Le recentrage cosmétique de la Caisse

Chronique de Pierre Gouin

Les nouvelles orientations stratégiques de la Caisse de dépôt et placement ne diffèrent pas fondamentalement des orientations définies dans les documents de l’ancienne administration. Rien de surprenant puisque que les pertes excessives de la Caisse en 2008 ne résultaient pas de mauvaises orientations mais plutôt du fait que des gestionnaires de haut niveau n’ont pas suivi les règles définies dans les politiques d’investissement et parfois d’autres règles trop élémentaires pour qu’on se donne la peine de les écrire dans une politique d’investissement. Espérons que la nouvelle direction n’a pas mis toute son énergie à refaire l’image de la Caisse et que les politiques en vigueur seront appliquées, notamment grâce à un contrôle plus serré au niveau du conseil d’administration.
Le nouveau fonds de 600 millions de dollars destinés aux entreprises du Québec n’est pas d’une taille suffisante pour démonter que la Caisse va investir davantage dans l’économie locale. On peut souhaiter que la nouvelle direction ait compris qu’il n’est pas justifié, du point de vue de la Caisse elle-même, des déposants et de l’ensemble des Québécois, que la Caisse investissent beaucoup plus au Québec qu’elle ne le faisait déjà.
Finalement, il est vrai que le principal responsable des pertes de la Caisse en 2009 n’est pas le nouveau président, ni de celui qui l’a précédé. Le véritable responsable en est le premier ministre du Québec qui a laissé la situation se dégrader en laissant au gouvernail, tout au long de l’automne 2008, une équipe visiblement dépassée et en nommant par la suite un président qui n’était pas en mesure de superviser les activités d’investissement.
La performance désastreuse de 2009 n’était pas inévitable. Une enquête approfondie est encore davantage nécessaire aujourd’hui qu’elle ne l’était l’an dernier.
Pierre Gouin, économiste


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