Yves Michaud (1930-2024)

Le rendez-vous manqué

Tribune libre

Yves Michaud, 1930-2024 : le « Robin des banques » s'éteint ...



Le 14 décembre 2000, les députés de l’Assemblée nationale adoptent à l’unanimité et sans débat préalable une motion de blâme condamnant Yves Michaud pour des propos supposément antisémites qu’il aurait tenus la veille lors des États généraux sur le français à Montréal, où M. Michaud fait un parallèle entre la communauté juive et la souveraineté du Québec.

Contre vents et marées, Yves Michaud, après s’être prévalus de toutes les tribunes qui s’offraient à lui, n’a jamais obtenu réparation. Sa réputation d’homme intègre est demeurée entachée pendant un quart de siècle. Honte à toutes ces élues et tous ces élus qui auront stigmatisé à jamais la vie d’un grand Québécois qui aura manqué son rendez-vous avec l’histoire.

Reposez enfin en paix, M. Michaud!


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    22 mars 2024

    Bonjour M. Marineau,


    Nous sommes en face de nos Goliath et nous sommes toutes et tous des David.


    Le discours de la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie (1576) me résonne encore dans les oreilles et mon cerveau…


    Lord Acton a toujours raison : «Le pouvoir tend à corrompre; le pouvoir absolu corrompt absolument; les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais.»


    L’importance de demeurer petit est à nouveau démontrée…, petits, mais alertes et vigilants.


    On oublie tellement souvent que nous sommes toutes et tous imparfaits et l’on se prend trop souvent pour des surhommes. Il n’y a pas de féminin pour le mot «surhomme»! Curieux, n’est-ce pas?


    J’ai eu la chance de débattre avec M. Michaud (deux fois officiellement) lors de ma participation aux assemblées générales du MÉDAC: j’avais sollicité la défense des sociétaires des Caisses Desjardins auprès de son organisme de la défense des petits épargnants. Je ne savais pas à ce moment-là que le MÉDAC était soutenu financièrement par le Mouvement Desjardins (15,000. $ annuellement à l’époque) et qu’il y avait un représentant de Desjardins sur son conseil d’administration depuis le début! Lors de ma première demande à Yves Michaud en 2007, c’était Claude Béland lui-même qui siégeait au conseil d’administration du MÉDAC. Par la suite, Claude Béland devint président du Médac, mais quelque temps après, M. Michaud a remercié M. Béland et a repris la présidence du MÉDAC! Il me l’avait personnellement confié lors d’une conversation téléphonique après que je lui eu souhaité «bon anniversaire de naissance».


    L’injustice est universelle, ai-je maintenant compris; ça ne nous empêche pas de tenter de faire la justice comme nous l’a enseigné le philosophe Alain : «La justice n’existe pas; c’est pour cela qu’il faut la faire.» 


    Merci encore de votre courte réflexion sur cette injustice contre M. Michaud.