Le référendum est-ce une finalité ou un outil?

Tribune libre

À lire et à écouter les discours de Pierre, Jean, jacques, il est à se demander si l’on sait exactement à quoi sert un référendum. Les libéraux savent à quel point ce mot est payant en nombre de votes. On n’a qu’à se rappeler le dernier scrutin provincial. C’est devenu leur planche de salut que de s’opposer farouchement à la tenue d’un « autre référendum ». Un référendum par vingt ans est-ce vraiment trop?

Pourtant, en démocratie, le référendum est un l’outil de validation par excellence sur un projet quelconque. À chaque fois qu’un opposant m’aborde avec la question d’un référendum comme étant une calamité, je m’empresse de lui dire que je suis heureux de savoir qu’il ne veut pas être consulté sur la question nationale. Vous verrez que tout de suite il réagira en disant qu’il veut être consulté. Alors je le reprends immédiatement en lui disant d’arrêter d’agiter leur épouvantail à moineaux.

Un référendum est un outil mais pas une fin en soi.

Plusieurs facteurs vont favoriser la tenue d’un référendum que l’on veut, bien sûr, gagnant. La situation économique, la situation sociale et politique, les irritants fédéraux etc… Mais avant toute chose, il nous faudra expliquer comment se fera le processus d’indépendance. Comment ce processus garantira aux ainés leur chèque de pension, comment le processus assurera une stabilité économique et sociale. Qu’arrivera-t-il avec le dollar? Qu’arrivera-t-il avec l’armée? Ce sont ces inquiétudes toutes simples qui agacent monsieur et madame tout le monde sur l’après référendum. Et c'est là-dessus que les opposants tapent à bâton rompu.

Au lieu de se chicaner à savoir s’il y aura un référendum ou non, travaillons à rassurer ces gens dans leurs questionnements et quand cela sera fait, tout découlera de fait. Il sera beaucoup plus aisé de parler d’un pays qui nous ressemble plutôt que d’un Canada totalement désunis.

Il faut continuer à parler de souveraineté en l'expliquant de long en large à qui veut bien l'entendre.

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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7 commentaires

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    23 mai 2016

    Sans un référendum gagnant, PERSONNE dans la communauté internationale, au Canada anglais, à Ottawa, chez les Anglo-Québécois, chez les partitionnistes, chez les fédéralistes québécois et même chez des indépendantistes purs et durs comme moi n'acceptera d'obéir à un gouvernement indépendantiste qui chercherait à réaliser l'indépendance d'une façon détournée et malhonnête.
    D'autre part, il est urgent de tenir le troisième référendum étant donné que, par suite d'une immigration aussi massive qu'insensée, la proportion des Québécois de souche - ceux qui supportent le projet - recule de 2% environ tous les trois ans dans la population totale. Nous sommes désormais 74% alors que nous étions 82% au début de 1996 quand Lucien Bouchard a eu peur de tenir un référendum (le OUI avait alors la majorité dans les sondages).
    Calculez: en 2022, nous serons 70% et en 2028 nous ne serons plus que 66% de la population. Et après, bien sûr, comme nos chefs auront refusé de faire leur devoir pour plutôt chercher à se faire élire, notre pourcentage dans la population continuera (théoriquement) à décliner: 60%, 55% , 50%, 45%, etc.!
    Pour rendre totalement impossible la réalisation du projet, je suggère donc à tous les indépendantistes de faire comme Jean-François Lisée et de tous répéter en coeur et le plus souvent possible la propagande fédéraliste voulant que ¨les Québécois ne veulent pas d'un autre référendum¨.
    Perdant un jour, perdant toujours!

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2016

    Le référendum est un moyen, et pas le meilleur, pour arriver à l'Indépendance. Le référendum doit être un outil pour mettre de la pression sur Ottawa dans notre rapport de force avec les Canadians. L'important, c'est d'avoir un programme de gouvernement de rupture(ou de gestion des affaires courantes) et non pas un programme de gestion provinciale. Promettre un référendum à court terme, ça ressemble pas mal à de la rupture.
    Ça, c'est important de le dire, mais selon l'évaluation que je fais, les Péquistes sont si obnubilés par le pouvoir classique de gestion de l'État que je ne crois pas qu'un (e) candidat qui va trop mettre l'accent sur l'indépendance a des chances d'être élu(e) et beaucoup de Péquistes espéraient que Péladeau ne mette pas trop de l'avant l'Indépendance, même après son arrivée à la tête du PQ. On verra bien ce qu'un congrès du PQ décidera en temps et lieu là-dessus, mais de toute façon, c'est le chef qui aura le dernier mot, comme dans tout bon vieux parti.
    Je vais vous écrire quelque chose qui semblera une hérésie, mais l'important n'est pas de tenir un référendum, mais de promettre d'en tenir un. C'est important pour l'interne du mouvement indépendantiste, parce que ça éloignera les affairistes et les carriéristes de la tête du mouvement indépendantiste.
    M. Lisée a d'ailleurs parfaitement raison de penser que le référendum est un repoussoir. Et l'Indépendance aussi, on va se le dire, on n'est pas en 1993 ou en 1997. Mais cela ne doit pas nous empêcher de prendre les bonnes orientations immédiatement et de faire de la lutte pour le pays un élément quotidien de nos actions politiques, quelques soient les résultats électoraux.

  • François Ricard Répondre

    22 mai 2016

    Plusieurs indépendantistes, surtout au PQ, prêtent au référendum des vertus qu'il n'a pas. Un référendum n'est qu'une consultation. Et un référendum gagnant ne permettra au PQ que d'entamer de longues négociations avec le Canada et de nombreux travaux pour mettre sur pied les assises d'un pays. Assises que, jusqu'à maintenant, il a refusé de même envisager. Quel sorte de pays aurons-nous? Question primordiale que tout le monde indépendantiste ignore. Sera-ce une monarchie comme maintenant? Qui sera la reine ou le roi? Sera-ce une dictature? Qui sera le dictateur? Sera-ce une république? de quel genre? Questions qui sont bien présentes dans l'esprit de l'électorat mais auxquelles on n'a jamais daigné répondre."Quel sorte de pays, proposez-vous?" Une question qui nous est souvent lancée dans les porte-à-porte.
    Avant de se présenter à l'ONU' il faut d'abord avoir une véritable existence, un vrai corps étatique. Et ce n'est pas un référendum qui va nous le fournir.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2016

    Il me semble que l'engagement de Mme Martine Ouellet de tenir un référendum dans un premier mandat laisse suffisamment de temps pour expliquer le projet d'indépendance du Québec à la population; cela peut donner jusqu'à 6 ans pour bien se préparer. Personnellement je préférerais un référendum au plus tard en 2020 question de se laisser une marge de manoeuvre entre le référendum et une nouvelle élection; cela donne quand même 4 ans de préparation.
    Je ne suis pas convaincu que le PQ puisse gagner la prochaine élection en maintenant le flou sur la question du référendum ou en remettant aux calendes grecques sa tenue. Ce que plusieurs souverainistes veulent c'est un chef déterminé et un programme étoffé, solide et précis d'accession à l'indépendance. Pour moi, au plan de l'échéancier c'est actuellement Mme Martine Ouellet qui se rapproche le plus de cet idéal. Pour ce qui est du cheminement précis d'ici le référendum je suis en attente de ce qu'elle présentera aux militants souverainistes et à la population (en souhaitant que le 27 mai elle rende effective sa candidature à la chefferie du PQ).

  • Serge Jean Répondre

    22 mai 2016

    Venez, aujourd'hui nous allons prendre notre pays. Comme notre cousine Jeanne d'Arc, l'a fait libérée, la France moyenâgeuse des anglais. Référendum.

  • Pierre Cloutier Répondre

    22 mai 2016

    Monsieur Kemp,
    Vous êtes un bon péquiste et à ce titre vous devez bien connaître la mentalité qui règne au sein de ce parti, surtout depuis 2007 où le "projet de pays" voté lors du congrès de juin 2005 a été jeté effrontément aux poubelles aux élections de 2007, 2008, 2011 et 2014, ce qui fait 4 élections sans que l'indépendance ne soit à l'ordre du jour.
    Regardez ce qui se passe actuellement. Avec l'arrivée de PKP et son poing en l'air, on a senti une petite évolution des mentalités. On veut parler du pays, mais pas du référendum, car, dit-on, le mot fait peur à la population et si on "veut battre les libéraux", mieux vaut l'éviter.
    On a deux candidats, Hivon et Cloutier, qui représentent ce courant, en utilisant le mot "souveraineté" qui est plus "soft" et traditionnel et qui fait moins peur que le mot "indépendance". Mais sur le référendum, pas un mot. On verra cela plus tard.
    Pour le candidat Lisée, qui représente le courant orthodoxe du PQ, on se débarrasse carrément de la patate chaude en le repoussant en 2022, mais aussi on avertit la population qu'on ne dépensera pas une cenne noire des sous publics pour la "souveraineté".
    On est loin des Écossais et des Catalans, n'est-ce pas? Misère de misère.

  • Pierre Cloutier Répondre

    21 mai 2016

    Réponse à Roger Kemp
    Lorsqu'il n'y pas d'échéancier, le message tourne à vide. Le conseil de la souveraineté et les OUI Québec pourrait vous en parler longuement. Je rappelle cette boutade d'un militant : "Appelez-moi quand vous ferez votre référendum".
    Bien sûr qu'il faut faire la défense et l'illustration du pays. Le matin, le midi, le soir, la semaine et la fin de semaine. Quand on veut un pays, on le met sur la table. C'est ce que je n'arrête pas de dire depuis des années et des années et c'est que nous avions fait lors du congrès de juin 2005 - êtiez-vous présent - avec le projet de pays qui devait être présenté lors de l'élection avec un budget suivi d'un référendum le plus tôt possible dans le mandat. Et j'espère que vous savez ce qui est arrivé à ce projet de pays sous le PQBoisclair et le PQMarois? Réponse : poubelles.
    Donc, le PQ devrait faire son mea culpa et mettre enfin le cap sur l'indépendance sans avoir peur de faire peur. Et une façon de ne plus avoir peur et de briser la peur dans la population, c'est la défense et l'illustration du pays, bien sûr, mais aussi un agenda précis avec une question de consultation populaire en bout de ligne. Ici et maintenant.