de maintenir l'immigration des prochaines années à peu près au même niveau que depuis 2008, le gouvernement Charest plaidera les besoins économiques et ceux en main-d'oeuvre du Québec.
Le gouvernement reconduirait donc, en quelque sorte, le dernier plan triennal, courant de 2008 à 2010, auquel il a soudainement décidé d'ajouter l'année 2011 l'automne dernier.
De 2008 à l'an dernier, ce sont près de 150 000 personnes de partout dans le monde qui sont venues vivre au Québec. En additionnant ce nombre à celui des nouveaux arrivants attendus cette année, ce sera quelque 200 000 immigrants qui auront foulé le sol québécois ces quatre dernières années.
De 2008 à 2015, le grand total devrait ainsi s'élever à 400 000.
Répondre aux critiques
Lorsqu'il présentera officiellement son prochain document d'orientation, le gouvernement Charest, selon toute vraisemblance, lèvera le voile sur les mesures qu'il entend prendre pour répondre aux critiques formulées l'an dernier par le Vérificateur général du Québec.
En mai, Renaud Lachance avait soutenu que le gouvernement québécois ignore la capacité réelle d'accueil du Québec. Le dossier personnel d'un immigrant sur deux serait, par ailleurs, mal évalué.
Dans son discours inaugural, la semaine dernière, le premier ministre Jean Charest a glissé que «d'autres mesures actives viendront accélérer l'intégration en emploi des nouveaux arrivants».
Lors des consultations à venir, l'opposition officielle du Parti québécois devrait faire valoir qu'il faut d'abord commencer par déterminer la capacité d'accueil du Québec avant de se commettre sur des cibles d'immigration.
Le chef de l'Action démocratique du Québec, Gérard Deltell, a déjà indiqué que, dans le contexte actuel, un retour au seuil d'immigration d'avant 2007 lui semblerait judicieux. Il était d'environ 10 000 personnes de moins par année.
En 2010, plus de 80 % des nouveaux immigrants se sont installés dans la région de Montréal. Moins de 5 % ont opté pour la Ville de Québec.
Sur les 49 489 immigrants qui se sont établis au Québec en 2009, 11 600 parlaient français seulement, soit 23,5 % du total, d'après la Direction de la recherche et de l'analyse prospective du ministère de l'Immigration. Ils étaient 20 000 (40,6 %) à parler français et anglais.
En tout, près de 31 600 (64 %) avaient une «connaissance» du français. Quelque 8000 (16 %) maîtrisaient l'anglais seulement, tandis que près de 9800 (19,8 %) ne connaissaient ni la langue de Molière ni celle de Shakespeare.


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