Le sénateur Mike Duffy, dindon de la farce

Dans les méandres du magouillage de la petite politique partisane

Tribune libre

Les dernières révélations de Me Donald Bayne, l’avocat du sénateur Mike Duffy, apportent un éclairage nouveau sur les faits entourant les indemnités de logement réclamés par le sénateur.
En effet, selon Me Bayne, le bureau du premier ministre aurait d’abord, dans un premier temps, approuvé les indemnités de logement de Mike Duffy via un courriel de Nigel Wright datant de décembre 2012 puis, face à la controverse publique suscitée par le dévoilement de ces dépenses, le bureau du premier ministre serait revenu sur sa décision et aurait essayé d’embrigader le sénateur dans un scénario monté de toutes pièces pour étouffer discrètement une affaire qui prenait des proportions alarmantes.
«Il était devenu une patate chaude. Il est passé du statut de l’un de leurs meilleurs atouts politiques à l’un de leurs pires boulets», allègue Me Bayne.
Dans ce contexte plutôt gênant, M. Wright, alléguant que ce dossier « déplaisait à la base électorale des conservateurs », aurait rencontré Mike Duffy pour lui présenter des réponses toutes faites aux médias en plus de lui offrir les 90 000 $ nécessaires au remboursement au Sénat des allocations auxquelles il n’avait pas droit.
Quoique le sénateur Mike Duffy ait sûrement des torts dans toute cette saga, il apparaît de plus en plus en plus évident qu’il en ressort comme le dindon de la farce après s’être fait confirmer à maintes occasions que les règles à l’effet de déclarer une résidence principale à l’Île-du-Prince-Édouard tout en résidant à Ottawa n’étaient pas « définies », que ce soit auprès de la leader du gouvernement au Sénat de l’époque, Majory LeBreton, ou du sénateur conservateur, John Wallace, du comité sur l’éthique.
De son côté, fidèle à son flegme habituel, Stephen Harper, devant la kyrielle de questions soulevées par l’opposition relativement aux récentes allégations de l’avocat de M. Duffy, s’est contenté de répondre que « nous avons été clairs à l’effet que nous nous attendons à ce que tous les parlementaires respectent la lettre et l’esprit de toutes les règles visant les dépenses. Et s’ils ne les respectent pas, ils peuvent s’attendre à ce qu’il y ait des conséquences », tout en clamant que Nigel Wright « avait agi seul » dans cette affaire.
Et voilà, la couleuvre Harper vient de se faufiler élégamment dans les méandres du magouillage marécageux de la petite politique partisane dont il est devenu un habile utilisateur depuis des années à titre de « digne » représentant du régime fédéral canadien!

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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