Le sang des agrumes

Casher & Halal - arnaque ?


L’autre : cachez-moi ce dédain que je ne saurai voir
L’une : tu es insolente par dessus le marché… si ça ne tient qu’à moi, je te mettrai à la porte.
L’autre : pourquoi vous ne le faites pas ? Peut-être parce que vous ne vous sentez pas vraiment chez vous?
L’une : Foutaise… si j’hésite c’est parce que tu n’as pas été déclarée et que je n’ai pas envie que ça me retombe dessus !
L’autre : ne vous en faites pas… j’aurais mauvaise grâce à vous dénoncer… tout me l’interdit: ma religion et mes convictions
L’une : pour qui tu te prends ?
L’autre : pour une domestique qui fait ses devoirs sans ignorer ses droits
L’une: tu as fait des études on dirait ?
L’autre : oui j’ai étudié le cœur de l’homme… puis j’ai laissé tomber… comment dire ? J’ai tout abandonné à Dieu
L’une : tu es devenue intégriste ?
L’autre : une créature qui loue son créateur… je n’en vois pas la contre-valeur !
L’une : tu manges hallal ?
L’autre : vous mangez bien casher
L’une: je suis juive française
L’autre : je suis musulmane de France
L’une : ce n’est pas une raison pour nous l’imposer
L’autre : je n’impose rien… c’est avec ma liberté que je compose
L’une : ta liberté s’arrête… là où commence la liberté de ceux qui ont bien voulu te recevoir
L’autre : ma liberté n’a pas fini de commencer… c’est probablement ça qui vous chagrine !
L’une: ce qui me chagrine c’est l’arrogance des petites gens
L’autre: les petites gens sont suffisamment grandes pour retourner sur tous les enchaînements
L’une : quel enchaînement?
L’autre: le retournement de l’histoire, c’est nous… étrangers, pauvres, immigrés, colonisés, martyrisés, assoiffés, islamisés, chosifiés…
L’une: dialectique à deux balles: l’esclave qui reprend le pouvoir pour devenir le maître de son maître
L’autre: non… l’esclave qui bouche l’horizon à son maître, en lui imposant une verticale… pas d’autre maître que le Dieu de nos ancêtres.
L’une : nous sommes un pays laïc… tu sais ce que c’est?
L’autre : oui un christianisme sans le christ… une religion qui ne dit pas son nom
L’une: la séparation de l’église et de l’État…
L’autre : c’est l’église déguisée en État de droit
L’une: ce n’est pas ton problème à toi… tu n’es pas chez toi … dois-je rappeler à la petite vermine… qu’elle est clandestine?
L’autre : pas pour longtemps, on finit tous par avoir ce bout de papier et par repeupler ce pays gouverné par des mécréants
L’une: c’est quoi que tu nous joues là… l’invasion barbare… berbère… l’invasion des arabes
L’autre: Je vais vous faire un aveu : nous sommes les plus nombreux…
L’une: on va bientôt vous chasser à coups de pied dans le derrière!
L’autre : troppo tardi… les jeux sont faits. Les domestiques d’hier… font votre musique d’aujourd’hui
L’une: vous n’êtes que quelques millions… on peut tous vous jeter à la mer !
L’autre: on va vous faire le coup d’Israël : une colonie de peuplement… qui ne s’arrêtera pas à Poitiers mais remontera jusqu’à Lille.
L’une: la France aux français tu vas bientôt apprendre ce que c’est !
L’autre : la majorité d’entre nous sont français … arabo musulmans pour tenir la dragée haute aux judéo-chrétiens
L’une : je vais finir par voter Marine
L’autre : moi aussi… parce que c’est la seule qui nous rappelle que les francs n’excèdent pas les douze pour cent
L’une: un verre de vin… ça ne te dit rien ?
L’autre: ça me dit que la juive ne doit pas en boire… faites comme moi, un petit jus d’orange sanguine…. c’est le sang des agrumes. A votre santé madame !
L’une : c’est parce qu’on vous a obligé à parler le français que tu te sens obligée à le parler mieux que nous?
L’autre : « En vérité, je vous le dis, qui reçoit celui que j’envoie me reçoit, et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. » : Évangile selon Saint Jean.

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Le Journal de Personne pratique la scénarisation à outrance, pour illustrer une question d'actualité. Son info est une info scénario, son drame: une dramatisation et sa réalité: une réalisation. Vous auriez mauvaise grâce d’assimiler Personne à ses personnages, et ses histoires à des dérapages. L'humour et la dérision y ont toujours fait bon ménage. Le Journal n'est l'otage d'aucun parti, prisonnier d’aucune opinion, dupe d’aucun soupçon. Ni à gauche, ni à droite, mais au cœur de l’événement, il aborde tous les sujets, pose tous les problèmes et relance tous les débats.





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