Élections américaines

Trump reprend les clés de la Maison-Blanche

À propos du service médical obligatoire

Tribune libre

Finalement, après une campagne électorale fertile en rebondissements, notamment les deux tentatives d’assassinats de Donald Trump et l’abandon du président Biden en cours de campagne remplacé en catastrophe par la vice-présidente Kamal Harris, les Américains se sont exprimés, et ils ont opté pour l’homme fort au détriment de la femme souriante. Et toute cela nonobstant les inculpations et les poursuites criminelles en cours contre le nouveau président.

Dans cette foulée, difficile de comprendre les raons pour lesquelles la majorité des électeurs américains ont penché du côté d’un rustre personnage qui a multiplié les insultes blessantes envers les immigrants et, en particulier, envers sa rivale Kamala Harris, sinon qu’il a su toucher les Américains de la classe ouvrière pour qui le panier d’épicerie a dépassé ses limites financières. Reste à voir maintenant quelle sera la direction que prendront d’autres promesses électorales de Donald Trump, telles la déportation de quelque 20 millions d’immigrants ou le règlement du conflit entre la Russie et l’Ukraine en un claquement de doigt.

Quant à Kamala Harris, je suis plutôt d’avis qu’elle traînait dans son sillon les séquelles du gouvernement Biden, en particulier la situation économique des Américains de la classe moyenne, une tare qui, pour une majorité d’électeurs, a joué nettement en sa défaveur, le parti démocrate étant perçu comme le parti des mieux nantis. À cet effet, les démocrates se doivent d’entreprendre illico une sérieuse autopsie de cette campagne dont les résultats indiquent nettement que les Bleus se doivent de se reconnecter, voire de se connecter, si tant est qu’ils l’ont déjà été par le passé, avec la classe défavorisée.

«Ce sera l'âge d'or des États-Unis», a lancé Donald Trump à ses supporteurs en liesse dans son discours prononcé à son QG de Palm Beach en Floride au lendemain du scrutin… Un défi de la trempe du Grand Orange. Reste à voir si ses réalisations seront à la hauteur de ses ambitions!

À propos du service médical obligatoire

Dans notre Québec «moderne» du 21ième, les soins de santé sont malades. Pénurie de médecins de famille, salles d’opération en manque criant d’appareils spécialisés et, pour ajouter à ces incuries, exode croissante des nouveaux médecins vers le secteur privé. Or pour pallier cette exode, le ministre de la Santé, Christian Dubé, déposera un projet de loi exigeant des nouveaux médecins formés au Québec, dont une cinquantaine passe au privé dans les premières années de leur pratique, qu’ils demeurent au public de cinq à dix ans.

À mon avis, je ne crois pas que cette mesure pour le moins drastique améliorera la qualité des soins dans les hôpitaux. Primo, cette mesure ne touche qu’un infime pourcentage des médecins fraîchement émoulus, et secundo, elle brime leur liberté de choix, un droit inaliénable selon la Charte des droits et libertés de la personne. Et dans cette foulée, j’ajouterais que toute mesure coercitive insérée dans quelque conditions de travail risque d’engendrer plus de mal que de bien.

Par ailleurs, force est de constater que les problèmes de notre système de santé émergent de l’intérieur et que, de facto, les efforts de règlements de ces écueils doivent être envisagés en amont, à savoir notamment au sein de l’abondance démesurée de paperasse administrative infligée aux médecins, et des installations vétustes dans lesquelles ils doivent pratiquer leur profession. En bref, le ministre Dubé se doit de concentrer son énergie sur les conditions de travail des médecins au lieu de les retenir malgré eux dans un système de santé boiteux et instable.


Henri Marineau, Québec




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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • François Champoux Répondre

    15 novembre 2024

    Bonjour M. Marineau,




    J’ai lu Mme Isabelle Maréchal.




    Les Québécois ne sont ni plus fins ni plus fous que le reste de l’humanité : nous voulons aller au ciel, mais nous ne voulons pas mourir. Nous en voulons pour notre argent, équitablement, respectueusement, notre argent difficilement gagné et économisé.





    L’écart en entre les riches et les pauvres, c’est l’écart entre la classe dirigeante et les dirigéEs. Le partage des richesses ne se fait pas équitablement comme l’avaient imparfaitement tenté d’organiser Dorimène et Alphonse Desjardins; au moins, eux avaient tenté la coopération (la vraie), le coopératisme. Mais il y a eu Claude Béland qui a opté pour le communisme et le capitalisme; un mariage impossible, alors que le coopératisme avait cette qualité de ce mariage. 




    Claude Béland déclara ceci dans son autobiographie : Claude Béland; une carrière au service du coopératisme; page 143 :





     «… je comptais sur la profondeur des changements sociaux et technologiques pour convaincre ce vaste réseau de la nécessité de passer d’une culture autonomiste à une culture de la solidarité.»




    Claude Béland était un orateur capable de parler des deux côtés de la bouche en même temps.


    Aujourd’hui, Desjardins nous fait croire qu’il est encore une coopérative au service de ses membres; il est plutôt une banque à son propre service et au service du gouvernement lequel lui organise sa loi à des fins mutuelles : tous les gouvernements confondus et Desjardins. Les membres ne sont devenus rien de plus que des esclaves financiers au service de la collectivité, de la communauté. Desjardins est plus communiste que coopératif à n’en point douter. Une classe dirigeante qui s’en met plein les poches (plus de 150.$/l’heure, chiffre de 2015, maintenant changé m’at-on dit cet été pour une rémunération par participation à une réunion du C.A. : information impossible d’en connaître le coût par réunion), un président qui se fait un salaire de 86 500. $ par semaine, nous a révélé l’animatrice de «Tout peut arriver» (Radio-Canada) Marie-Louise Arseneault en février 2024, information à laquelle Guy Cormier n’a pas trouvé mieux de dire qu’elle était justifiée par le fait qu’il avait 55 000 employés sous ses ordres! Bel esprit de coopération, n’est-ce pas?


    Oui, notre société est malade et elle l’est tristement plus qu’avant. Va-t-elle mourir et aller au ciel, comme les «Amaricains»? 


    François Champoux, Trois-Rivières

     


  • Henri Marineau Répondre

    10 novembre 2024

    Trump ou la revanche de la classe moyenne


    https://www.journaldequebec.com/2024/11/09/lelection-de-trump-cest-la-revanche-de-la-classe-moyenne


  • François Champoux Répondre

    9 novembre 2024

    Bonjour M. Marineau,


    Vous êtes remarquable!


    Les sociétés sont malades depuis des millénaires; rien de nouveau sous le soleil de la planète Terre. C’est mon médecin qui me donna ce diagnostic dans son cabinet professionnel il y a environ 45 ans. J’étais à la veille de mon éclosion sociale humaine et de mes difficultés; mais je l’ignorais.


    La bonne nouvelle c’est qu’on n’entend plus le ministre Dubé nous parler de la bonne nouvelle; enfin, il se conscientise sur le besoin d’être vraiment créatif pour changer ce monde malade, s’il le peut… Le pouvons-nous vraiment? Rien n’est moins certain, tellement nous sommes enlisés dans ce marasme sociologique de toutes lacunes. Sauf, bien évidemment, si l’on change les paradigmes qui nous ont finalement mal servis.


    J’ai déjà pensé que toute société devrait obliger le «service à la société» au même titre que certaines sociétés obligent le «service militaire» de sa jeunesse avant même de commencer à s’enrichir dans leur métier respectif; encore là, rien d’exceptionnel sauf que je ne connais pas encore de société qui l’a mis en oeuvre. Il faudrait l’essayer; ainsi, toute personne serait confrontée, mise en face de la réalité humaine, environnementale, sociologique, etc. dès son jeune âge aux affres de la pauvreté, de la pollution, de la paresse crasse, et de tous nos relâchements naturels et humains avant de commencer à récolter les richesses de leur métier respectif et de cette planète très riche, mais si fragile. Ça pourrait aider à comprendre d’où viennent les richesses, et pourquoi autant de disparités dans la distribution de celles-ci dans les sociétés. En palpant dès notre entrée en service l’injustice de ce monde imparfait, il y a des chances que ce monde change… un peu.


    «L’on n’est jamais mieux servi que par soi-même» nous dit le proverbe, encore faut-il savoir prendre soin de soi d’abord. Modestement, je pense que la bêtise des hommes ne vient pas de ce qu’ils sont, mais de ce qu’ils pensent être.


    François Champoux, Trois-Rivières