Sondage IRAI-Léger sur l’adhésion des Québécois à l’idée de « République »

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La majorité veut une constitution québécoise

30 juin 2023


Selon une majorité absolue de Québécois,

dont une majorité relative de non-francophones,

le pouvoir souverain au Québec devrait échoir

au peuple, et non au roi.



« Les répondants ne font pas barrage à l’idée de république, en particulier à celle d’une république du Québec qui remplace la monarchie actuelle ou à l’adoption d’une constitution du Québec à teneur républicaine, bien au contraire. Cependant, plutôt neuve et inusitée dans le débat public, l’idée de république n’a pas fait encore le plein de ses appuis, qui pourraient croître, si d’aventure l’on se mettait à mieux l’expliquer et à l’illustrer […]. En somme, c’est une belle inconnue qui a du potentiel. » – Marc Chevrier, professeur de science politique.



Dans la foulée de l’abolition du serment royal à l’Assemblée nationale, et devant l’essor de nouveaux mouvements républicains à travers le Commonwealth, l’IRAI dévoile aujourd’hui un sondage sans précédent sur l’adhésion du public québécois à l’idée de « république ». Réalisée par la firme Léger et analysée par le professeur Marc Chevrier de l’Université du Québec à Montréal, cette enquête a été menée du 16 au 19 juin auprès de 1 003 personnes. Les résultats dénotent, d’une part, une volonté claire chez les Québécois et Québécoises d’en finir avec la monarchie canadienne et ses symboles, et d’autre part, une appétence significative pour que le Québec se constitue en une république.


Ainsi, 65% des personnes sondées se montrent favorables à ce que le pouvoir souverain au Québec, qui ressortit à la Couronne, soit détenu par le peuple québécois (74% chez les francophones). Fait notable, cette opinion est partagée par une majorité relative de non-francophones (41% pour, 32% contre, 27% d’indécis). De même, l’idée qu’on supprime le budget consenti au lieutenant-gouverneur, qui recueille 71% de réponses positives dans l’ensemble (79% chez les francophones), emporte la faveur de 47 % des non-francophones, contre 28%. Par ailleurs, 53% des répondants et répondantes pensent que le lieutenant-gouverneur devrait être remplacé par un président élu par la population.


Quant à la perspective que le Québec devienne une république en remplacement de la monarchie constitutionnelle actuelle, 45 % des membres du panel se disent d’accord, 33% étant en défaveur, avec 22% d’indécis. Chez les francophones, le niveau d’appui à cette proposition s’élève à 54%, contre seulement 24%. En outre, 48% des répondants et répondantes se montrent sympathiques à l’idée que le Québec se dote d’une constitution fondée sur les principes d’une république, contre 31%. Cette mesure suscite l’adhésion d’une majorité absolue de francophones, avec 56%.


D’autres questions visaient à sonder le sentiment général de la population vis-à-vis de certains symboles :



  • abolition du serment au roi pour les députés (67%) • abolition du serment au roi pour les nouveaux Québécois (64%)

  • retrait des symboles royaux dans les armoiries du Québec (58%) • adoption d’un hymne national du Québec (50% pour, 35% contre)

  • adoption du drapeau des Patriotes comme emblème officiel, en plus du fleurdelysé (36% pour, 32% contre, 32% d’indécis).


Enfin, signe que le public québécois se montre ouvert à en savoir davantage sur les tenants et aboutissants du républicanisme, une majorité relative importante de 48% contre 24% souhaite que l’on réserve une plus grande place aux défenseurs de cette idée dans l’enseignement de l’histoire nationale.


Pour le président de l’IRAI, le professeur Daniel Turp,



« Cette enquête apporte un éclairage nouveau sur la question de l’avenir politique et constitutionnel du Québec qui, jusqu’ici, s’est surtout posée sous l’angle de la souveraineté de l’État – de la Couronne du Canada et du Québec. Or, dans une perspective républicaine, c’est le peuple qui jouit du pouvoir souverain et constituant, et non le roi ou ses « conseillers » parlementaires. Voilà une idée qui, de toute évidence, séduit les Québécois et les Québécoises qui, en raison de la nature monarchique de notre système politique, n’ont jamais pu définir en toute liberté les paramètres fondamentaux de leur contrat social. »



Pour visionner l’entrevue accordée par notre président, le professeur Daniel Turp, au Québec Matin (LCN), cliquez ici.


Pour visionner le reportage diffusé au Bulletin de TVA Nouvelles, cliquez ici.


Pour consulter la note de recherche du professeur Chevrier, cliquez ici.


Pour consulter le rapport de sondage dressé par Léger, cliquez ici.


Pour accéder aux données brutes du sondage, c’est ici.




Renseignement et demande d’entrevue :


Louis-Philippe Dubois, 514 916-2489, lpdubois@strateges-experts.com

 


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Marc Chevrier25 articles

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Professeur au département de science politique de l'UQAM - Docteur en science politique, Marc Chevrier collabore régulièrement à L'Agora depuis plusieurs années. Il a publié divers articles sur la justice, la culture politique au Québec et au Canada et sur la réforme de l'État.