Il se passe des choses ahurissantes au Canada et au Québec en ce moment. Tenez, mercredi, en réponse à la décision du gouvernement fédéral d’intervenir au soutien de la contestation judiciaire de la Loi 99 (Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec) adoptée par un gouvernement du PQ en 2000, l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité une motion qui confirme le droit des Québécois à disposer eux-mêmes de leur avenir.
La chose semble tellement banale et aller de soi que cette motion a été adoptée à l’unanimité de tous les partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale, soit le PQ, le PLQ, la CAQ, et QS. Il faut pourtant se rappeler qu’en 2000, lorsque la Loi 99 avait été adoptée, elle n’avait pas reçu le soutien des Libéraux. Mario Dumont, alors seul député de l’ADQ absorbée par la suite par la CAQ, avait voté avec le gouvernement.
On commencera donc par noter que ce qui était inacceptable aux Libéraux en 2000 est devenu pour eux une évidence en 2013. Avec le temps, et sans doute aiguillonnés par la crainte de perdre toute crédibilité auprès de l’électorat francophone, ils ont préféré prendre le risque de s’aliéner l’électorat anglophone et allophone.
Ce n’est pourtant pas un mince risque. Devant une telle trahison, cet électorat pourrait être tenté de leur refaire le coup du Equality Party, ce parti aujourd’hui disparu formé en 1989 dans la foulée du recours par le gouvernement Bourassa à l’utilisation de la « clause nonobstant » pour apporter un amendement à la Charte du français visant à assurer la prééminence de la langue française dans l’affichage commercial.
On notera aussi que la Loi 99, avec l’adoption de la motion d’hier, gagne en légitimité, et que cette légitimité nouvelle, et totale du fait de l’unanimité, va compliquer singulièrement la tâche des tribunaux qui devront se prononcer sur la contestation de la Loi 99 à laquelle le gouvernement fédéral vient tout juste de se joindre.
Mais ce qui est vraiment extraordinaire et qui vient introduire dans le débat une nouvelle variable de taille, c’est que cette motion et les interventions auxquelles elle a donné lieu établissent clairement la souveraineté du peuple québécois, sinon de l’État du Québec lui-même. Dans ce sens, Le Devoir rapporte ce matin cette déclaration du député Éric Caire de la CAQ, pourtant peu connu pour ses élans patriotiques québécois, « Le peuple québécois est souverain ». C’est l’essence et le sens de la motion adoptée hier.
Or ce n’est rien moins qu’une révolution ! En effet, le Canada n’est pas une république. C’est une monarchie (du grec monos archos, un seul chef) constitutionnelle. Alors que dans une république le peuple est souverain, ce n’est pas le cas dans une monarchie, la souveraineté étant alors investie dans la personne du, ou de la, monarque, autrement dit, du roi ou de la reine.
L’adoption unanime de la motion d’hier constitue donc le premier geste de rupture du Québec avec le Canada. Le Québec s’est émancipé de la tutelle monarchique. Serait-il devenu une république à notre insu ? Faut-il désormais parler de la République du Québec ?
Du coup, les Canadiens anglais vont se mordre les pouces d’avoir investi leur confiance dans des apprentis-sorciers comme Stephen Harper et Philippe Couillard. Le terrain constitutionnel n’est pas le meilleur pour se lancer dans l’improvisation.
Gageons que passé le moment de surprise devant l’énormité de ce qui vient de se produire et le temps d’en assimiler toutes les conséquences, ça va brasser dans les chaumières.
Chroniques de l’indépendance (2)
Le Québec serait-il devenu une république à notre insu ?
La ligue d’improvisation constitutionnelle en grande forme
Coup de tonnerre dans le ciel constitutionnel canadien
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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26 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
28 octobre 2013C'est bien ce que je disais: Danièle Fortin, une sommité en républicanisme.
Que font les grands, d'autre que d'inventorier la littérature ad hoc, de sélectionner les meilleurs travaux, de les étudier et d'en produire une thèse? Marc Chevrier, à parcourir quand on a la tête reposée.
Danièle Fortin Répondre
28 octobre 2013@Alain :
«Je préconise un Québec souverain et républicain. Mais nous n’y sommes pas encore. Prétendre le contraire ne nous mène nulle part. Vivement un référendum sur une question claire ! »
Je suis CONTRE un référendum sur la seule idée de la « souveraineté du Québec » pour plusieurs raisons que j'ai maintes fois énoncées dans ces pages, dont :
1° L'idée de l'indépendance sans autres précisions ( accompagnée une constitution provisoire par exemple ) n'obtiendrait pas l'adhésion d'un nombre significatif de citoyens. Devant le seul changement de statut, ce référendum ne recueillerait pas plus que 40% peut-être 45%;
2° Entre un référendum-dans-le-vide comme en 80 et en 95 qui n'a jamais franchi la barre du 50% et l'abolition de la monarchie qui, bon an, mal an recueille plus de 70% d'appui dans les sondages, il me semble que les chiffres parlent d'eux-mêmes.
À moins qu'il s'agisse d'un référendum portant sur l'abolition de la monarchie étrangère au Québec ?
-
Archives de Vigile Répondre
28 octobre 2013M. Le Hir, je partage tout à fait votre opinion que la monarchie canadienne en est une d'occupation suite à une cession par une puissance souveraine, la France. Depuis 1763, cette monarchie britannique est lentement devenue une démocratie parlementaire.
La constitution de 1867 a imposé ce régime à la Confédération canadienne. Je préconise un Québec souverain et républicain. Mais nous n'y sommes pas encore. Prétendre le contraire ne nous mène nulle part. Vivement un référendum sur une question claire!
Danièle Fortin Répondre
27 octobre 2013@O
Loin de moi de m'attribuer des compétences que je ne maîtriserais que maladroitement. Je ne fais que suivre certains préceptes de sages soit: celui de m'abreuver à la source du génie.
Et en ce qui me concerne ce génie réside chez Marc Chevrier « La République québécoise », et celui de ses confrères républicains, Louis-Georges Harvey, « Le Printemps de l'Amérique française »; Stéphane Kelly, « La petite loterie - comment la couronne a obtenu la collaboration du Canada français après 1837 , sans oublier la récente et incontournable compilation des grands textes républicains : « De la République en Amérique française ». Lectures qui m'ont amenée à ( re ) découvrir « Du Contrat social » de Jean-Jacques Rousseau; à m'imprégner du républicanisme irlandais, français et même étasunien. Trois peuples qui nous ressemblent au plus près. Et que dire de la redécouverte des intentions fortement républicaines du très regretté Premier ministre Daniel Johnson ?! Depuis, nous errons dans les ténèbres les plus noires.
Je ne saurais non plus passer sous silence les enseignements d'Étienne Chouard, de Cornélius Castoriadis et de la philosophe Simone Weil sur les principes d'une véritable démocratie et non du gouvernement représentatif et oligarchique qui nous a été imposé par manque de connaissance de la « chose publique » ! Ici l'ignorance est la grande alliée de ceux qui tiennent et continuent à confisquer la souveraineté qui ne doit émaner que du peuple.
En cela, attendez de voir combien nos représentants se débattront avec ardeur pour rédiger eux-mêmes, avec LEURS experts NOTRE Constitution ! À définir eux-mêmes les règles qu'ils seront, par la suite, appelés à appliquer. Nul ne s'engagera à y inscrire les règles de la révocation d'un gouvernement; de la reddition de compte à mi-mandat; du non renouvellement de mandat, etc. Et pourtant, comme l'écrivait Thomas Jefferson: « Les peuples ne devraient pas craindre leur gouvernement, c'est le gouvernement qui devrait craindre le peuple ». S'il en avait été ainsi, nous n'aurions jamais eu à subir les dix années du régime corrompu et de collaboration de JJ Charest,et subir encore la décrépitude et l'insignifiance qui affligent nos institutions dites démocratiques. Denis Coderre et Philippe Couillard se garderaient bien de solliciter quelque poste de maire ou de premier ministre.
Au fond la monarchie étrangère et le parlementarisme britannique ne posent pas trop de problème à nos représentants. Même chez les "purs et durs" comme Parizeau et Aussant. Il faudrait demander ce qu'il en est pour Jean-Claude Saint-André et Sol Zanetti.
La raison :
« C’est parce qu’en régime de type britannique la souveraineté appartient aux parlementaires et à la Couronne que le peuple n’est pas juridiquement souverain, […].
C’est parce que nos premiers ministres ont récupéré les pouvoirs de Sa Majesté qu’ils agissent en monarques souvent sourds aux réclamations populaires. »
Marc Chevrier, « Le Devoir », 29 janvier 2013
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Danièle Fortin Répondre
26 octobre 2013@Alain :
« Désolé cher M. Le Hir, si nous vivons en république, cette république a une apparence monarchique, conne [comme] le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège, etc. »
Alain, je vous en prie, ne comparez pas les monarchies scandinaves et toutes autres monarchies nationales à celle qui nous a été imposée par la force des armes, du feu et du sang. Celle-là est une monarchie étrangère, d'occupation.
La seule dans toutes les Amériques.
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Archives de Vigile Répondre
26 octobre 2013Le peuple québécois est partiellement souverain en son Assemblée Nationale mais il partage l'autre partie de cette souveraineté avec les Canadiens au sein du parlement canadien. On peut faire semblant qu'il en est autrement mais en dehors des réalités on ne va nulle part. C'est justement parce qu'il est souverain qu'un vote 50% + 1 autorisera son Assemblée Nationale à voter le départ de la fédération canadienne. D'ici-là, nous avons un vice-roi qui représente la souveraine, alors que peu après 1867 on pensait qu'il représentait l'État fédéral et pouvait ainsi contrôler les provinces. Il est assez savoureux que ce soit le Comité Judiciaire du Conseil privé à Londres qui ait empêché cette prise de contrôle totale qu'Ottawa eusse voulu. Désolé cher M. Le Hir, si nous vivons en république, cette république a une apparence monarchique, conne le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège, etc.
Archives de Vigile Répondre
26 octobre 2013Le Québec serait-il devenu une république à notre insu ?
par Roco
Ça ben l'air que OUI ! Désolé pour Benoît Pelletier,
il est comme tous les libéraux fédé que je connais
ces gens-là doutent. Ce sont des peureux multipliés pas mille .... La foi il ne savent plus ce que c'est !
Ils font tout pour nous distraire de notre route eh ben
la prédiction de Monsieur SSSauvé s'est réalisées
Les Souverainistes reçoivent ce qu'ils sèment depuis des années.
Archives de Vigile Répondre
26 octobre 2013Notre souveraineté d'État à été acquise dès 1774 mais à toujours été violée par la fausse confédération des canadians
Archives de Vigile Répondre
25 octobre 2013Épais comme une brique#2
Bon vent Canada
http://www.youtube.com/watch?v=JObrOiTkkhE
@ Richard Le Hir Répondre
25 octobre 2013Réponse @ Alain
Vous confondez deux souverainetés, celle de l'État dont vous parlez, et celle du peuple dont je parle.
Mercredi, l'Assemblée nationale a proclamé celle du peuple. Ce faisant, nous nous sommes affranchis du statut de sujets de Sa Majesté britannique puisque le peuple est désormais souverain en son lieu et place. Le fait que la souveraineté réside dans le peuple fait du Québec une république. On peut être une république même sans avoir acquis sa souveraineté d'État.
Ainsi, l'ancienne Russie, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques réunissait plusieurs républiques en un seul État.
Il nous reste maintenant à conquérir notre souveraineté d'État.
Ce sont des distinctions importantes qu'il nous faut apprendre à maîtriser.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
25 octobre 2013Je suis républicain depuis 1969 mais on y est pas encore. Le monarque règne au nom du peuple qui élit son parlement et au sein duquel le monarque désigne son premier ministre, toujours celui ou celle qui dirige la majorité. Le reste, c'est du faire-semblant nostalgico- infantile. Le monarque règne mais ne gouverne pas.
Le Québec sera une république souveraine avec ses timbres et ses ambassadeurs lorsque son Assemblée Nationale l'aura voté, suite à un référendum à 50% plus une voix portant sur une question claire: Voulez vous que le Québec devienne un État souverain ?
Archives de Vigile Répondre
25 octobre 2013@Pierre Schneider
"Malheureusement, malgré tous nos souhaits, le Québec n’est pas encore une République et il ne le sera pas tant que nos élus, comme le souligne ma camarade Danielle Fortin, du Comité national républicain, persisteront à prêter l’odieux serment d’allégeance et de fidélité à la Reine.
Le jour où ils auront le courage de poser ce geste révolutionnaire (refuser de prêter le serment), on commencera à espérer la concrétisation de la véritable République du Québec.
Dommage, mais nous n’en sommes pas encore là."
(a la Pierre Cloutier)
1- Que nous ne soyons pas une république ne dépend pas et ne dépendra jamais des élus; c'est que trop de Québécois sont avant tout des Sujets et des électeurs qui fait que nous en sommes encore la;
2- Le confort dans un tribalisme partisans qui peut précéder la démocratie, mais a plutôt mené d'autres peuples comme les Français et les Étasunien a l'oligarchie, ce n'est donc pas propre a Mme Fortin ou au républicanisme... quelques idées républicaines c'est déjà mieux que rien du tout quand on est même pas encore rendu au début de ce qui sera un grand peuple dans un grand pays;
3- Enfin je suis d'accord avec vous pour l'essentiel, il ne faut pas perdre espoir et agir comme le ferait un citoyen ou une citoyenne.
@ Richard Le Hir Répondre
25 octobre 2013Réponse @ Pierre Scheneider
Je vous trouve bien pessimiste. Nous aurions mauvaise grâce de ne pas voir dans la motion de mercredi une avancée importante de notre cause.
Si les députés péquistes ont prêté serment à la reine dans le passé, c'est que, justement, ils ne disposaient d'aucune base juridique pour refuser.
Avec la motion d'hier, tout est changé. C'est donc à partir de maintenant qu'il va falloir analyser leur comportement. S'il fallait qu'à la prochaine prestation de leur serment d'office ils réfèrent encore à la reine, c'est alors, et seulement alors, qu'on pourrait leur reprocher leur manque de cohérence et leur infidélité au peuple que l'Assemblée Nationale a déclaré souverain à l'unanimité.
Richard Le Hir
Pierre Schneider Répondre
25 octobre 2013Malheureusement, malgré tous nos souhaits, le Québec n'est pas encore une République et il ne le sera pas tant que nos élus, comme le souligne ma camarade Danielle Fortin, du Comité national républicain, persisteront à prêter l'odieux serment d'allégeance et de fidélité à la Reine.
Le jour où ils auront le courage de poser ce geste révolutionnaire (refuser de prêter le serment), on commencera à espérer la concrétisation de la véritable République du Québec.
Dommage, mais nous n'en sommes pas encore là.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
25 octobre 2013Bien lire Danièle Fortin: "Maintenant à savoir si nos leaders souverainistes-indépendantistes seront prêts à sacrifier leurs pouvoirs régaliens de décider à la place des citoyens alors que le parlementarisme britannique leur apporte tant de privilèges..."
Sa présence plus rare ici ne devrait pas nous laisser oublier comme elle a beaucoup travaillé sur le thème de "la république". Une spécialiste, je crois...
Marius Morin Répondre
25 octobre 2013Notre monarque Harper vient de se casser les dents sur la réforme du Sénat. Il se croyait roi et maître, la Cour d’appel du Québec a dit un « non » catégorique à cette volonté de réforme en la déclarant anticonstitutionnelle, parce qu’elle ne respectait pas l’accord de 7 provinces et du 50% des soufrages. Le Québec devient de plus en plus souverain et républicain.
Archives de Vigile Répondre
25 octobre 2013"Je comprends bien le plaidoyer de M. Robillard pour que l’on cesse de copier ce qui vient de France ou d’ailleurs. Mais ce que je vois dans cette nouvelle bannière c’est le fier visage d’une femme au visage nu, entièrement dévoilé. J’aime !" - Anonyme
Au moment de la révolution française, les éléments luciférien de quelques loges maçonnique étaient très enthousiastes a profaner les lieux de cultes catholiques. Il y a eu un épisode ou une prostituée a moitié nue fut placé sur l'autel de Notre-Dame-de-Paris, une torche a la main, brandie vers le ciel. La symbolique maçonnique était simple et précise, elle était la représentation de l'épouse de Lucifer tenant la lumière de son époux offert aux membre du culte. Pour ceux comme moi qui n'avait jamais compris ce "cadeau" de la statut de la "liberté" de la France a "l'Amérique", n'était en fait que l'expression d'une communion entre loges maçonniques, pas l'éloge de la liberté.
Pauvre Marianne, si elle avait été laide, vieille, handicapée, aurait-elle représenté ce "visage" de la liberté? Si son visage avait été ridé, réfléchi, aurait-il été moins représentatif du soucis des concepts de "liberté, fraternité, égalité" qui n'était pas un appel a la liberté, la fraternité et l'égalité pour tous mais un serment franc-maçon, contre tout ceux qui ne sont pas initiés unis par le lien luciférien.
En y pensant bien, la liberté pour la liberté ça ne veut rien dire de plus que la loi du plus fort; la responsabilité partagée, la solidarité universelle et l'engagement, sont certainement plus porteur d'égalité, de liberté et de fraternité dans une société véritablement démocratique et non un masque pour le contrôle par des oligarchies qui peuvent toujours sembler s'opposer, mais qui ne sont que les multiples faces d'un seul et même but, notre domination.
Lise Pelletier Répondre
24 octobre 2013erratum :
La marche des "janettes" est samedi à 13:00 au quartier des spectacles.
Archives de Vigile Répondre
24 octobre 2013Je comprends bien le plaidoyer de M. Robillard pour que l'on cesse de copier ce qui vient de France ou d'ailleurs. Mais ce que je vois dans cette nouvelle bannière c'est le fier visage d'une femme au visage nu, entièrement dévoilé. J'aime !
Danièle Fortin Répondre
24 octobre 2013« Alors que dans une république le peuple est souverain » R. Le Hir. Oui et cette souveraineté, comme l'écrivait Jean-Jacques Rousseau ne saurait être représentée : «La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n’y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. Le peuple Anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement : sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite bien qu’il la perde.»
« Du Contrat social »,chap.III, 15.
Maintenant à savoir si nos leaders souverainistes-indépendantistes seront prêts à sacrifier leurs pouvoirs régaliens de décider à la place des citoyens alors que le parlementarisme britannique leur apporte tant de privilèges ( comme si le titre de député les transformait en demi-dieux ) ça c'est une autre histoire.
D'ici là, qu'ils prouvent au moins leur bonne foi en cessant de porter allégeance à une reine étrangère et à son contraire, le peuple du Québec et à une constitution qui n'existe même pas.
-
Stéphane Sauvé Répondre
24 octobre 2013Encore une fois merci pour cette contribution. C’est clair, direct et solide.
C’est à croire que le député de la CAQ Eric Cair, voulait passer à l’histoire avec sa déclaration : « Le peuple québécois est souverain ». Que les députés de la CAQ en profitent pendant qu’un des leurs est inspiré, c’est un événement rarissime.
Comme l’écrivait Victor Hugo, c’est « quand le peuple sera intelligent qu’alors il sera souverain. » Donnons-lui donc les moyens de le devenir. Pour le moment, les politiciens se servent TRÈS mal du pouvoir qu’ils ont entre leurs mains.
Ici, quelques exemples qui témoignent du peu d’écoute des élus :
* La très forte proportion du peuple souhaite l’étiquetage des Organismes génétiquement modifiés. Pourtant, on ne peut que constater le silence radio de l’Assemblée nationale.
* La très forte proportion du peuple souhaite rester propriétaire de l’eau potable du Québec.
Pourtant, rien n’y fait, les multinationales font la loi sur nos terres.
* La très forte proportion du peuple souhaite limiter le salaire des directeurs de banque.
Pourtant, aucune intervention étatique à ce sujet, leur salaire monte en flèche depuis 10 ans.
* La très forte proportion du peuple souhaite que notre système de santé devienne l’un des meilleurs au monde, voire s’améliore de façon significative.
Pourtant, on dort au gaz à Québec, le lobby médical et pharmaceutique tient toujours le haut du pavé : c’est leurs intérêts avant celui du peuple.
Bref, moins de pouvoir aux politiciens et plus au peuple.
Malgré les apparences d’une unanimité à l’assemblé nationale, il n’y qu’une constante : le manque de courage au quotidien pour se donner les moyens de s’affranchir du pouvoir des oligarques sur le peuple.
Une assemblée constitutante au plus sacrant !
_____
La souveraineté ne se quémande pas, elle arrive lorsqu’on décide d’aller la chercher contre vents et marées...dans la paix bien entendu...
Jean-Claude Pomerleau Répondre
24 octobre 2013Comme le temps change. La contestation de la Loi 99 : "Une négation du droit des Québecois de choisir" (l'ex ministre qui avait voté contre cette loi à l'époque, Benoit Pelletier)
...
Le Ministre , Alexandre Cloutier sur la Loi 99 :
"Une des lois les plus importante de notre histoire....Lois sur les droits fondamentaux.Les principes politiques et juridiques qui constituent les assises de notre nation."
(Le verbatim : 1 min. 10 sec.) :
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2013/10/20131020-103613.html
Cette déclaration démontre que le ministre a une bonne idée de ce qu'est une doctrine d'État
...
La nécessaire doctrine d’État
Donc pour contrer la Constitution canadienne, il nous faut au nom du principe de l’équivalence adopter en priorité une
Constitution de l’État du Québec.
http://www.vigile.net/La-necessaire-doctrine-d-Etat
...
C'est exactement la proposition M Gilbert Paquette aujourd'hui :
Plusieurs groupes souverainistes s'indignent de la démarche du fédéral de s'associer à la contestation de la loi 99. En réplique, ils proposent de lancer dès maintenant le processus pour que le Québec se dote de sa propre Constitution, ayant préséance sur la Constitution canadienne.
http://www.lapresse.ca/actualites/politique/201310/24/01-4703252-contestation-de-la-loi-99-des-souverainistes-invitent-a-agir-des-maintenant.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1
...
JCPomerleau
Lise Pelletier Répondre
24 octobre 2013Monsieur Le Hir,
Moi qui n'est pas très habile avec les contorsions politiques, ce que j'en pense est ceci.
Peu importe les lois et les règlements à la faveur souvent des élus, je constate qu'à force de se contorsionner pour se légitimer, les tenants du pouvoir sont en ce moment en train de se bombarder eux-mêmes.
Les mensonges et les fourberies, mais surtout ceux qui les ont commis se trahissent entre eux un peu plus chaque jour.
Les bases des colonnes du temple, soit les fédéralistes à tout crin ainsi que les fédéralistes achetés, vont être les premiers à tomber. Comme leur sens de l'honneur est peu élevé, ils vont trahir ceux de l'échelon supérieur et ainsi de suite, voilà ce qui se passe en ce moment avec le sénagate, la Commission Charbonneau, la Charte qu'une majorité de francophones et un pourcentage d'allophones approuve.
La suite de la chute des tyrans va se continuer au même rythme que la montée de la souveraineté.
Les premiers colons vont récolter enfin les fruits de leurs labeurs.
Je lève mon verre à ceux qui ont su restés debout et fiers.
http://www.youtube.com/watch?v=23iU7kJnpRg
Rendez-vous à la Marche des Janettes dimanche.
Archives de Vigile Répondre
24 octobre 2013Vous oubliez un parti républicain, sur la scène politique québécoise, le Parti Indépendantiste (PI). Ils sont très déterminés à déclarer l'indépendance du Québec.
Archives de Vigile Répondre
24 octobre 2013Bonjour M. LeHir,
Liberté, Égalité, Fraternité? Le Québec qui n'a jamais su faire autrement que singer le nom d'institution et de lois française: Assemblée Nationale, États généraux, AMF, etc, doit-il (encore) si mettre pour plagier en quelque sorte une fraude des "Neufs sœurs" qui n'a jamais amené la démocratie, dont elle se réclame que ce soit en France ou par le biais d'autres loges maçonniques une autre pseudo démocratie, qui n'a de démocratique que le nom.
Il serait peut-être temps de refuser a quelques élites que ce soit, a quelques groupes de citoyens qui ne sont pas apte a produire et promouvoir de véritables règles démocratique: « souveraineté du peuple », aucune souveraineté que ce soit ne se représentant pas mais s’exerçant par les seules lois du peuple, celle de sa constitution qui ne sont en rien les torchons issus de la tradition anglaise ou de document religieux qui s'inspire toujours d'une chose et son contraire, comme aime le faire les avocats ou comme des partisans en manque de contrôle sur tous les autres citoyens.
Je pense que pour un bon moment, aux supposés experts, l'histoire, doit reprendre sa place afin que le plus grand nombre sache et comprend d'ou l'on vient et laisser le peuple, l'ensemble du peuple décidé pas a pas ce qui est toujours le mieux pour lui et pas l'obligé comme cela se fait souvent, provoquer une décision alors que nous sommes tous au pied du mur...
Vive le Québec libre, libre de tous ceux qui veulent le soumettre.
Archives de Vigile Répondre
24 octobre 2013M. Le Hir
Benoît Pelletier, le constitutionnaliste tranquille qui est invité sur les panels de Radio-Canada pour nous enfoncer le Canada toujours plus profondément là où je pense était membre du parti libéral en 2000. Ce cocu content espère toujours des changements que l’on pourrait faire pour moderniser un peu notre système de monarchie constitutionnelle mais supporte toutes les gifles en tendant l'autre joue que nous balancent les fédéraux d'Ottawa. Tout comme l'ex-cynique Marc Laurendeau, la couronne de la reine l'excite à un plus au point jusqu'à affecter son jugement mais pas le nôtre.
http://www.journalexpress.ca/Actualites/Politique/2013-07-24/article-3327312/Monarchie-et-societe-distincte/1