Le Québec veut-il des enfants?

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Une politique nataliste doit être mise en place

Cher peuple sur son déclin démographique, que pensez-vous de consentir les mêmes efforts et le même enthousiasme pour aider les gens qui veulent des enfants que vous avez mis pour légaliser l’aide à mourir ?


Mais il faudrait savoir si cela vous intéresse. Francine Pelletier, chroniqueuse au Devoir, écrivait récemment que « les femmes ont mieux à faire ».


La vie, quelle perte de temps.



Remplumer le Québec


Les bébés bonis proposés par la CAQ ne fonctionnent pas, dit-on. Il faut des services.


La France, socialement plus conservatrice que le Québec, consacre 4 % de son PIB à sa politique familiale contre 2,4 % pour les pays de l’OCDE. En dépit de cet effort, en 2010, 802 000 enfants sont nés en France, contre 747 000 en 2016 (ou 2,0 enfants par femme).


Le Québec « investit » 3,3 % de son PIB dans les services de garde subventionnés, congés parentaux, programmes de soutien, normes de conciliation travail-


famille – en plus de ce qui vient d’Ottawa –, mais comme en France, cet investissement majeur ne fait pas augmenter le taux de fécondité au-dessus du niveau du remplacement des générations. Il est à son plus bas à 1,59 enfant par femme.


Malgré des pics occasionnels, il stagne. Comme partout ailleurs, sauf dans les anciennes républiques soviétiques. En Afrique, le taux de fécondité atteint six enfants par femme.


La tragédie des migrants n’est pas terminée.


Lorsqu’on étudie les données, cette conclusion s’impose : plus les pays sont pauvres, plus ils font d’enfants. Plus ils sont riches, plus les familles sont petites. Selon la Banque mondiale, les pays riches font 1,7 enfant par femme et les plus pauvres 4,8, en moyenne.


On évoque parfois la fécondité galopante en terres islamiques. C’est faux : les femmes des pays musulmans ne font plus que 2,4 enfants en moyenne. Le taux de naissances brut (enfants par 1000 personnes) en Iran était de 48 en 1960. En 2016, il a chuté à 17.


Au Canada, c’est 11.


Pas de miracles


J’appuie la proposition de la CAQ : elle ne peut pas faire de tort, mais il n’y aura pas d’explosion démographique, pas plus que si on ouvrait un CPE à tous les coins de rue. Au contraire, l’État devrait favoriser l’aide directe aux familles nombreuses pour permettre aux parents de choisir ce qui leur convient.


Pour créer les CPE, le Québec a charcuté l’aide aux parents qui élèvent leurs enfants à la maison, imposant un modèle unique même s’il n’y a pas de famille type. Résultat, plusieurs croient que les enfants sont mieux à la garderie qu’avec maman ou papa. Tous les parents québécois ne sont pas inadéquats !


Et puis, il n’y a pas que le travail rémunéré qui permet aux êtres humains, hommes et femmes, de s’épanouir, d’être comblés par la vie.


Les enfants, c’est plus une question de priorités que d’argent. En entrevue à Châtelaine, une femme avait dit qu’elle s’était fait avorter l’année précédente parce que « cette année, nous avons prévu refaire le sous-sol ».


C’est un cas extrême, mais la question s’impose : veut-on plus d’enfants ou on a mieux à faire ?